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LE CÉPAGE NOMMÉ « L'AUNIS » DE GUÉRANDE À SARZEAU. (troisième partie - 1)

Dernière mise à jour : 1 avr. 2023

Article publié dans 'Histoire & Patrimoine', éd. A.P.H.R.N. (Association Patrimoine et Histoire de la Région Nazairienne), n° 102 de novembre 2021. Version revue et augmentée. La partie concernant l'histoire de la vigne et du vin sera développée dans un autre projet.



III.1ère moitié - Sur l’autre synonyme local de l’Aunis.

Comme on l’a vu précédemment [1], on cultivait de la presqu’île de Guérande à la presqu’île de Rhuys un vieux cépage dénommé localement « l’Aunis », ce cépage blanc s’est maintenu jusqu’au début XXe siècle du côté de Piriac, où il est resté dans la mémoire populaire. Sensible à l’oïdium, il a été remplacé à Sarzeau dès le milieu du XIXe siècle par le Gros plant, cépage rustique et peu sensible à cette maladie cryptogamique, qui produira un peu plus tard la ‘Fine de Rhuys’ (une eau-de-vie) [2].


Affiche publicitaire de la maison Normand.


Dans cet espace géographique et humain du sud-est de la Bretagne bretonnante, présentant des caractéristiques géologiques et climatiques communes, il donnait un vin dit « breton ». On a déjà noté que le cépage cultivé à Sarzeau a aussi été dénommé le « Breton », c’est donc un synonyme de l’Aunis. Anciennement, le mot « breton » a plutôt qualifié le vin produit dans la région que le cépage, on trouve en effet de nombreuses et très anciennes mentions de « vin breton ».


On va prendre le temps d’examiner ce deuxième nom de vigne (ampélonyme), car l’étude des synonymes est utile pour comprendre l’histoire des cépages [3].


A. Du vin en Bretagne.


1) Les débuts du « vin breton » :


La découverte du vin.


Le vin et la vigne ont une très longue histoire en Bretagne [4], et jusqu’à la fin du Moyen Âge, il y a eu beaucoup plus de ceps de vigne que de pommiers à cidre [5]. On est assez surpris par l'ignorance ou la mauvaise foi de ces journalistes de la presse dit « régionale » qui, à longueur d'articles, tentent de faire croire à leurs lecteurs qu'il n'y aurait pas de vignes en Bretagne, comme si la Bretagne nantaise n'existait pas, comme si le duché puis la province de Bretagne n'avait jamais existé, comme si les récents découpages administratifs avaient effacé par un coup de baguette magique jacobine l'histoire de Bretagne, la culture bretonne, la gastronomie bretonne, le patrimoine breton, les langues de Bretagne... en Loire-Atlantique ; tout cela relève d'une malhonnêteté intellectuelle assez surréaliste. Sans s'étendre sur le réchauffement climatique qui est pratiquement présenté comme une aubaine pour implanter - enfin - de la vigne et produire du vin jusqu'à la Manche, ils jouent sur le sensationnel pour vendre du papier et pratique le révisionnisme historique sans le moindre scrupule.


Cette histoire bretonne du vin commence très tôt, par l'amour immodéré des Celtes pour le vin d'après les auteurs de l'Antiquité [6]. Des routes commerciales très anciennes reliaient l'île de Bretagne et l'Armorique (producteurs d'étains) aux pays méditerranéens, la Mer baltique (source de l'ambre) à la Mer méditerranée. À l'âge du Fer, avec l'émergence de la civilisation celtique du Hallstatt, les échanges avec les civilisations grecque et italique, s'intensifient, le sel fait alors l'objet d'un commerce intense et s'échange contre diverses marchandises. Le centre du continent était à cette époque et depuis longtemps un carrefour de routes commerciales bien établies. Les princes celtes du premier Âge du Fer, qui contrôlaient ce trafic, recevaient de leurs partenaires commerciaux méditerranéens des produits de luxe, dont le plus impressionnant est le cratère de la princesse de Vix, et du vin [7], qui a dû avoir un nom en celtique (un nom emprunté) dès cette époque. Ce vin était servi lors de banquets entre aristocrates celtes en perpétuelle compétition et soucieux d'augmenter leur prestige par la consommation d'un boisson exotique et plus luxueuse que l'hydromel locale [8]. Ce premier contact avec le vin reste marginal et sans suite dans le monde celtique non méditerranéen.


C'est plus tard, durant les deux derniers siècles de l'Âge du Fer, que le vin méditerranéen a vraiment fait l'objet d'un commerce intense [9], d'innombrables restes d'amphores ont par exemple été découverts dans la forteresse des Ossismi, à Paule près de Carhaix [10], comme dans l'ensemble du monde celtique.


Les Celtes de l'espace méditerranéen ont appris la viticulture des Grecs longtemps avant l'invasion romaine, au Ve siècle avant notre ère, ce qui a fait dire qu'il s'agissait du « beginning of a celtic industry » [11]. Le nom du vin est attesté en celtique (lépontique) sur un vase datée de la fin du IIe siècle av. J.-C., dit « Vase de Latumaros » [12] (photo ci-dessous), où l'on peut lire « uinom : našom » (du vin de Naxos), c'est un emprunt précoce à une langue italique (et pas forcément au latin) ; on retrouve la racine dans le breton « gwin / gwinoù » (vin / vins), « gwini / gwinienn » (vignes / vigne) et « gwinieg / gwiniegi » (vignoble / vignobles), « gwiniegour / gwiniegourion » (vigneron / vignerons).


La vigne a été domestiquée au Moyen-Orient, elle est adaptée, à l'origine, aux climats de type méditerranéen ; sa culture n'a pu progresser vers le nord que grâce à une adaptation de la plante à travers l'émergence de cépages sélectionnés par l'homme [13] : des cépages plus précoces, issus de croisements avec des vignes sauvages locales (Vitis sylvestris est attestés jusqu'à une ligne partant de l'estuaire de la Loire et allant jusqu'au Jura, conformément aux exigences écologiques de la vigne [14]).


Nul doute que la viticulture aurait progressé vers le nord, sans l'aide ou « l'œuvre civilisatrice » des Romains, et cela dès que des cépages suffisamment précoces l'auraient permis ; ces premiers cépages non méditerranéens portent des noms celtiques presque transparents en breton : Biturica et Allobrogica. L'importance économique du vin dans les derniers temps de l'indépendance pourrait être symbolisée par la monnaie de Vercingétorix où figure une amphore :


Ce goût affirmé des Celtes pour le vin et son importance commerciale est l'une des raisons de l'arrivée imminente de la culture de la vigne au tournant de La Tène finale et du début de l'occupation romaine, puisque le désir de vin a fini par faire la conquête du monde [15] celtique continental. Des historiens commencent à s'interroger sur l'exploitation ponctuelle et opportuniste de baies de vignes sauvages dès la fin du premier Âge du Fer pour la production d'une boisson plus ou moins fermentée [16]. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que de nouvelles découvertes archéologiques confirment la remontée vers le nord de la viticulture - donc hors des régions celtiques méditerranéennes où elle est déjà attestée - avant la conquête romaine, c'était probablement une évolution en cours à l'époque de l'arrivée des Romains et de leurs légions ; c'est d'ailleurs l'ensemble de la société celtique qui était concerné par diverses évolutions : urbanisation, économie monétaire, écriture, abandon de la royauté....



Du désir de vin aux premiers vignobles.


Pour ce qui concerne la Bretagne, ou plutôt l'Armorique jusqu'à la fin de l'Antiquité, la viticulture est attestée de façon certaine au IIe siècle par la découverte des traces d'un grand pressoir à Piriac, sur un site qui montre l'évolution d'une ferme indigène celtique (La Tène moyenne et finale) en villa gauloise, les installations mis à jours par les archéologues montrent l'importance de cette découverte remarquable pour l'histoire de la viticulture et du vin en Bretagne, un tel pressoir implique évidemment la présence de vignobles assez importants à proximité [17], photos du site et reconstitution du pressoir :


Cet antique pressoir date d'avant l'édit de l'empereur Marcus Aurelius Probus (v. 232 – 282) autorisant la culture de la vigne en Gaule ; ce qui démontre que l'édit protectionniste de son prédécesseur Titus Flavius Domitianus (v. 51 - 96) qui exigeait deux siècles plus tôt l'arrachage de la moitié des vignes existantes (et donc l'interdiction de plantations nouvelles) dans les provinces romaines n'était pas vraiment appliqué [18], à moins que la viticulture soit plus ancienne encore dans la région. La paléopalynologie, qui étudie les pollens fossilisés et piégés dans les couches successives de sédiments, a montré une augmentation du pollen de vigne dans la vallée de l'Erdre, un peu au nord de Nantes, entre l'Âge du Fer et l'Antiquité gallo-romaine [19], ce qui suppose la culture de la vigne domestique.


L'épitaphe d'un tonnelier gaulois (« cuparius », issu de « cupa » : cuve, puis tonneau) a été retrouvé à Nantes (Condevincon, renommé Portus Namnetum au bas empire), cette présence s'accorde bien avec l'importance du port de Nantes et du trafic commercial qui y transitait [20]. La présence de tonneaux est aussi démontrée dans la même région (à Blain et à Rezé) par des découvertes dans des puits (réemploi comme cuvelage), datés de la fin du Ier siècle avant notre ère et le IIe siècle et préservés grâce à l'humidité [21]. Le vocabulaire français de la tonnellerie a d'ailleurs gardé des mots celtiques : tonne > tonneau / tonnelier, barre > baril / barrique, jable > jabler / jabloire, bouge, bonde... [22]. Ci-dessous, un exemple de tonneau de vin ayant servi de cuvelage de puits au Ier siècle de notre ère [23] :

De l'autre côté de la Loire, à Rezé (Ratiate), des prélèvement dans les sédiments du Seil (un ancien bras de la Loire) ont permis de préciser l'environnement immédiat de cette ville au début de notre ère, et le pollen retrouvé atteste de la culture de la vigne [24]. On a retrouvé aussi à Rezé un atelier de potiers daté du milieu du second siècle où des amphores d'un type particulier au lieu étaient produites [25]. Un autre atelier de potiers a été découvert à Surzur au sud du territoire des Vénètes, les amphores produites sont du type « Gauloise 12 » que l'on rencontre dans le nord-ouest de la Gaule [26], indice probable d'une première viticulture dans cette région du territoire Vénètes. La fabrication d'amphores vinaires n'était pas une tradition gauloise, mais on constate la création de modèles propres à la Gaule (et non plus des formes d'imitation), avec des formes caractéristiques (ventrues et à fond plat), dès le Ier siècle [27]. Ci-dessous, les amphores du site gaulois de Liscorno en Surzur [28] :


Le christianisme, introduit en Gaule durant le Bas-Empire, est essentiellement un phénomène urbain. Lorsque l'Empire romain s'effondre, les chrétiens ont déjà créé presque partout des évêchés, mais pas dans le nord-ouest de l'Armorique qui a été christianisé par les Bretons venus de l'île. Suite à la défaillance du pouvoir romain, c'est l'évêque, issu de l'aristocratie gallo-romaine, qui reste - malgré les difficultés du temps et les invasions barbares - la seule autorité encore en place ; il est le premier personnage de la cité et en même temps son premier viticulteur [29]. Ce sont les évêques qui ont perpétué la pratique d'offrir leur vin aux grands personnages qui les visitaient et qu'il convenait de bien accueillir avec ce « vin d'honneur » [30]. Cette viticulture épiscopale associe étroitement les fonctions honorifiques sociales et les fonctions symboliques religieuses [31]. Sur la présence de vignes dans les propriétés des évêques, on dispose pour la Bretagne nantaise de l'exemple de Félix (512-582), l’évêque de Nantes né à Bourges, et de l'évêque de Poitiers Venance Fortunat qui évoque dans un poème le « magnifique domaine » épiscopal de « Cariacum » situé sur un « coteau dominant la Loire », et où il mentionne le « feuillage des vignes » [32] comme métaphore poétique du vignoble de l'évêque. Le culte du vin s'était donc perpétué depuis des siècles jusqu'à cette époque perturbée qu'a été le haut Moyen-Âge, souvent qualifié d'« Âge sombre ».


