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SOCIETE D'AGRICULTURE DE BRETAGNE.

C’est en Bretagne, en 1757, qu’a été établie par les États de Bretagne la première Société d’agriculture de l'Hexagone, à l’exemple de l’Irlande. Jean-Gabriel Montaudoin de la Touche, important négociant et armateur de Nantes, en fut l'initiateur en 1756.

Cette société publie aussitôt un 'Corps d’observations de la Société d’agriculture de Bretagne' (éd. chez Jacques Vatar, 1760), on peut lire (page XXXVII) que :


« Les Etats n’ont envisagé que le bien public en instituant la Société », (page III) « L’ouvrage…. ne doit être envisagé que comme les préliminaires d’un recueil que l’amour de la Patrie… rendront considérable, & dont l’utilité se fera sentir de plus en plus », il invite (page VI) « à former à la fois deux grandes entreprises ; l’une d’améliorer l’Agriculture dans les lieux où l’on ne connoît pas assez ses principes & ses pratiques ; l’autre de la faire naître par-tout où elle n’a pas pénétré. ». Après avoir constaté l’étendue des landes en Bretagne (page V) : « Des personnes accoutumées à observer & à calculer d’après leurs observations, prétendent que les deux tiers de la Bretagne sont Incultes. », les auteurs remarquent (page XXII-XXIII) qu’« il est incontestable que plusieurs cantons sont cultivés avec beaucoup d’intelligence & de succès… Ceux qui notoirement cultivent mal (& c’est le plus grand nombre) gagneroient autant à profiter du bon exemple » ; on peut penser que ces exemples sont le Léon en Basse-Bretagne, et les pays de Saint Brieuc et de Rennes en Haute-Bretagne. La Société d’agriculture veut améliorer l’élevage en encourageant (pages 19-20) « L’usage des Prairies artificielles… & de gros Navets ou Turneps » qui « est très-avantageux », et sachant que « Cet usage est établi dans plusieurs parties de la Province ; il seroit utile de la rendre général. ». Le “couchage en herbe” avait donc commencé en Bretagne, peut-être par imitation de la Normandie, avec un développement du bocage au dépend des landes dans les belles campagnes de Rennes ou de Saint Brieuc, (page 74) « La Bretagne… ne sçauroit donc trop multiplier les Prairies artificielles. Quelle abondance de richesses pour elle, si la dixieme partie des vastes bruyères dont elle est presque couverte, étoit converti en de gras pâturages ! ».


Dans le deuxième volume du 'Corps d’observations de la Société d’agriculture de Bretagne' (éd. chez la Veuve de B. Brunet, 1772), on peut y lire (page 6) :


« on y cultive au plus que le tiers des terres qui pourroient être mises en valeur. », (page 9) « La Société a regardé les Prairies artificielles comme un agent essentiel & même unique pour l’amélioration de notre agriculture. Les fourrages manquent dans toute la Province. Le bétail y est communément maigre, foible », l’exemple à suivre est à prendre chez les « habitans des Provinces voisines. Plus industrieux que nous, ils ont su depuis longtemps se procurer d’excellentes Prairies, de vastes pâturages. », on sait que le couchage en herbe a commencé en Normandie, (page 52) « Si l’on avoit une grande quantité de fourage, toutes les parties de l’Agriculture prospéreroient avec rapidité. C’est sur ce principe que la Société place les Prairies artificielles à la tête des entreprises à former en faveur de l’Agriculture. Ces Prairies sont sans comparaison plus fécondes que les autres ; on doit donc faire tous les efforts pour les augmenter. Les plantes vivaces les plus connues par l’excès du produit qu’elles donnent lorsqu’on les cultive seules & sans mélange, sont le Trèfle, la Luzerne, le Sainfoin, le Ray-grass, le Fromental. », des essaies ont été fait principalement dans la région de Rennes, (page 108-109) « A quelques partie de l’Agriculture qu’on s’applique, soit en grand, soit en petit, il est impossible de réussir sans engrais …(page 122) L’ajonc & la Bruyère mis en tas dans les basses-cours, dans les chemins creux, &c. servent d’engrais… (page 124) Les fumiers sont remplis de parties végétales, non seulement à cause des pailles, des ajoncs, des genêts, &c. qui sont employés en litières, mais encore parce que l’organisation des fourages verds ou secs qui nourrissent le bétail, n’est pas à beaucoup près détruite par la digestion. », (page 233) « Le premier soin des Fermiers doit être d’avoir des mâles & des femelles de la plus belle espèce. La meilleure éducation, la meilleure nourriture, n’élèveront pas un animal nain à une grande taille… Les Taureaux & les Béliers que la Province a fait acheter en Poitou, élèveront certainement les races de Bretagne, si on ne les laisse point s’abâtardir. Le plus sûr moyen de prévenir cet inconvénient, seroit que les Etats renouvellassent cette dépense tous les deux ans, jusqu’à ce que le bétail fût généralement plus grand… (page 234) L’Evêché de Vannes exigeroit seul la quantité de Béliers de belle race, que les Etats ont fait répandre dans la Province. »


Christophe M. JOSSO



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