Cela a pu permettre de lire l'histoire à l'avantage des Francs, mais on se demande bien pourquoi les envahisseurs francs auraient été plus légitimes que les Bretons en Armorique, l'île de Bretagne et l'Armorique ont de tous temps eu des relations étroites (le trafic maritime était d'ailleurs contrôlé par les Vénètes), les Bretons ont la même origine celtique (gallo-brittonique) que les Armoricains, puis Bretons et Armoricains ont été citoyens de l'Empire romain, et les Bretons participaient aussi à la défense de l'Empire et de l'Armorique [33] contre les barbares. Un épisode de la guerre entre Bretons et Francs atteste encore de la présence continue de la vigne dans le sud de l'Armorique : Grégoire de Tours (538-594), qui faisait œuvre de propagande dans son Histoire des Francs, présente le roi breton Weroc (Waroch II, qui a régné entre 577 et 594) comme un simple pillard (effet accentué par les traductions, à mon avis) qui s'empare des vendanges en Pays nantais [34]. Or, Weroc avait une résidence à Piriac [35] (une cour, nommé « aula » en latin et « lis », en vieux-breton) où l'on cultivait la vigne depuis plusieurs siècles, et on sait que les Francs se sont montrés particulièrement doués en matière de prédations [36], il faut donc réinterpréter ce texte puisqu'il s'agissait d'une guerre pour le contrôle de la péninsule armoricaine et non pas de simples rapines. Cette période troublée, gagnée finalement au IXe siècle par les rois de Bretagne (Nominoe, Erispoe et Salomon, 845-874), n'a pas dû être très favorable au développement de la viticulture.


Le midi de la Bretagne, de l'Armorique jusqu'à cette époque, est donc le berceau de la viticulture bretonne et la première étape de l'implantation de la culture de la vigne, cela concerne uniquement le territoire des peuples armoricains des Ambilatres [37] au sud de la Loire, des Namnètes au nord de la Loire, et des Vénètes des deux côtés de l'estuaire de la Vilaine. Il ne faut pas oublier que le territoire des Ambilatres était situé sur la rive sud de l'estuaire de la Loire. Pline l’ancien indique que sur la façade atlantique de la Gaule aquitaine (dont le conquérant a établi la limite nord sur la Loire) il y avait du nord au sud : « les Ambilatres, les Anagnutes, les Pictons, les Santons libres, les Bituriges libres surnommés Vivisques » [38]. Les Ambilatres étaient un peuple armoricain, solidaire de la résistance de l'Armorique contre l'invasion romaine, ils appartenaient en effet avec les Vénètes à la coalition armoricaine contre César et ses alliés Pictons [39]. Les Ambilatres étaient soit un peuple client des Namnètes avec qui ils contrôlaient l'estuaire de la Loire et le trafic qui y transitait, soit probablement un pagus du territoire Namnètes ; on sait que les peuples celtiques étaient subdivisés en trois ou quatre pagi (parties de territoire) comme l'explique César lui-même [40]. La présence des Namnètes au sud de la Loire est d'ailleurs confirmée par les monnaies de ce peuple qu'on y a retrouvé, on retrouve aussi des monnaies des Vénètes, ce qui fait contraste avec le peu de monnaies des Pictons dans cette région ; les monnaies armoricaines sont d'ailleurs concentrées dans la zone située entre Loire et Sèvre nantaise [41]. Après la victoire définitive de César, le peuple des Namnètes subit des représailles au profit des Pictons, qui reçoivent le contrôle de la rive sud de la Loire en récompense de leur collaboration.


Cette implantation sud-armoricaine de la culture de la vigne n'est probablement pas un hasard puisqu'elle semble correspondre, d'après les données actuelles, à la limite climatique septentrionale où la vigne sauvage (lambrusque = Vitis sylvestris) est attestée. Des prospections ont permis d’en découvrir dans quelques sites, dont des zones assez éloignées du pourtour méditerranéen : Haut-Rhin et Île-de-France [42], et plus récemment on en a découvert dans la vallée de la Loire [43]. Concernant la Bretagne, des attestations polliniques sont identifiées dès le Néolithique, et elles sont systématiquement localisées dans la partie méridionale de la région : la Bretagne nantaise, ce qui correspond à la distribution naturelle de ce taxon [44]. Des carottages au cœur de la ville de Nantes ont montré la présence de pollen de vigne au sixième millénaire avant notre ère [45] ; des sondages plus à l'ouest, à Cordemais. toujours sur la rive nord du fleuve, ont montré aussi la présence de vignes sauvages au Néolithique [46]. Bien plus tard au XIXe siècle, avant l'arrivée des maladies cryptogamiques et du phylloxéra, on trouvait encore fréquemment des lambrusques spontanées, le botaniste nantais Jean-Marie Delalande (1806-1851) en a prélevé en 1846 sur les communes de Chémèré (ouest du Pays de Retz) et de Saint-Gildas des Bois (nord-ouest du Pays nantais) [47], son herbier se trouve dans les collections du Muséum d’histoire naturelle de Nantes.


L'expansion médiévale.


La remontée vers le nord de la culture de la vigne est due à la généralisation du christianisme dans la population et à la mainmise de l'Église sur l'ensemble du territoire. Cela a été rendu possible grâce au réchauffement climatique de l'an 1000, dit « Optimum climatique médiéval », et qui commence vers 900 et s'achève vers 1350 [48]. C'est la deuxième étape de l'implantation de la culture de la vigne en Bretagne.


La vigne et le vin sont inscrits dans le christianisme. « Je suis la vraie vigne, et mon père est le vigneron... Je suis la vigne, vous êtes les sarments. » [49], par ces propos, le Christ assimile sa personne à la vigne. Son premier miracle, accompli au bénéfice de ceux qui ont cru en lui, a lieu lors des « Noces de Cana » où le vin manquait et où il change l'eau en vin [50].

Les Grandes Heures du duc de Berry : « Les Noces de Cana ».


La veille de son arrestation, Jésus a célébré la Pâque avec ses apôtres, durant le repas (la « Cène ») il prend du pain et le distribue en disant « Prenez, mangez, ceci est mon corps », puis il prend une coupe de vin et dit « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude, pour le pardon des péchés » [51], puis il précise « faites ceci en mémoire de moi » [52]. L'eucharistie est un sacrement qui s'inscrit dans le cadre de la tradition juive, ce rite renouvelle le geste du Christ à la dernière Cène, et il occupe une place centrale dans la doctrine et la vie religieuse des chrétiens.

Calvaire de Plougastel-Daoulas.


Ce rite témoigne de la forte imprégnation du symbole viticole dans le monde chrétien, la vigne est d'ailleurs omniprésente dans la Bible. Selon le récit de la Genèse, Noé est le premier homme qui ait cultivé la vigne et éprouvé les effets enivrants du vin [53].

Noé et la vigne.

Porche de Pencran [54].


La vigne est le symbole de la fertilité. Le Livre des Nombres nous apprend que Moïse, le personnage le plus important de la Bible hébraïque, avait envoyé des hommes se renseigner sur le pays de Canaan, la « Terre promise » selon le récit biblique, deux d'entre eux sont revenus avec une énorme grappe de raisins, en affirmant que le lait et le miel coulaient sur cette terre bénie, c'est la beauté de ce raisin qui aurait convaincu les derniers hésitants parmi les tribus d'Israël [55]. Cette énorme « grappe de Canaan » a connu une fortune iconographique considérable, elle est une allégorie des bonnes récoltes, cueillir les fruits de la vigne signifie abondance, richesse et fécondité :

Stalle du sud de la basilique

Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne [56].


Comme on le voit, la vigne est omniprésente dans la Bible, qui est issue d'une culture méditerranéenne, le vin y est le symbole du festin, de la fête et de la joie. On est donc passé du vin païen consommé par l'aristocratie celtique puis produit en Gaule, au vin chrétien des premiers évêques puis des monastères, un vin sacralisé. Le vin liturgique, dit « vin de messe », est un vin utilisé dans la liturgie chrétienne dans le cadre de la célébration de l'Eucharistie. Selon le dogme le vin devient réellement le Sang du Christ lors de la transsubstantiation [57], le vin représente l’aliment spirituel indispensable à l’accomplissement du rituel [58].


Au commencement du Moyen-Âge, le nord-ouest de l'Europe n'est christianisé que superficiellement, la préoccupation de convertir les ruraux ne semble devenir prioritaire qu'avec l'introduction du monachisme [59]. Les fondations monastiques se multiplient, l'extension du monachisme constitue un véritable phénomène social [60] ; en prenant de l'importance les monastères et leurs prieurés se dotent de vignobles [61] puisque le vin est au centre du rituel chrétien. La vigne a été cultivée avant le christianisme jusqu’à ses limites écologiques, mais c’est le christianisme qui l’a étendue au-delà.


Parmi les premières abbayes fondées en Bretagne au tout commencement du Moyen-Âge, il y a l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec et l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys en Bretagne bretonnante, et l'abbaye Saint-Martin de Vertou dans le sud de la Haute-Bretagne. Selon la légende


________________________________________________ MODIFS EN COURS !


Mais le sud de l'Armorique, du pays de Vannes au pays de Nantes, là où est attesté la culture de la vigne, est disputé durant des siècles par les Bretons et les Francs, un conflit armé de trois siècles (FLEURIOT Léon, Les origines de la Bretagne, éd. Payot, 1982).


Le Cartulaire de Redon montre que l'on cultivait un peu la vigne à cette époque dans la zone d'influence de l'abbaye, quelques vignobles dispersés. Dans la région de Piriac, ce doit être discontinuité depuis l'Antiquité, deux chartes y mentionnent des vignes au IXe puis au XIe siècle. Le domaine (villa) de Bronbudgen (composé de « bron » : colline en breton et du nom « Budgen », soit « Coteau de Budgen ») est donné d'abord par Erispoe, roi de Bretagne (de 851 à 857), puis par son successeur Salomon (857-874) en 861 [29].

« Budgen » a donné le nom de famille breton bien connu « Bizien » [30], que l'on retrouve à Guérande dans les noms de la « rue Bizienne » (intra-muros), de la « porte Bizienne » (dans les remparts) et du « faubourg Bizienne » [31], début de la route qui mène vers Piriac au nord-ouest en longeant le coteau qui surplombe les marais salants.


En 1084, un habitant de Piriac nommé Kauualadrat fait don à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon de seize sillons [32] de vignes [33].

Au commencement du XVe siècle, l'abbaye de Redon possédait encore à Piriac 770 sillons de vignes en complant [34]. Étant donné ces liens, Piriac a pu être la source de l'encépagement des vignes du Pays de Redon.


Mais le cartulaire ne signale pas de vignes à Redon même ou à proximité, mais nul doute que l'abbaye, fondée en 832 par Conwoion et reconnue ensuite par Nominoe, est à l'origine du petit vignoble attesté plus tard à Redon [35]. De même en presqu'île de Rhuys avec l'abbaye de Saint-Gildas, fondée selon la légende hagiographique au VIe siècle par saint Gildas [36], abandonné après les attaques des Vikings le monastère est restauré au XIe siècle à la demande du duc de Bretagne. On note que Gildas est aussi le saint patron de Pénestin dans le Pays de Guérande, et que l'abbaye avait un prieuré à Mesquer (entre Guérande et Pénestin), le saint est aussi honoré à la chapelle Saint-Gildas située à la pointe du même nom dans le Pays de Retz [37]. Le plus célèbre des abbés de Saint-Gildas a été le philosophe et théologien nantais Pierre Abélard (1079-1142), époux d'Héloïse, qui disait « je suis natif d’une place-forte construite à l’entrée de la petite Bretagne, à huit milles à l’est de Nantes... qui porte le nom propre de ‘Le Pallet’ » [38]. Le lien entre la presqu'île de Rhuys et Nantes a dû être renforcé plus tard par le château de Suscinio, l'autre résidence des ducs de Bretagne, où ils avaient des vignobles [39].


Alain Barbe-Torte, duc de Bretagne, donne en 945 le territoire de Batz, nommé « Bath-Uuenran » à cette époque puis « Bath Guerran » (Batz en Guérande), à l’abbaye de Landévennec qui y fonde un prieuré dédié à saint Guénolé ; il est précisé dans la charte du cartulaire que le duc octroie aussi la dîme [40] sur la vin [41]. De même pour le prieuré de Penbé en Assérac, dépendant de l'abbaye de Redon et créé au début du XIIe siècle d'après une charte mal datée [42] ; on peut lire dans la charte suivante datée de 1110 : « Au bout de quelques années, Fredor [seigneur d’Assérac, qui construisit plus tard le premier château de Ranrouët en Herbignac] ... accorda à perpétuité au moine de Pembé un lieu à cultiver, le sixième de la dîme du domaine de Mesquéry, la production de vivres bien entendu, de vin, de laine et de lin… » [43]. Mais concernant Escoublac, limitrophe de Guérande au sud-est, rien dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Florent-de-Saumur [44] n'indique que les moines de cette abbaye aient introduit la culture de la vigne dans le prieuré qu'ils y ont fondé [45].


L'extension des vignobles en Bretagne au Moyen-âge central se rapporte à la nécessité, pour les monastères et les églises, de se procurer du vin pour la célébration de la messe [46]. L'extension plus au nord de la viticulture a été rendu possible grâce au réchauffement climatique médiéval qui commence à cette époque.


On constate en effet que lors du « Petit Optimum Médiéval » (qualifiée parfois d’« anomalie climatique médiévale »), que l'on situe entre environ 900 et 1300 apr. J.C. [48], la vigne était implantée bien plus au nord qu’actuellement [49] ; les températures moyennes ne devaient pas être très différentes à cette époque des moyennes actuelles [50]. Les mentions anciennes de vignes en Bretagne collectés par Arthur de la Borderie [51] et Henri Joüin [52] datent de cette époque (les mentions plus tardives correspondant à une persistance éparse et de prestige condamnés à disparaitre étant donné les conditions climatiques et commerciales peu favorables).


Présente près des monastères, puis des châteaux [53], la vigne a ensuite accompagné le développement urbain [54] ; l’étroite association des villes et des vignobles s’affirme partout au Moyen-Âge [55] (c’est le cas de Guérande et de son coteau). Mais dès le XIVe siècle, à partir du « Petit Âge Glaciaire », avec la baisse des températures et le raccourcissement de la période végétative, les vignobles les plus septentrionaux commencent à reculer [55].


Malgré les attestations médiévales d’une culture de la vigne bien au-delà de la limite traditionnelle [57], il ne faut pas exagérer son importance [58] au Moyen-Âge, elle demeure relativement diffuse [59], et très peu attestée à l’Ouest plus franchement océanique d’une ligne Vannes / Dinard [60]. Il ne faut pas oublier non plus que le vin n’était pas à cette époque une boisson populaire. Hors des régions vraiment viticoles, et jusqu’au XVe siècle au moins, le petit peuple des campagnes n’a goûté comme boisson alcoolisée que de l’hydromel et de la cervoise [61]. Il y avait d’ailleurs un obstacle de taille à une viticulture populaire : le pressoir, le gros « pressoir banal » appartenait au seigneur et tous les vassaux devaient y porter leur vendange en payant le droit de banalité [62]. Et pour investir dans un tel pressoir il fallait impérativement des débouchés commerciaux.


Pressoir, fresque de la Torre dell’Aquilla, Trente, Italie, XVe siècle [63].


La viticulture était pratiquée toutefois dans quelques sites favorisés par le sol et le climat, où l’on s’efforçait de faire fructifier la vigne avec plus ou moins de succès [64]. Elle a ainsi été cultivée jusque sur les côtes septentrionales de la Haute-Bretagne [65]. Dans le manuscrit du XIe siècle d’une vie de saint, on peut lire sur la fondation du monastère de Léhon (près de Dinan) : « Le lieu précité était en fait pour tous ceux qui le voyaient comme un paradis, situé à côté d’une éminence, sur la rive d’une rivière, en un terrain plat, entre des vignes fertiles… » [66]. Cette source hagiographique est confirmée par le géographe marocain Al-Idrīsī [67] qui signale vers 1150 des vignobles entre Dinan et Dol [68]. C’est surtout sur les bords du val de Rance [69] que la vigne est bien attestée, comme le montre la toponymie locale [70]. Parmi les sources écrites, on trouve aussi la mention d’un « vin breton du creu de Sainct-Sulia [71] » en 1478 [72].


Retour de la vigne (dont du Chenin) à Saint-Suliac [73].


Une vigne complètement inconnue a été découverte par hasard en 1996 dans un taillis sur les rives de la Rance à Saint-Suliac [74]. Des analyses génétiques [75] ont montré qu’il s’agissait de l’un des parents du Merlot noir (par croisement avec le Cabernet franc), du Côt-Malbec (par croisement avec le Prunelard noir), de l’Abouriou, et d’autres rejetons moins célèbres du sud-ouest de la France. Des prospections organisées en Charentes ont permis d’identifier d’autres souches de la même variété [76] ; retrouvées dans de vielles treilles, elles produisaient du raisin de table [77]. Étant dénommé « Madeleine » dans cette région, ce vieux cépage a été baptisé officiellement sous le nom de « Magdeleine noire des Charentes ». Il était nécessaire d’avoir des vignes très précoces dans le nord de la Bretagne, et c’est justement le cas de ce cépage ancien qui est mûr vers la sainte Madeleine (22 juillet) en Charentes. Il s’agit certainement d’un vestige de l’ancienne viticulture locale [78], et il ne serait pas étonnant qu’il soit arrivé par voie maritime via La Rochelle – Saint-Malo.



2) Le repli du « vin breton ».


Ce vin des « marges septentrionales » [79] ne devait pas être bien fameux, le vignoble a d’ailleurs fini par disparaître [80], preuve de sa médiocrité. Et puis, plus le vin était septentrional et donc moins riche en alcool, plus vite il fallait le consommer [81]. Deux gros inconvénients pour le commerce, ces vins avaient donc une faible valeur marchande. Le vignoble de Châteaubriant, dans le nord du Pays nantais, n'était déjà plus rentable au début du XIVe siècle [82]. Au XIe siècle, Briant (seigneur de Châteaubriant [83]) fonde le prieuré Saint-Sauveur de Béré, qui dépendait de l'abbaye de Marmoutier, lorsque l'abbé le visite au début du XIVe siècle les vignes du prieuré « coûtent plus qu'elles ne rapportent » [84]. Aux yeux des voyageurs de passage, la vigne semblait inexistante dans le paysage de la Bretagne septentrionale, cela faisait dire au diplomate Gilles Le Bouvier vers 1451 : « En ce païs ne croist point de vin, ce n’est autour de Nantes » [85], et au conseiller du roi Jean-Aymar Piganiol de La Force en 1719 : « Le païs nantois & l’Isle de Rhuys sont les seuls cantons de cette Province où il croît des vins. » [86]. C'est même dans le sud-est du Pays nantais que se concentre la culture de la vigne, au point de concurrencer la production des grains [87] ; Jean-Baptiste Babin, conseiller du roi, trésorier de France et général des finances du roi en Bretagne, à Nantes, écrit : « Car c’est en ces bords [de Nantes], au-delà de Loire, qu’on a presques tous planter en vignes, que consiste le meilleur revenu des Nantois. » [88]. Ainsi Rezé « est au milieu des vignes qui portent le vin blanc, dont j’ay beu d’assez passable, et maisme du clairet » [89].


On produisait encore un peu de vin au XVIe siècle dans la moitié nord de la Haute-Bretagne [87], comme le montre pour le Pays de Rennes « Les Contes et Discovrs d’Evtrapel » [88] de l’écrivain rennais Noël du Fail (1520-1591) [89]. Pour les propriétaires de cette région, une vigne était davantage un marqueur de statut social qu'une réelle source de revenus. Et, étant donné sa médiocre qualité, on peut penser que c'est le petit peuple rennais consommait parfois ce « mauvais vin breton » [90], la noblesse et la bourgeoisie se fournissant en vins bien meilleurs issus du commerce.


Un « raisin breton » est en effet mentionné par Noël du Fail [91]. C’est dans une anecdote sur le mauvais vin produit dans le Pays de Rennes que l’auteur cite cette variété de raisin :

Le passage est encadré.


Il est probable que le climat ne permettait pas de mûrir [92] correctement ce raisin dans le Pays de Rennes, puisqu’il y donnait un vin « âpre [93] et vert », ce témoignage doit correspondre à la réalité de l’époque. Il était bien connu au XIXe siècle que « le climat a une action considérable sur la production de la vigne ; il impose, en premier lieu, un certain choix de cépages qui, par suite de leurs époques de végétation et de maturité, peuvent seuls réussir dans les conditions qui lui sont propres.... On peut dire , d'une manière générale, que les climats septentrionaux , froids et humides, ne sont pas favorables à la culture de la vigne... les raisins... ne parviennent guère que dans des années exceptionnelles à une maturité suffisante. Les vins qu'on y obtient sont le plus souvent peu alcooliques , durs et acides, par suite du défaut de chaleur et de lumière... L'incertitude au point de vue des chances de récoltes et la qualité le plus souvent défectueuse qu'elles présentent, ont amené à renoncer à la culture de la vigne dans les contrées les plus septentrionales , qu'elle occupait autrefois , au fur et à mesure que la facilité des moyens de communication augmentait et qu'il devenait plus facile d'importer du vin des contrées où il est pro duit dans de meilleures conditions. » [94] ; anciennement on ne pouvait cultiver que les cépages dont on disposait dans le région et qui voyageaient lentement de proche en proche.


Autrefois, les vins médiocres – ressemblant plus à des verjus qu’à des vins – portaient des noms évocateurs : « vins verdelets » [95] ou « vins verdillons » [96], car ils étaient produits avec du raisin dit « verdet » qui n’était pas arrivé à maturité à l’époque des vendanges [97] ; cette verdeur [98] était la première caractéristique qui distinguait ces vins rustiques des vins de qualité marchande [99]. On dit « gwin glazik » [100] en breton de Sarzeau, « glazik » est le diminutif de l’adjectif « glas » (bleu, vert, gris) qui est utilisé pour dire « qui n’est pas mur » [101] et « acerbe » [102] comme dans « laezh glas » [103] (petit lait : lactosérum issu du lait qui a caillé par acidification). Après avoir goûté des vins très acides issus de cépages hybrides dans le Pays de Guérande, j'imagine assez bien ce que pouvait être ces « vins bretons » de la Bretagne septentrionale, bien que le vieux vigneron soit fier de son vin il faut tout de même s'accrocher pour le boire.


Le climat n’est pas seul en cause, la mauvaise maturation pouvait aussi provenir d’un cépage insuffisamment précoce pour la région. On ne saura jamais, malheureusement, quel était le cépage cultivé anciennement dans le Pays de Rennes, divers cépages ont pu en effet être cultivés depuis l’implantation de la viticulture en Armorique.


Le recul va s’amplifier, Roger Dion parle de « l’abandon des vignobles d’extrême nord » [105]. En 1579, les États de Bretagne ne mentionnent déjà plus que le « vin du crû de Nantes et Pihiriac [Piriac] et celui du crû de Ruys et Redon » [106], donc ceux qui avaient une certaine importance. Les petits vignobles restants (jusqu’au XVIIIe siècle [107]), derniers vestiges éparpillés d’une petite viticulture de « prestige », devaient être insignifiants en comparaison (en superficie comme en qualité), ils avaient perdu tout intérêt économique depuis bien longtemps. Les vignobles septentrionaux ont perdu la « Bataille des vins » [108], du titre du poème d’Henri d’Andeli composé vers 1225.


Il était impossible de fonder à cette époque [109], dans les deux tiers nord de la Bretagne, une économie viticole viable, du fait de l’irrégularité de la récolte, en quantité comme en qualité. On peut identifier plusieurs causes expliquant le recul en latitude du vignoble médiéval breton :

- Il y a d'abord les fluctuations climatiques du « Petit Âge Glacière » (début du XIVe / fin du XIXe siècle) [110], le paroxysme du froid est atteint entre les années 1570 et 1730 [111], le climat plus rigoureux du XVIe siècle finissant marque la fin de cette viticulture septentrionale [112].

- La concurrence des vins de meilleur qualité issus du commerce est aussi une autre raison importante (à partir du développement du commerce médiéval du XIIe / XIIIe siècles) [113], les mauvais vins locaux ne pouvaient pas supporter la comparaison avec les vins issus du commerce.

- Les crises du bas Moyen-Âge responsables à cette époque de dépopulation et d’abandon de terres [114].

- Le déclin économique et la pauvreté à partir du XVIIIe siècle expliquent aussi largement le succès progressif de la consommation du cidre [115] qui était meilleur marché et plus accessible aux petits paysans.

- La concurrence du cidre sur un « vin breton » de qualité insuffisante [116], mieux vaut boire en effet un cidre fermier qu’une vilaine piquette.

- La concurrence d’autres productions agricoles plus rentables dans ces régions septentrionales et plus essentielles, comme les céréales [117].

- La recherche de la qualité à l’Époque moderne (1500-1800), qui est marquée par de grands bouleversements du point de vue œnologique [118].


Ce retrait est donc le résultat d'une histoire : l'histoire de Bretagne, qui a fini par établir une limite traditionnelle de la culture de la vigne au niveau de Vannes / Redon. On trouve une certaine indécence à se réjouir du réchauffement climatique pour retrouver une situation viticole équivalente, ou plus favorable encore, qu'à l'époque de l'Optimum Climatique Médiéval. Le réchauffement climatique est et sera une catastrophe écologique, humanitaire et viticole, cela n'empêche pas la presse dite régionale de surfer très régulièrement sur le sensationnel, comme s'il n'y avait pas déjà un grand vignoble breton en Loire-Atlantique (ces articles, d'une grande malhonnêteté intellectuelle, sont l'occasion d'une propagande révisionniste tout à fait lamentable, puisque la « Région Bretagne » n'est pas la Bretagne de la même manière que l'Union européenne n'est pas l'Europe).



3) Les crus bretons du sud de la limite climatique traditionnelle.


Entre le bas Moyen Âge et l’Époque moderne, on note donc un reflux très marqué des terroirs peu rentables [119], et seuls les vignobles des terroirs de Nantes, de Guérande, de Rhuys et de Redon dans une moindre mesure (en remontant la vallée de la Vilaine), ont continué à produire du vin en Bretagne. La situation a été très bien résumé depuis longtemps : « La culture de la vigne, assez répandue en Bretagne au moyen-âge, est restreinte, dans les temps modernes, au pays nantais, à la presqu'île de Rhuys et à la vallée inférieure de la Vilaine... Le vin nantais, recherché pour sa qualité, fut l'objet d'un commerce assez important, tandis que le cru de la Vilaine .disparut et que les vins de Rhuys purent maintenir leur réputation de qualité médiocre. » [120] (sans surestimer l'importance de la vigne au Moyen-Âge comme on le fait aujourd'hui pour justifier un soi disant « renouveau »). Le « vin breton » le plus septentrionale est alors produit dans la presqu'île de Rhuys, dans son Itinéraire de Bretagne (1636), François-Nicolas Baudot, sieur du Buisson et d'Aubenay, explique : « Le vin de Ruy est dit : vin breton » [121].


Ce n’est donc pas un hasard si la limite traditionnelle de la culture de la vigne s’est établie au niveau de Vannes / Redon, c’est le résultat d’une histoire : l’histoire viticole de la Bretagne. C’était la « limite marchande », la vigne pouvait bien sûr être cultivée plus au nord, mais sans profit marchand [122], et avec un piètre résultat.


A cette latitude, on se trouve – là encore – en limite climatique de culture de la vigne. En 1903, Barthélémy Le Gallais, maire de Sarzeau et vigneron, insistait dans un rapport sur la viticulture dans le Morbihan sur l’irrégularité de la maturation du raisin : « dans les années mauvaises, nous mûrissons mal » [123] ; et il parle là du Gros plant, ce devait être pire du temps de l’Aunis-Breton qui est présenté comme un cépage ayant « le tort de mûrir tard et difficilement » [124], quand il était cultivé dans la région, avant 1850. Difficile donc d'imaginer que ce cépage ait été cultivé plus au nord en Bretagne aux époques antérieures.


Même tout au sud de la Bretagne, dans le Vignoble nantais, le climat océanique franc, dit « climat breton », n'est pas facile. Dans Le Vignoble du Pays Nantais, Joseph de Camiran, président du Syndicat des Agriculteurs de la Loire-Inférieure, expliquait : « Le vignoble nantais [est] situé à proximité de l’Océan Atlantique, à la limite septentrionale de la vigne d’Occident… Les hivers très pluvieux, lorsque sans arrêt le vent d’Ouest charrie de l’Océan, averses, tornades, crachins, sont défavorables à notre vigne. Lorsque les terres sont gorgées d’eau à l’arrivée du printemps, elles restent longtemps froides, sont lentes à s’échauffer ! / Les meilleurs clos ont, à cause de ce régime climatérique, été établis sur les coteaux… dans les terres dont les eaux s’écoulent facilement. Combattre l’humidité de l’hiver, celle du printemps, tels fut sans cesse le souci des vignerons avisés. » [125].


Les contraintes du climat expliquent aussi le mode de conduite de la vigne utilisé dans la région : le gobelet bas au raz du sol, afin de profiter au mieux de la chaleur du sol en été [126] (on développera dans une autre partie).


Missale Pictavense [127] (abbaye de Montierneuf, Poitou), XVe siècle [128].


Mais le climat reste évidemment plus favorable à la culture de la vigne [129] dans le sud de la péninsule armoricaine, là où le raisin atteint une maturité suffisante et plus régulière. Comme le résumait le chimiste Jean-Baptiste Boussingault : « pour produire du vin potable, il faut qu’un vignoble ait… un été et un automne suffisamment chaud » [130]. On sait que pour l’œnologue, le terroir est d’abord défini par sa capacité à fournir une bonne maturation des raisins d’un cépage [131]. Du point de vue du climat, on peut donc distinguer une Bretagne septentrionale purement cidricole [132] d’une Bretagne méridionale viticole [133], avec au nord de l’estuaire de la Loire une zone de transition où l’on cultive autant la vigne que le pommier à cidre. Si le vin a supplanté l’hydromel dans l’élite celtique de la fin de l’Âge du Fer [134], le cidre a lui complètement supplanté le méchant « vin breton » de la Haute-Bretagne septentrionale [135] à l’Époque moderne (ainsi que la cervoise [136]).


Comme la vigne, le pommier est aussi un marqueur spatial, la limite du cidre et du vin dans l’alimentation populaire correspondait à ces deux zones dès le XVIIe siècle [137]. La limite de la viticulture commerciale a été déterminée « par l’équilibre de deux tendances adverses » [138]. Le sud de la Bretagne a formé de l’Époque moderne jusqu’au XXe siècle, le seul terroir viticole breton [139], un terroir réduit de nos jours au seul Vignoble nantais [140].


Le Vignoble nantais, profitant du recul progressif de la culture de la vigne dans le reste de la province, se développe [141], afin de satisfaire une demande bretonne plus forte et un intérêt accru des Hollandais pour le vin de Nantes [142] (au XVIIe siècle notamment). Nantes était le pivot de ce commerce fluvial et maritime, elle était la plaque tournante du commerce du vin en Bretagne, son port relie l’Océan et l’intérieur du comté nantais par la Sèvre et la Maine [143]. Quand la viticulture visait le profit commercial, il lui fallait – par nécessité – s’installer en des lieux accessibles et permettant une vente facile de ses produits [144], les ports fluviaux ont donc exercé sur le vignoble une puissante attraction [145]. Tout cela explique la situation du vignoble breton au XVIIIe siècle [146], et du vignoble nantais en particulier. Cela explique aussi les variations de la qualité du vin en fonction des possibilités du commerce d’exportation [147], ce sont les sollicitations du commerce qui ont contribué à l’amélioration de la viticulture [148].

La culture de la vigne est donc présente en Bretagne, de manière ininterrompue depuis presque vingt siècles, et comme l’affirmait – autrefois – Gérard Alle [149], « la Bretagne a été, et reste une région viticole » [150], il ne faut pas oublier en effet que le Vignoble nantais (le plus grand vignoble monocépage blanc sec d’Europe) demeure « le grand vignoble breton » [151]. Dans un article de la Revue des œnologues [152], G. Saindrenan écrit à ce sujet : « Pour la plupart des gens, la Bretagne n’a jamais produit de vin, d’ailleurs le climat ne s’y prête pas, c’est bien connu ! Nantes et son muscadet ? Oui mais, Nantes ce n’est pas vraiment la Bretagne ! Voilà résumé en quelques mots, les lieux communs les plus répandus qui tiennent lieu de culture à ceux qui s’expriment sur la viticulture bretonne. ». Le « vin breton » s'est donc effacé petit à petit du nord de la Haute-Bretagne au profit du cidre, cette évolution historique est pratiquement achevée au XVIIe siècle ; il ne reste plus ensuite de « vin breton » qu'en Bretagne méridionale (Vannes, Redon, Guérande, Nantes) : la Bretagne viticole.


Difficile de s'enthousiasmer - comme certains - pour le réchauffement climatique actuel, car ce sera une catastrophe écologique, humanitaire, politique ET viticole...


B. L’origine de l'autre synonyme de l'Aunis : le « Breton ».


La première mention vannetaise de ce synonyme date de 1868, on la trouve dans la monumentale Étude des vignobles de France de Jules Guyot [153], qui dit sur le vignoble de Rhuys : « Autrefois, le cépage dominant était le breton, excellent raisin qui a le tort de mûrir tard et difficilement. » [154]. On retrouve aussi le nom « Breton » dans un document officiel de 1870 [155], plus confidentiel (monographie sur le département du Morbihan) : « Les anciens cépages appelés breton ou aunis et muscadet ont presque complètement disparu par suite de l’invasion de l’oïdium. ».


Contrairement à Guérande, la mémoire populaire a oublié l’« Aunis » à Sarzeau [156] depuis très longtemps, et les auteurs suivants n’ont retenu que le nom « Breton » (certainement repris de J. Guyot). Le maire de Sarzeau, Barthélémy Le Gallais, parle en 1903, dans un rapport sur la viticulture dans le Morbihan, de « l’ancien cépage breton, mûrissant tard et trop sujet à l’oïdium » [157]. Le journaliste Michel de Galzain écrivait en 1948 : « Il n’existait alors qu’une seule espèce connue sous le nom de plant breton ».


Par contre, l’Aunis étant attesté en 1540 [158] en presqu’île guérandaise, il n’est pas déraisonnable de penser que le « blanc breton », mentionné quelques décennies plus tôt dans un aveu détaillé [159] de 1479 concernant les vignes de Piriac désigne le même cépage.


Le synonyme « breton » du nom du cépage lui vient du nom du vin que l'on produisait :

le « vin breton », tout comme le « Muscadet » et le « Gros-plant » qui désignent en Bretagne nantaise le cépage et le vin qu'on en fait. On parle de l'expression « vin breton » dans la partie suivante.





Suite de ce chapitre au n° suivant.


Christophe M. Josso

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___________________________________ Notes :

[1] Deuxième partie de l’article, Histoire & Patrimoine (A.P.H.R.N. n° 101, juillet 2021 ; pages 128-137).

[2] Le Gros plant ne produit pas de grands vins mais une excellente eau-de-vie, c’est la raison d’être de son implantation en Bretagne (influence hollandaise). Il serait intéressant que cette tradition reprenne, le « lambig » (eau-de-vie de cidre) et le whisky breton trouvent des débouchés, pourquoi pas un retour de la "Fine de Rhuys" de Sarzeau et de la "Fine Bretagne" du Pays de Retz !

[3] GALINIÉ Henri, « Les façons de différencier et de nommer vignes et plants (1085-1850), in Recherches sur l’histoire des cépages 13, 2019. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02106540/document.

[4] DE LA BORDERIE Arthur, « Notes sur la culture de la vigne en Bretagne avant le XVIe siècle », in Bulletin archéologique de l’Association Bretonne, 1891 ; Tome X, pages 65-110. + JOUIN Henri, « La vigne en Bretagne, autrefois », in Revue bretonne de botanique pure et appliquée, publiée par de Lucien Daniel (spécialiste de la greffe), éd. à Rennes, 1927 ; n° 1, pages 21-39, n° 2 pages 125-188.

+ GUIBERT Alain, Étude sur la vigne au Moyen-Âge dans le comté nantais, mémoire de maîtrise / Université de Nantes, 1970. + SAINDRENAN Guy, La vigne & le vin en Bretagne, éd. Coop Breizh, 2011. + BACHELIER Julien, « Vins et vignobles en Bretagne au Moyen-âge – Premières observations et perspectives », in Norois, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2020/1 n° 254 ; pages 21-36.

[5] GARRIER Gilbert, « Vignes et vins en Bretagne, in Revue des Œnologues n° 160 de juillet 2016 ; page 67.


[6] LAUBENHEIMER Fanette, Boire en Gaule, éd. CNRS, 2015. Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, livre V, 26) : « Les Gaulois sont amateurs de vin à l'excès », Ammien Marcellin, (Histoires, XV, 12, 4) : « Ils aiment le vin de passion »…


[7] BRUN Jean-Pierre, POUX Matthieu et TCHERNIA André (dir.), Le vin - Nectar des Dieux, Génie des hommes, éd. Infolio, 2009 ; chapitre 6 « La découverte du vin par les Celtes », pages 129-145 (articles de Franck Perrin, Laurent Olivier, Pierre-Yves Milcent et Michel Py).


[8] POUX Matthieu, « De Midas à Luern, le vin des banquets », in BRUN J.-P., POUX M. et TCHERNIA A., ibid ; pages 70-96.


[9] POUX Matthieu, L'âge du vin. Rites de boisson, festins et libations en Gaule indépendante, éd. Mergoil, 2004 (version remaniée de sa thèse).


[10] LAUBENHEIMER Fanette, MENEZ Yves et LE FORESTIER Solenn, « Les amphores de Paule (Côtes d’Armor) et le commerce du vin au Second âge du Fer dans le nord-ouest de la Gaule », in Itinéraires des vins romains en gaule IIIe-Ier siècles avant J.-C. Confrontation de faciès – Actes du colloque européen organisé par l’UMR 5140 du CNRS, Lattes, 30 janvier-02 février 2007, publiés par Fabienne OLMER, « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes », Lattes, 2013 ; pages 315-325.


[11] MCGOVERN Patrick E., LULEY Benjamin P., ROVIRA Nuria, MIRZOIAN Armen, CALLAHAN Michael P., SMITH Karen E., HALL Gretchen R., DAVIDSON Theodore et HENKIN Joshua M., « Beginning of viniculture in France », in Proceedings of the National Academy of Sciences, June 18, 2013, vol. 110, n° 25.


[12] LEJEUNE Michel, « Documents gaulois et para-gaulois de Cisalpine », in Études Celtiques, vol. 12, fascicule 2, 1970 ; page 430-432.


[13] MORLAT René, Traité de viticulture de terroir, éd. TEC & DOC - Lavoisier, 2010 ; page 10.


[14] LACOMBE Thierry, LAUCOU Valérie, DI VECCHI Manuel, BORDENAVE Louis, BOURSE Thibaut, SIRET René, DAVID Jacques, BOURSIQUOT Jean-Michel, BRONNER André, MERDINOGLU Didier et THIS Patrice, « Contribution à la caractérisation et à la protection in situ des populations de Vitis vinifera L. ssp. silvestris (Gmelin) Hegi, en France », in Les Actes du BRG, 4 (2003), page 383. + ANDRÉ Gilles, ANDRÉ Max, FERREZ Yorick et LACOMBE Thierry, « Les vignes sauvages colluviales Vitis vinifera subsp. sylvestris (Gmelin) Hegi dans le massif jurassien, nouvelles données », in Les Nouvelles Archives de la Flore jurassienne et du nord-est de la France, 15, 2017 ; page 115. + BISSON Jean, « Sur les lambrusques ou vignes sauvages », in Journal internationnal des sciences de la vigne et du vin, Vol. 37, n° 4, 2003 ; pages 264 et 266.


[15] PITTE Jean-Robert, Le désir de vin à la conquête du monde, éd. Fayard, 2009.


[16] CHEREL Anne-Françoise et FRÈRE Dominique, « Du vin en Bretagne dès le premier âge du Fer ? : Fabrication et consommation locales », in Archéopages - Alcools, éd. Inrap, 2020, 47 ; pages12-21


[17] HERVÉ-MONTEIL Marie-Laure, LUKAS Dagmar , MONTEIL Martial, DIETSCH-SELLAMI Marie-France, ARCHER Antoine, et al.. « La viticulture dans l’ouest de la Gaule Lyonnaise : les pressoirs de Parville (Eure) et de Piriac-sur-Mer (Loire-Atlantique) », Gallia - Archéologie de la France antique, La vigne et le vin dans les Trois Gaules, 68 [1], éd. CNRS, 2011 ; pages 163-214. Photographies de l'INRAP tirées du site : https://www.inrap.fr/dossiers/Archeologie-du-Vin/Les-sites/De-la-pourpre-au-vin-la-villa-du-Pladreau-a-Piriac-sur-Mer-Loire-Atlantique-.


[18] Le texte de l'édit se termine d'ailleurs par « ... nec exequi rem perseveravit. » (... mais il n'a pas poursuivi l'affaire jusqu'au bout), SUÉTONE, Vie des douze Césars, Livre VIII, Domitien, chapitre VII-2.


[19] OUGUERRAM Abdelouahed et VISSET Lionel, « Histoire de la végétation et première mise en évidence d'un milieu marin pendant l'HoIocène dans la vallée de l'Erdre et le Val de Gesvres (Bassin versant de la Loire, Massif armoricain, France) », in Quaternaire, vol. 12, n°3, 2001 ; page 197.


[20] MARLIÈRE Élise, « Le tonneau en Gaule romaine », in Gallia, Tome 58, 2001 ; pages 181-201.


[21] MARLIÈRE É., ibid.


[22] LACROIX Jacques, Les noms d'origine gauloise - La Gaule des activités économiques, éd. Errance2005 ; pages 150-154.


[23] © Didier Lamotte, Inrap. Fouille de la Place de la Libération, à Troyes (Aube), archéologue responsable d'opération : Philippe Kuchler. Sur les tonneaux gaulois voir : MILLE Pierre et ROLLET Philippe, « Étude de trois grands tonneaux mis au jour à Reims/Durocortorum (Marne) : le savoir-faire des tonneliers antiques », in Gallia - Archéologie des Gaules, 77-2, 2020 ; pages 123-155.


[24] VISSET Lionel, « L'environnement du site gallo-romain de Rezé (Loire-Atlantique), un exemple régional de l'apport de la palynologie », in Les mystères de l'archéologie, directeur de publication : Jacques Santrot, éd. Musée Dobrée, 1993. Cité par POULARD Alain et JUSSIAUME Marcel, Berligou - Le vin des ducs de Bretagne, éd. Le Temps, 2022 ; page 15.


[25] PIRAULT Lionel, HUET Nathalie et LE BOULAIRE Christian, « L'atelier de potier de la Bourderie à Rezé (Loire-Atlantique) et sa production », in Revue archéologique de l'ouest, tome 18, 2001 ; pages 157 et 160.


[26] TRISTE Alain et DARÉ Sébastien, « Les ateliers de potiers gallo-romains de Liscorno à Surzur (Morbihan) », dans Actes du Congrès de Chartres 2014 de la Société Française d'Étude de la Céramique Antique en Gaule ; pages 445-502.


[27] LAUBENHEIMER Fanette, « Le vin gaulois », in Revue des Études Anciennes, Tome 91, 1989, n° 3-4 ; page 16.


[28] © Moreau Henri. Amphores parmi d'autres céramiques provenant d'un atelier de potiers situé à Liscorno en Surzur, exposition du Musée de Douarnenez : « L'empreinte de Rome » (19 mai 2018 - 3 novembre 2019).


[29] GIRAULT Pierre, « Le vin et la civilisation », in Cahiers de l'Académie de Bretagne, 1967 ; page 15.


[30] GIRAULT P., ibid.


[31] GARRIER Gilbert, Histoire sociale et culturelle du vin, éd. Larousse, 1998 ; page 44.


[32] VENANCE FORTUNAT, l'un des derniers grands poètes latins, évêque de Poitiers d'origine italienne, dont le nom complet est Venantius Honorius Clementianus Fortunatus (535-605), Poésies, livre V-7 : « Item ad Felicem episcopum Namneticum » (A Félix, évêque de Nantes) ; « magnifique domaine de Cariacum » : « Cariaci speciosus ager » / « coteau dominant la Loire » : « devexus in amnem » / « feuillage des vignes » : « pampinus ».


[33] FLEURIOT Léon, Les origines de la Bretagne, éd. Payot, 1982.


[34] BRUN Jean-Pierre, Annexe : La viticulture en Gaule : Testimonia, in Gallia, tome 58, 2001. page 227.


[35] KERBOUL Christian Y. M., Les royaumes brittoniques au très haut Moyen-âge, éd. du Pontig / Coop Breizh, 1997 ; page 114.


[36] KELLER Rodolphe, « Les profits de la guerre – Prédation et pouvoir dans le monde franc (VIe ­Xe siècle) », thèse de doctorat, université de Paris-Est Marne-la-Vallée, 2013).


[37] Le territoire des Ambilatres était situé au sud de la Loire, ce peuple était l'un des peuples armoricains ayant participé au soulèvement contre l'invasion romaine, ce peuple était soit un pagus du territoire des Namnètes soit un peuple client des Namnètes. Il est certain que les Namnètes contrôlaient l'estuaire de la Loire et son trafic, tout comme les Andécaves (Angers) et les Turones (Tours) qui contrôlaient le fleuve en amont. Le territoire des Ambilatres sera donné aux Pictons par les Romains en récompense de leur soutien et pour punir les Armoricains qui avaient le monopole des routes maritimes vers l'îles de Bretagne.


[38] PLINE, Histoire naturelle, Livre IV, 33-1 (« Aquitanicae sunt Ambilatri, Anagnutes, Pictones, Santoni liberi, Bituriges liberi cognomine Vivisci, Aquitani unde nomen provinciae… »), avec la précision «les Aquitains qui ont donné leur nom à la province », les Aquitains étant des proto-basques du sud de la Garonne.


[39] CÉSAR, Guerre des Gaules, III, 9, sur les alliés des Vénètes (« Socios sibi ad id bellum Osismos, Lexovios, Namnetes, Ambiliatos, Morinos, Diablintes, Menapios adsciscunt; auxilia ex Britannia, quae contra eas regiones posita est, arcessunt. » / « Ils comptent au nombre de leurs alliés pour cette guerre : les Osismii, les Lexovii, les Namnetes, les Ambilati, les Morini, les Diablintes et les Menapii ; ils font venir des troupes de secours de Bretagne, qui est située en face de ces régions. »).


[40] FICHTL Stephan, Les peuples gaulois, éd. Errance, 2012 ; pages 21-22.


[41] HIERNARD Jean, « Poitou et Vendée avant les Romains : une enquête numismatique », in Annuaire de la Société d’Émulation de la Vendée, 126ème année, 1979 ; pages 45-111.


[42] LACOMBE Thierry, LAUCOU Valérie, DI VECCHI Manuel, BORDENAVE Louis, BOURSE Thibaut, SIRET René, DAVID Jacques, BOURSIQUOT Jean-Michel, BRONNER André, MERDINOGLU Didier et THIS Patrice, « Contribution à la caractérisation et à la protection in situ des populations de Vitis vinifera L. ssp. silvestris (Gmelin) Hegi, en France », in Les Actes du BRG, 4 (2003), page 383.


[43] ANDRÉ Gilles, ANDRÉ Max, FERREZ Yorick et LACOMBE Thierry, « Les vignes sauvages colluviales Vitis vinifera subsp. sylvestris (Gmelin) Hegi dans le massif jurassien, nouvelles données », in Les Nouvelles Archives de la Flore jurassienne et du nord-est de la France, 15, 2017 ; page 115.


[44] GAUDIN Loïc, « Transformations spatio-temporelles de la végétation du nord-ouest de la France depuis la fin de la dernière glaciation. Reconstitutions paléo-paysagères », thèse de 2004, Civilisations atlantiques et Archéosciences, Laboratoire d’Anthropologie, Université de Rennes 1 ; page 262.


[45] VISSET Lionel et VOELTZEL Didier, « Le confluent Erdre-Loire, étude pollenanalytique du remplissage sédimentaire atlantique (Nantes-France) », in Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire, vol. 26, n°3, 1989 ; pages 121-127.


[46] CYPRIEN Anne-Laure et VISSET Lionel, « Le Port à Cordemais (Loire-Atlantique) : Histoire de la végétation et anthropisation », in Revue d'Archéométrie, n° 24, 2000 ; page 91.


[47] BISSON Jean, « Sur les lambrusques ou vignes sauvages », in Journal internationnal des sciences de la vigne et du vin, Vol. 37, n° 4, 2003 ; pages 264 et 266.


[48] ALEXANDRE Pierre. « Le climat en Europe au Moyen Âge : contribution à l'histoire des variations climatiques de 1000 à 1425, d'après les sources narratives de l'Europe occidentale. commenté par Nicolaï Henri », in Revue belge de philologie et d'histoire, Vol.68 n° 68-2, 1990 ; pages 476-479.


[49] Évangile selon Jean, chapitre 15, versets 01 et 05.


[50] Évangile selon Jean, chapitre 2, versets 01-11.


[51] Évangile selon Matthieu, chapitre 26, versets 26-28.


[52] Évangile selon Luc, chapitre 22, versets 19.


[53] Livre de la Genèse, premier livre de la Bible, chapitre 9, versets 20-21.


[54] Photographie de J.-Y. Cordier, issu de son riche blog : https://www.lavieb-aile.com/. Symbole religieux et non indice de la culture de la vigne dans la région de Landerneau.


[55] Livre des Nombres, quatrième livre de la Bible, chapitre 13.


[56] Photographie de J.-Y. Cordier, ibid. Basilique Notre-Dame de la Guerche-de-Bretagne, le chœur de la basilique conserve une double rangée de 9 stalles (rangées de sièges) en bois sculpté datant du début XVIe siècle.


[57] La transsubstantiation est un phénomène surnaturel, qui est la conversion d'une substance en une autre. Pour les Chrétiens (catholiques et orthodoxes), le terme désigne la conversion du pain et du vin en corps et sang du Christ lors de l'Eucharistie par l'opération du Saint Esprit.


[58] PINA Margarida Esperança, « Représentations bibliques de la vigne et du vin : bénédiction divine ou faute humaine ? », Carnets – Revue électronique d’études française de l’APEF [En ligne], Deuxième série - 21 | 2021, mis en ligne le 31 mai 2021 ; page 1.


[59] MERDRIGNAC Bernard, La vie religieuse en France au Moyen-Âge, éd. Ophrys, 1994 ; page 18.


[60] MERDRIGNAC B., ibid ; page 24.


[61] LACHIVER Marcel, Vins, vignes et vignerons, éd. Fayard, 1988 ; page 43-44.





[29] Cartulaire de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon, charte LXXVII, Fol. 67v : « Haec carta indicat atque conservat quod dedit Salomon villam que vocatur Bronbudgen, sitam in Penceriac, quę Erispoe antea dederat Sancto Salvatori, in Rotono... cum omnibus appendiciis suis tam terris quam vineis... » (Cette charte indique et conserve que Salomon a donné la villa qui s'appelle Bronbudgen, située à Penceriac, qu'Erispoe avait précédemment donné à saint Sauveur de Redon... avec toutes ses dépendances, terres et vignes...).


[30] Le nom breton « Budgen > Bizien » est composé du vieux-breton « bud » (victoire) et de « -gen » (naissance), et on pourrait le traduire par « the winner ». L'orthographe francisée « Bizienne » du nom de la rue, de la porte et du faubourg de Guérande rend la prononciation bretonne. Le nom de famille « Bizien » est aussi attesté dans le Pays de Guérande en 1452 (LUÇON Bertrand, Noms de lieux bretons du Pays nantais, éd. Yoran embanner, 2017 ; page 145).


[31] Carte postale ancienne montrant la Porte Bizienne de Guérande :


[32] Le « sillon » était une unité de mesure de surface agraire, unité spatiale d'ensemencement à l'origine (correspondant à la bande de terrain délimitée par le semeur sur le champ). Dans le Pays de Guérande le sillon valait 81,0396 mètres carré (PELIEU J.B., Le guide de l'arpenteur... de la Loire-Inférieure, éd. Suireau, 1833), mais sa valeur a dû varier au cour du temps ; les seize sillons doivent correspondre à une petite vigne familiale.


[33] Cartulaire de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon, charte CCCXXXII, Fol. 161r : « Haec carta testatur qualiter Kawaladrat, de Penkeriac , dedit sedecim sulcos vineae Sancto Salvatori et suis monachis... » (Cette charte témoigne comment Kawaladrat, de Piriac, a donné seize sillons de la vigne à saint Sauveur et ses moines...).


[34] QUILGARS Henri, « La Condition des Personnes et des Terres et l'Etat du Commerce et de l'Agriculture dans la Sénéchaussée de Guérande », in Comptes-rendus, procès-verbaux, mémoires – Association bretonne, éd. René Prud’homme, 1912 ; Tome XXX, page 69 (source : A.D. d'Ille-et-Vilaine, H 106).


[35] SAINDRENAN Guy, La Vigne & le Vin en Bretagne, éd. Coop Breizh, 2011 ; page 200). Pour le tournant du XVIIIe et du XIXe siècles, on dispose de la carte de Cassini qui indique des vignes au nord de la ville, une lettre de 1806 du sous-préfet de Redon mentionne les communes concernées (Ibid, pages 201-202). On ne sait pas quelle cépage était cultivé à cette époque, Jules Guyot disait en 1868 : « On ne cultive dans le canton de Redon qu'un seul cépage, le muscadet » (GUYOT Jules, Étude des vignobles de France, éd. Victor Masson, 1868 ; Tome III, page 569) ; le « breton » qu'il cite (page 571) pourrait être (?) le cépage ayant précédé le Muscadet, ce dernier est en effet « peu sensible à l’oïdium » (https://plantgrape.plantnet-project.org/it/Melon/exportcepage), il a dû être implanté après l'arrivée de l'oïdium au milieu du XIXe siècle (avec un mode de conduite, probablement récent, très différent du reste de la Bretagne).


[36] Gildas est né vers 500, probablement dans le royaume de Strathclyde (royaume brittonique, situé au sud de l'Écosse actuelle), il est l'un de ces « saints » bretons émigrés en Armorique, il est mort vers 565 à l'Île-d'Houat. Il est l'auteur du sermon De Excidio et Conquestu Britanniae, l'une des sources majeures pour l'histoire de la Grande-Bretagne aux Ve et VIe siècles.


[37] Extrait de la Carte de la Bretagne, divisée en ses cinq départements, éd. Mondhare, 1790, réalisée l'année de la création des départements, où apparaissent Saint-Gildas de Rhuys et la Pointe Saint-Gildas (qui doit son nom à la chapelle qui s'y trouve), lieu important de la géographie du Pays de Retz :


[38] ABÉLARD Pierre, Historia calamitatum (L’histoire de mes malheurs) : « Ego igitur, oppido quodam oriundus quod in ingressu minoris britannie constructum, ab urbe Namnetica versus orientem octo credo miliariis remotum, proprio vocabulo Palatium appellatur » (Quant à moi, je suis natif d’une place-forte construite à l’entrée de la petite Bretagne, à huit milles à l’est de Nantes, je crois, qui porte le nom propre de ‘Le Pallet’ »), parlant d'Héloïse, installée chez sa sœur jusqu'à ce qu'elle accouche de leur fils, il parle de ce coin de Bretagne comme de sa patrie (« Ilico ego ad patriam meam »).


[39] KERHERVÉ Jean, « À l’ombre des tours du château - Les gestionnaires du domaine de Rhuys à la fin du Moyen Âge. », in Châteaux et modes de vie au temps des ducs de Bretagne, publié sous la direction de A. Salamagne, J. Kerhervé et G. Danet, éd. Presses universitaires de Rennes / Presses universitaires François-Rabelais, 2018 ; pages 65-107.


[40] Ancien impôt sur les récoltes, versé à une institution religieuse.


[41] Cartulaire de Landévennec, charte 25, Fol. 151v : « … omnemque insulam quæ nominatur Bath Uuenran, cum omnibus ei apendiciis… ita etiam decimas vini… » (et toute l'île qui s'appelle Bath Uuenran, avec toutes ses dépendances... ainsi que les dîmes du vin).


[42] Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne, publié par Aurélien de Courson, Impr. impériale, 1863 ; pages 387-388 / Appendix, charte 64 (daté entre 1092 et 1105, il manque le début), on peut y lire la légende de la fondation de l'oratoire. Traduction du texte latin dans : BLANCHARD Gustave, « Le dialecte breton de Vannes au pays de Guérande », in Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, impr. de Vincent Forest & Émile Grimaud, 1879 ; pages 131-132.


[43] Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne, publié par Aurélien de Courson, Impr. impériale, 1863 ; page 389 / Appendix, charte 65 : « Exactis preterea quibusdam annorum curriculis , Fredorio... monacho Pembeciacum locum excolenti… perpetuo jure concessit sextam Misquirici fundi decime partem, ex annona scilicet, vino, lana linoque... ».


[44] L'abbaye de Saint-Florent-de-Saumur (ou « le Jeune ») est issu de celle de Saint-Florent-le-Vieil (qui est située aussi en Anjou, mais limitrophe de la Bretagne, sur les bords de la Loire, rive sud face à Varades (maintenant Loireauxence par regroupement de communes), les moines avaient dû fuir les Vikings. A l'époque qui nous concerne, l'abbaye avait pour abbé, Guillaume de Dol, frère de l'archevêque de Dol et fils de Rivallon, seigneur de Dol.


[45] Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Florent-de-Saumur contient une charte de Quiriac, évêque de Nantes, daté de 1073, qui confirme les possessions de cette abbaye dans le diocèse de Nantes, dont l'église de Saint-Pierre d'Escoublac, et, plus loin dans le texte, de vignes hors de l'enceinte de la ville de Nantes (MARCHEGAY Paul, Chartes nantaises du monastère de Saint-Florent près Saumur – de 1070 à 1186, éd. à Les Roches-Baritaud, 1877 ; pages 10-12, d'après le « Livre d’Argent » ; et le « Livre Rouge » / LÉCUYER Paul-Henri, Pratiques et usages de l’écrit diplomatique à Saint-Florent de Saumur ca. 950-1203, thèse de doctorat, Université Bretagne Loire, 2018 / A.D. de Maine-et-Loire, cartulaire dit le « Livre d'Argent », ms. H 3714 ; Fol. 43v, col. b et 44r, col. a). Aucune vigne n'est mentionnée pour Escoublac, voici le texte :

« Ecclesiam scilicet Episcopi Lacus, quam lingua Brittonica Escoplac vocant, in honore Sancti Petri constructam, sitam in pago Nannetico, ubi Liger fluvius Oceano inmiscetur... » (A savoir, l'église du Lac de l'évêque, qu'ils nomment Escoplac en langue bretonne, construite en l'honneur de Saint-Pierre, située dans le pays de Nantes, là où la Loire rejoint l'océan...). Des vignes sont bien mentionnées (sans nom de cépage), mais plus loin dans le texte, et elle sont situées sous les remparts de la ville de Nantes : « ... domos etiam quas infra urbem Nanneticam super terram ecclesie possident, vineas quas foris muros ... » (... les maisons aussi qu'ils possèdent en contrebas de la ville de Nantes sur du terrain de l'église, les vignes qu'ils tiennent hors les murs...) ; l'intérêt de ce texte réside surtout dans la mention de la langue bretonne à Escoublac au XIe siècle.

Même si le prieuré a possédé par la suite un clos de vignes qui sera enseveli par les sables (Aveu du prieuré d'Escoublac, Archives Nationales, P 1605, Fol. 91 : « Item, le lieu et endroict où estoit autrefois un clos de vignes, lequel a esté ruiné et remply par les sables de la mer... »), rien dans cette charte ne permet de dire que ce sont les moines de Saint-Florent qui « répandirent aussi la culture vinicole » dans la région d'Escoublac comme le sous-entend Fernand Guériff et Gabrielle Villais (« La voilà la jolie vigne au pays de Guérande », in Histoire & Patrimoine, A.P.H.R.N. - Hors série n° 1, octobre 2013), et puis la vigne était déjà cultivée dans la région de nombreux siècles avant l'arrivée de ces moines.


[46] DIZERBO Auguste-Hervé, « La vigne en Bretagne », in Cahiers de l'Iroise, 32e année - n° 1, janvier-mars 1985 ; page 54.




[48] ALEXANDRE Pierre, Le Climat en Europe au Moyen Âge, éd. École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1987 ; page 797.

[49] HINNEWINKEL Jean-Claude, « Quand le climat impose une mutation des pratiques – Les retour des terroirs ? », in Le changement climatique – Quand le climat nous pousse à changer d’ère, publié sous la direction d’Isabelle Roussel et Helga-Jane Scarwell, Collection « Environnement et Société », éd. Presses Universitaires du Septentrion, 2010 ; page 207.


[50] FOUCAULT Alain, Climatologie et paléoclimatologie, éd. Dunod, 2021 ; page 343.


[51] DE LA BORDERIE Arthur, « Note sur la culture de la vigne en Bretagne avant le XVIe siècle », in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Tome X, éd. René Prud'homme, 1892 ; pages 65-110.


[52] JOÜIN Henri, « La vigne en Bretagne, autrefois », in Revue bretonne de botanique pure et appliquée, publiée par Lucien Daniel, éd. [s.n.] à Rennes, 1927 ; n° 1, pages 21-39 / n° 2, pages 125-188 + dans le volume de 1928, « Notes complémentaires », pages 53-67.

[53] DION Roger, Histoire de la vigne et du vin en France, 1959, rééd. Flammarion, 1977 ; pages 181-194.

[54] LE MENÉ Michel, « Le vignoble français à la fin du Moyen Âge », in Le vigneron, la viticulture et la vinification en Europe occidentale, au Moyen Âge et à l’Époque moderne, Flaran 11, éd. Comité départementale du tourisme du Gers, 1991 ; page 191.

[55] DION R., ibid ; page 39.

[56] Ibid. + SAINDRENAN G., ibid ; page 61.

[57] Au niveau de Vannes / Redon pour la limite septentrionale, avant le replis au XXe siècle sur le Pays Nantais.

[58] MUSSET René, « La limite de la culture de la vigne dans l’Ouest de la France », in Annales de Géographie, Tome XVII, n° 93, 1908 ; page 269.

[59] LE MENÉ M., ibid ; page 190.

[60] DE LA BORDERIE A., ibid ; pages 65-110, l’auteur indique (page 91) sur l’implantation de la vigne à l’ouest de cette ligne : « peu en Cornouaille et Tréguier, nulle en Léon et en Saint-Brieuc » (peu est optimiste, il donne 1 seule attestation en Cornouaille et 1 en Tréguier). + JOÜIN Henri, ibid. La liste des mentions anciennes de vigne en Bretagne se trouve dans la deuxième partie (pages 126-188).

[61] LACHIVER M., Par les champs et par les vignes, ibid ; page 170.

[62] LACHIVER M., Dictionnaire du monde rural, ibid ; page 1371 sous « pressoir ».

[63] Photographie François Darbois, lien vers le site : http://peintures.murales.free.fr/.

[64] LE MENÉ M., ibid.

[65] LE MENÉ M., ibid ; page 190.

[66] Miracula Sancti Maglorii (Miracles de saint Magloire), publié par Arthur de la Borderie, in Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, éd. René Prud’homme, 1890 ; Tome IV 1ère livraison, page 244 : « Erat enim prefatus locus cunctis videntibus quasi paradisus, situs in latere montis, super ripam fluminis, in planicie telluris, inter vineas fertiles… » (traduction Ch. M. Josso).

[67] Muhammad al-Idrīsī (1100-1170), originaire du nord du Maroc, il fait ses études à Cordoue, son ouvrage de géographie descriptive intitulé « Le livre des voyages agréables dans des pays lointains » ou « Livre de Roger » a été rédigé à la demande de Roger II, roi normand de Sicile.

[68] Géographie d’Édrisie, traduite par Amédée Jaubert, in Recueil de voyages et de mémoires publié par la Société de Géographie, éd. Arthus Bertrand, 1840 ; Tome II, page 354-355.

[69] Il y a même eu des marais salants aménagés à partir de 1736 par des paludiers guérandais (BURON Gildas, Bretagne des Marais Salants, éd. Skol Vreizh, 1999 ; page 72).

[70] SAINDRENAN G., ibid ; page 124-125. + BAZIN de JESSEY Louis, « La culture de la vigne sur les rives de la Rance et le pays environnant », in Annales de la Société d'histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Saint-Malo, 1986 ; pages 97-98 et 101-102.

[71] Saint-Suliac, commune du nord de l’Ille-et-Vilaine, située sur la rive droite de l’estuaire de la Rance à une dizaine de kilomètres au sud de Saint-Malo. Une association y fait revivre la culture de la vigne (Mont-Garot).

[72] DE LA BORDERIE A., ibid ; page 108.

[73] Crédit photographie ©SMBMSM : Vignes du Mont Garrot.

[74] SAINDRENAN Guy, « La maman du Merlot », in http://bcd.bzh/becedia/fr/la-maman-du-merlot, 2016.

[75] BOURSIQUOT Jean-Michel, LACOMBE Thierry, et al., « Parentage of Merlot and related winegrape cultivars of southwestern France : discovery of the missing link », in Australian Journal of Grape and Wine Research, 2009 (Vol. 15, 2) ; pages 144-155.

[76] YOBRÉGAT Olivier, « La Magdeleine noire des Charentes : Cette “génitrice” du Merlot et du Cot (enfin) retrouvée dans un vignoble du Bassin Sud-Ouest ! », in La Grappe d’Autan, n° 99, mai 2014 ; page 5-6.

[77] Les vignes à raisin de tables ne donnent pas forcément de bons vins et inversement.

[78] Il serait intéressant que des essais de culture et de vinification soient réalisés à Saint-Suliac !

[79] DION R., ibid ; page 8.

[80] SAINDRENAN G., ibid ; pages 110 et 111. + VAILLANT Y., La vigne et le vin en Bretagne au XVIIIe siècle, mémoire de DES, Faculté des Lettres de Rennes, 1952.


[81] JOHNSON Hugh, Une histoire mondiale du vin, éd. Hachette, 1989 ; page 127.


[82] POULARD Alain et JUSSIAUME Marcel, Berligou - Le vin des ducs de Bretagne, éd. Le Temps, 2022 ; page 35.


[83] Châteaubriant est l'une des forteresses des Marches de Bretagne qui défendait le duché, comme Machecoul, Clisson, Vitré, Fougères... voir : CINTRÉ René, Les marches de Bretagne au Moyen Age : économie, guerre et société en pays de frontière (XIVe-XVe siècles), éd. J.-M. Pierre, 1992.


[84] A.D. d'Ille-et-Vilaine, H 365.

[85] LE BOUVIER Gilles, Le livre de la description des pays, publié par Ernest-Théodore Hamy, éd. Ernest Leroux, 1908 ; page 49.


[86] PIGANIOL DE LA FORCE Jean-Aimar, Nouvelle description de la France, éd. Du Villard & Changuion, 1719 ; Tome III, page 288.


[87] CROIX Alain, La Bretagne au 16e et 17e siècles / la vie - la mort - la foi, éd. Maloine, 1981 ; Tome I, page 48.


[88] BABIN Jean-Baptiste, « Porfil de la Bretagne », 1663 ; B.N.F., Département des manuscrits, Reccueil de pièces sur la Bretagne - Mélanges de Colbert 6, Fol. 42 r et v.


[89] DUBUISSON-AUBENAY François-Nicolas Baudot, Itinéraire de Bretagne en 1636, publié par Léon Maître et Paul de Berthou, Société des bibliophiles bretons (Nantes), 1892 ; Tome II, page 115.

---- [87] AUBERT Gauthier, HAMON Philippe, COLLINS James et RANNOU André, La Bretagne dans l’État royal : classes sociales, États provinciaux et ordre public de l’Édit d’union à la Révolte des bonnets rouges, éd. Presses universitaires de Rennes, 2006 ; page 64.


[88] DU FAIL Noël, Les Contes et Discovrs d’Evtrapel. Par le feu Seigneur de la Heriſſaye : Gentil-homme breton, éd. A Rennes, pour Noël Glamet, de Quinpercorentin, 1585.


[89] Au-delà des petites histoires divertissantes et anecdotiques, l’œuvre de Noël du Fail constitue un témoignage particulièrement intéressant sur la société rurale en Haute-Bretagne au XVIe siècle.

[90] JARNOUX Philippe, Les Bourgeois et la Terre – Fortunes et stratégies foncières à Rennes au XVIIIe siècle, éd. Presses Universitaires de Rennes, 1996 ; page 274.


[91]DU FAIL N., ibid ; page 198v.


[92] Le réchauffement climatique (qui n’est pas souhaitable) et le choix de cépages précoces (facilement accessibles de nos jours), et même de variétés résistantes aux maladies cryptogamiques, vont permettre un développement de la viticulture au-delà de cette limite traditionnelle.


[93] S’applique à l’astringence d’un vin (action physique de contraction des muqueuses par le vin), a pour synonyme « acerbe » (GARRIER Gilbert, Les mots de la vigne et du vin, éd. Larousse, 2001 ; page 141-142).


[94] FOËX Gustave, Cours complet de viticulture, éd. Camille Coulet, 1886 ; pages 213-214.

[95] C’est-à-dire « un peu acide » (LACHIVER Marcel, Dictionnaire du monde rural – Les mots du passé, éd. Fayard, 1997 ; page 1677 sous « verdelet »).

[96] De « qualité très médiocre » car « fait avec des raisins n’ayant pas une maturité suffisante » (LACHIVER M., ibid ; page 1678 sous « verdillon »).

[97] LACHIVER M., ibid ; page 1678 sous « verdet ».

[98] Acidité excessive (GARRIER G., ibid ; page 149).

[99] LACHIVER Marcel, Par les champs et par les vignes, éd. Fayard, 1998 ; page 175.

[100] CILLART DE KERAMPOUL Claude (qui était de Sarzeau), Dictionnaire françois-breton ou françois-celtique du dialecte de Vannes, éd. à Leide par la Compagnie, 1744 ; page 399 sous « verd » : « gùin glafsic ».

[101] QVIQVIER Guillaume, Nomenclator, éd. G. Alienne, Morlaix, 1633 ; page 67a.

[102] FAVEREAU Francis, Dictionnaire du breton contemporain, éd. Skol Vreizh, 2000 ; page 275 sous « glas ».

[103] MÉNARD Martial, DEVRI – Le dictionnaire diachronique du breton : http://devri.bzh/dictionnaire/l/laezh-glas/.

[105] DION R., ibid ; page 417.

[106] Session ordinaire des États de 1579. Documents inédits relatifs aux États de Bretagne de 1491 à 1589, publié par Charles de La Lande de Calan, in Archives de Bretagne – Recueil d’actes, de chroniques et de documents historiques rares ou inédits, éd. par la Société des Bibliophiles Bretons et de l’Histoire de Bretagne, 1908 ; Tome II, page 146.

[107] JARNOUX P., ibid ; page 273. L’auteur cite le cas d’une vigne d’Ossé (entre Rennes et Vitré) « coustant plus qu’elle ne produit, bonne à détruire ».

[108] Poème de 204 vers qui est un témoignage important sur les vignobles les plus connus au XIIIe siècle, une sorte de classement des vins de l’époque. La Bretagne y est cité, mais uniquement comme pays consommateur de vin d’Aunis : « Lors dist li vins de La Rochele… je repais trestote [tous] Engleterre, Bretons, Normans, Flamans, Galois et les Escos [Écossais] et les Irois [Irlandais], Norois et ciaus de Danemarche » (HENRY Albert, « La Bataille des Vins. Édition, avec introduction, notes, glossaire et tables », in Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, tome 2, n° 1, 1991 ; page 222, vers 113-119).

[109] Le réchauffement climatique – qui semble réjouir certains – va permettre un retour de la culture de la vigne jusqu’à la Manche. La production mondiale de vin sera pourtant durement touchée par l’augmentation des températures, des régions viticoles entières seront en difficulté, et bien pire, ce sera une catastrophe humanitaire dans de nombreux pays du monde. La presse régionale oublie un peu rapidement cette dimension quand elle s’enthousiasme pour certains projets viticoles récents.

[110] LE ROY LADURIE Emmanuelle, ROUSSEAU Daniel et JAVELLE Jean-Pierre, Sur l’histoire du climat en France depuis le XIVe siècle, éd. Météo et Climat – Société météorologique de France, 2017.

[111] HINNEWINKEL J.-C., ibid ; page 204, note 6.

[112] AUBERT G.,…, ibid ; page 64.

[113] DION R., ibid ; page 418-419. +TOUCHARD Henri, « La consommation et l’approvisionnement en vin de la Bretagne médiévale », in Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, Tome XL, 1960 ; pages 29-76.

[114] LE MENÉ M., ibid ; pages 194-199.

[115] Quand les Bretons passent à table – Manières de boire et de manger en Bretagne 19e-20e siècle, Buhez (musées et écomusées de Bretagne), éd. Apogée1994 ; page 57.

[116] CROIX Alain, La Bretagne aux 16e et 17e siècles, éd. Maloine S.A., 1981 ; Tome II, page 847.

[117] DION R., ibid ; page 18.

[118] LACHIVER Marcel, « La viticulture française à l’époque moderne », in Le vigneron, la viticulture et la vinification en Europe occidentale, au Moyen Âge et à l’Époque moderne, Flaran 11, éd. Comité départementale du tourisme du Gers, 1991 ; page 208. + PEYNAUD Émile, Le goût du vin, éd. Bordas, 1980 ; page 155 (la création des vins de qualité en Europe remonte tout au plus au XVIIIe siècle).

[119] LE MENÉ M., ibid ; page 204.


[120] DU HALGOUET Hervé, « Nos campagnes à travers les anciens registres paroissiaux », in Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, impr. Galles, 1956 ; pages 61-62.


[121] DUBUISSON-AUBENAY François-Nicolas Baudot, Itinéraire de Bretagne en 1636, publié d'après le manuscrit par Léon Maître et Paul de Berthou, éd. Société des Bibliophiles Bretons, Nantes, 1898 ; Tome I, page 175.

[122] BRAUDEL Fernand, L’identité de la France – Les hommes et les choses, éd. Arthaud-Flammarion, 1986 ; Tome III, pages 94-95.

[123] Comptes-rendus & procès-verbaux de Association bretonne – Agriculture, session tenue à la Roche-Bernard en 1903, éd. René Prud’homme, 1904 ; page 22.

[124] GUYOT J., ibid ; page 573.

[125] DE CAMIRAN Joseph, Le Vignoble du Pays Nantais, éd. La presse de l’Ouest, 1937 ; page 73-74 / 53.

[126] C’était bien le cas traditionnellement de Guérande à Sarzeau (HISTOIRE& PATRIMOINE – n° 101, de juillet 2021 ; page 122) : « Les ceps sont conduits en souches basses munies de quatre ou cing bras, dont l’extrémité porte un sarment taillé sur deux yeux. » (SAGNIER Henry, « Excursions agricoles en 1893 – XVI. – La presqu’île de Rhuys [Morbihan], in Journal de l’agriculture, 1893 ; Tome II juillet à décembre, page 783). Cela s’explique par le fait qu’il faut tirer profit de la température du sol ; en effet, la faible conductivité des sols secs provoque un échauffement important à leur surface, surtout lorsqu’ils sont exposés directement au rayonnement solaire, durant le jour cet échauffement donnera lieu, par conduction, à la formation d’une mince couche d’air à température élevée, qui engendrera elle-même, par convection, une couche d’air intermédiaire dont la température diminue rapidement dès qu’on s’éloigne du sol (HUGLIN Pierre et SCHNEIDER Christophe, Biologie et écologie de la vigne, éd. Lavoisier TEC & DOC, 1998 ; page 274). Cette technique est possible car le risque de gelées tardives au printemps est moins important sur le littoral que dans les vignobles au climat plus continental.

[127] B.N. Manuscrit Latin 873, Fol. 28v.

[128] Les vignerons travaillent avec une sorte de houe viticole appelée « marre » (un mot voyageur issu du latin « marra », peut-être d’origine sémitique, on sait que les Phéniciens, puis les Carthaginois, ont joué un rôle important dans la propagation de la viticulture en Méditerranéen). En Bretagne bretonnante, une houe large traditionnelle (étrèpe) porte le même nom (« marr » en breton), c’est un outil tranchant servant à couper la lande ou du « tonn » (autre mot breton, entendu au féminin à Limarzel en Assérac, qui désigne la végétation et la couche de terre superficielle où se développent les racines), j’ai entendu le mot féminin « marr » au Pénelo au sud de Saint-Lyphard, mon informateur m’avait d’abord donné le mot gallo équivalent « vouge » (du celtique « *uidu-bio- », signifiant « coupe-bois », le bois à couper étant les fortes racines d’ajonc enfouies dans la couche de « tonn »).

[129] LE MENÉ M., ibid ; page 191. Le Pays nantais bénéficie d’« un avantage climatique certain ». On rappelle aussi que le climat permet la viticulture comme la saliculture, autre preuve d’une différence de climat en Bretagne méridionale.


[130] BOUSSINGAULT Jean-Baptiste, Économie rurale considérée dans ses rapports avec la chimie, la physique et la météorologie, éd. Béchet jeune, 1844 Tome II, page 674

[131] VAUDOUR Emmanuelle, Les terroirs viticoles – Définitions, caractérisation et protection, éd. La vigne / Dunod, 2003 ; page 7.

[132] L’introduction de la culture du pommier à cidre s’est faite à partir de la Normandie, les cartes sur la consommation du cidre et du vin en Bretagne à la fin du XVIIIe siècle sont particulièrement parlantes, la cidriculture a arrêté sa progression vers le sud là où les qualités du cidre ne pouvaient plus concurrencer les qualités du vin (KIMIZUKA Hiroyasu, Bordeaux et la Bretagne au XVIIIe siècle – Les routes du vin, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2015 ; cartes pages 41 et 42).

[133] De Vannes / Redon à la Loire, on est dans une zone mixte où l’on produisait du vin et du cidre, c’est bien la situation que j’ai connu dans mon enfance dans le canton de Guérande.

[134] LAUBENHEIMER Fanette, Boire en Gaule, éd. CNRS, 2015.

[135] C’est bien aux dépens des médiocres vins locaux que semblent s’opérer les progrès du cidre (CROIX A., ibid ; page 847). Il est bien plus facile d’obtenir à la ferme un cidre correct qu’un vin correct.

[136] La production du cidre s’est développée en Bretagne avant la diffusion des progrès dans le procédé de fabrication de la bière (la cervoise devient bière par ajout du houblon, plante aromatique aux propriétés antiseptiques), cela explique la rareté de la bière en Bretagne autrefois ; apparue en France à partir des Flandres, la bière ne gagne la Bretagne qu’au cours du XVIe siècle, et elle ne touche pratiquement pas la côte méridionale avant le milieu du XVIIe siècle (CROIX A., ibid ; page 837. + MUSSET R., ibid ; page 269).

[137] MUSSET R., ibid ; page 269.

[138] DION R., ibid ; page 25.

[139] On ne peut pas vraiment parler de renaissance de la vigne en Bretagne puisqu’elle n’a évidemment jamais disparu, c’est ce qu’ose affirmer pourtant quelques journalistes mal informés ou mal intentionnés dans la presse régionale. Confondre Bretagne et région administrative n’est pas d’une grande honnêteté intellectuelle, mais le sensationnel fait vendre…

[140] SCHIRMER Raphaël, Muscadet – Histoire et Géographie du vignoble nantais, éd. Presses Universitaires de Bordeaux, 2010 ; page 384, voir le chapitre XI, « Le préalable climatique », pages 381-419.

[141] MEYER Jean, L’armement nantais dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, éd. de l’École des hautes études en sciences sociales – École pratique des hautes études, 1999 ; page 53.

[142] AUBERT G. …, ibid ; page 64.

[143] SCHIRMER R., ibid ; page 57.

[144] DION R., ibid ; page 49.

[145] DION R., ibid ; page 51.

[146] VAILLANT Y., La vigne et le vin en Bretagne au XVIIIe siècle, mémoire de DES, Faculté des Lettres de Rennes, 1952.

[147] DION R., ibid ; page 57.

[148] DION R., ibid ; page 61.


[149] L’essentiel de la communication de l’Association pour la Reconnaissance des Vins Bretons (A.R.V.B.) se fait en excluant la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne… Que de couleuvres à avaler, on apprécie !


[150] ALLE Gérard, « Le vin des Bretons », in revue ArMen, n° 142 de septembre-octobre 2004 ; page 10.


[151] SAINDRENAN G., ibid ; page 61.


[152] SAINDRENAN G., « Le renaissance de la viticulture en Bretagne », article in Revue des œnologues, n° 181, octobre 2021 ; page 64. Repris dans son 2ème livre : Le renouveau de la vigne et du vin en Bretagne, éd. Locus Solus, 2022 ; page 6. Le choix des mots pouvant être blessant, on préfère « renouveau » à « renaissance » puisque la culture de la vigne n'a pas disparu de la Bretagne et qu'elle est pratiquée sans interruption en Bretagne nantaise depuis l'Antiquité (comme le montre M. Saindrenan dans ses livres), le terme « renouveau » peut lui s'appliquer au retour de la vigne dans des régions où elle a été cultivée au Moyen-âge (ou plus récemment à Guérande, Sarzeau et Redon), ainsi qu'à l'heureuse évolution du Vignoble nantais avec les « Crus communaux » ou la redécouverte du Berligou des ducs de Bretagne.


[153] GUYOT Jules, Étude des vignobles de France, éd. à l’Imprimerie Impériale, 1868 ; Tome III, page 575.

[154] La plupart des renseignements que donne J. Guyot sur la viticulture du sud Morbihan provient de M. de Lamarzelle, président du comice agricole de Sarzeau (GUYOT J., ibid ; page 573).

[155] « Notice sur le département du Morbihan » dans : Les Primes d’honneur, les médailles de spécialités et les prix d’honneur des fermes-écoles décernés dans les concours régionaux en 1867 publiés par l’agronome Gustave Heuzé pour le Ministère de l’agriculture et du commerce, éd. Impr. impériale, 1870 ; page 210.

[156] On ne se souvient à Sarzeau que de la brève épopée de la "Fine de Rhuys" comme le montre l’ « Histoires de Vignes en Rhuys » de CRANEGUY Marianick (éd. Au vent de l’histoire, 2000).

[157] Comptes-rendus & procès-verbaux de Association bretonne – Agriculture, session tenue à la Roche-Bernard en 1903, éd. René Prud’homme, 1904 ; page 21.

[158] Deuxième partie de l’article, HISTOIRE & PATRIMOINE, n° 101, juillet 2021 ; page 126.

[159] Archives Départementales de Loire-Atlantique, B 1472. Seigneurie de Campzillon, le « blanc breton » cité au sujet du droit de garder 15 jours les hommes tenant des vignes dans la prévôté de Piriac pour vendanger les vignes rouges après le ban de la vendange de ce blanc breton.



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