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LE CÉPAGE NOMMÉ « L'AUNIS » DE GUÉRANDE À SARZEAU. (troisième partie - 2)

Dernière mise à jour : 24 mars 2023

Article publié dans 'Histoire & Patrimoine', éd. A.P.H.R.N. (Association Patrimoine et Histoire de la Région Nazairienne), n° 103 de juillet 2022.


Suite du chapitre III ‘Sur l’autre synonyme de l’Aunis[1], on se souvient que l’Aunis a aussi été dénommé « Breton » à Sarzeau et probablement dans le Pays de Guérande, et que le vin produit dans de ces terroirs s’appelait dès le Moyen Âge le « vin breton ».


Retour du « vin breton » (vigne associative) sur le coteau de Guérande,

les marais salants sont à l'arrière-plan (Photo Ch. M. Josso).



C. Les deux catégories fiscales du « creu de Bretaigne » [2].


1) Le vin des Bretons [3].


Tous les vins du « creu de Bretaigne » (cru de Bretagne) sont des vins bretons, y compris évidemment le vin de Nantes, ville choisie par les ducs de Bretagne pour y construire leur château, le château de Nantes a été en effet la résidence de prédilection des derniers ducs de Bretagne [4], ce qui a fait de la plus grande ville bretonne la capitale du duché à l’époque de François II et de sa fille Anne de Bretagne.


Avant l’habitude – prise dans les tranchées de 1914-1918 – de boire du « gros rouge » issu de la surproduction du sud de l’Hexagone et de l’Algérie française, la consommation du vin variait en Bretagne en fonction du pouvoir d’achat. Les nobles, les bourgeois, et les gens riches en buvaient plus que les pauvres, ces derniers en consommaient peu et à la mesure de leurs revenus, la population des ports en lien avec la commerce maritime plus que dans les régions rurales isolées, les pêcheurs et les marins plus que les paysans, et à la campagne seulement les plus aisées, la population des régions viticoles davantage que les autres. Le choix du vin consommé dépendait évidemment de sa qualité et de son prix, et avant la Révolution le prix du vin variait selon son origine en raison de la fiscalité pratiquée en Bretagne [5].


Jusqu’au XIVe siècle, aucun impôt ne pèse sur le vin [6], les premiers n’apparaissent qu’à la fin du siècle [7]. Les nouvelles taxes sur le vin vont contribuer à accroître les recettes fiscales, ça a été le cas de l’État breton [8] à partir de la dynastie des Montforts [9]. Dans un acte de 1420 on peut lire : « Jehan, par la grace de Dieu [10] duc de Bretaigne » donne son accord pour la levée d’un « impost » sur « sur chascune pippe de vin d’autre terrouer que de Bretaigne, cinq soulz ; sur chascune pippe de vin breton, deux soulz, six deniers » [11] (moitié moins pour le « vin breton »). Dans un acte de 1445 du duc François I de Bretagne, on constate encore que le « vin de la creuë hors noʃtre païs » [12] (le vin étranger au duché) est taxé au double du « vin de la creuë d’iceluy » [13] (du pays breton) [14], sans doute par souci de protectionnisme [15]. La fiscalité sur le vin ne fait à l’origine qu’une distinction entre le « vin breton » produit dans le duché et les vins étrangers au duché.


Le commerce du vin, et des autres marchandises (sel…), se faisait alors principalement par voie fluviale et maritime, et l’une des fonctions des ports était la perception des taxes pesant sur la circulation des marchandises [16], notamment aux frontières du duché.


Caravelle. Église Saint-Nonna à Penmarc’h (1508) [17].


Des taxes sur les vins étaient ainsi perçues dans les ports fluviaux sur la Loire. À la limite entre l’Anjou et la Bretagne, au port fluvial d’Ingrandes, la barrière douanière taxe fortement tous les vins descendant la Loire vers le port de Nantes [18]. Ancenis était aussi l’un de ces postes de douane du passage de la Loire et un important péage des marches franco-bretonnes [19].


Les ressources municipales étaient principalement constituées par les « billots » [20] (taxe sur le vin), les villes levaient donc cet impôt [21] qui apparaît dès la fin du XIVe siècle [22]. C’est grâce au billot que des communautés urbaines ont pu entreprendre la construction de leurs fortifications, sa création coïncide d’ailleurs avec la période de construction des remparts des villes [23]. La fiscalité [24] sur le vin a été l’une des plus importantes sources de revenus ; ainsi, à la fin du Moyen Âge, entre 50 et 60 % des revenus de Nantes provenaient du vin [25].


La ville fortifiée de Guérande [26].


Un billot existait à Guérande en 1415 [27]. Son « terrouer » : Piriac, Saint-Molf, Mesquer, Saint-Lyphard, Pénestin… contribuait, en payant le billot, à l’entretien de ses fortifications [28]. On connaît les taux d’imposition sur les vins en 1459 : « la taxe est de 5 s. [29] sur chaque pipe de vin venant hors de ce duché, 2 s. 6 d. sur la pipe de vin nantais et 12 d. sur celle de vin breton du pays. » [30]. Ici on constate que le vin étranger à la Bretagne est taxé au double du « vin nantais », et que le « vin breton / vin… du pays » cinq fois moins que le vin importé du dehors du duché, indice probable de sa moindre qualité !


Le « vin breton du pays » de Guérande (Loire-Atlantique),

fin de la 4ème ligne [31].


On remarque que le vin produit dans le nord-ouest du comté et de l’évêché de Nantes [32] était qualifié de « vin breton », le Pays de Guérande c’est évidemment et toujours la Bretagne, et même la Bretagne bretonnante. On remarque aussi, que le « vin nantoys » (fin 3ème début 4ème ligne) était taxé à un taux intermédiaire, une distinction qui devait se justifier par une qualité supérieure au vin local. Vers 1465-1470, avec les besoins croissant de nouvelles recettes, la taxe sur le « vin nantais » se généralise au duché sur la base des deux tiers du tarif plein [33], mais suite aux protestations des Nantais, seul le vin nantais vendu hors du comté fut soumis à la nouvelle réglementation (à partir de 1479), les pipes débitées localement [34] s’acquittant ainsi du tarif réservé ailleurs au vin breton [35]. Le « vin du pays de Bretagne » [36] était donc taxé partout de la même façon quand il était consommé dans sa région de production.


On peut faire un rapprochement entre l'expression « vin breton » de ce dernier document et le « blanc breton » que l'on trouve vingt ans plus tard dans un aveux de 1479, qui indique que le seigneur de Campzillon avait le droit de garder quinze jours les tenanciers des vignes de Piriac, pour vendanger les vignes rouges, après le ban de la vendange du « blanc breton » [37], on peut y voir la métonymie courante vin / cépage.



2) Distinction « Vin breton » vs « Vin nantais ».

Comme à Guérande, on a pu distinguer très tôt dans d’autres villes le « vin nantais » des autres vins produits en Bretagne. Ainsi, pour contribuer à la réparation de la ville de Montfort, « qui est sise en païs marchays de frontieres », le duc Jean V de Bretagne octroie en 1440 « ung impost » pour une durée de quatre années, notamment « sur chascune pipe de vin Nantays, d’Ancenis ou d’environ » [38]. On note au passage que le duc distingue ici le « vin nantais » du « vin d’Ancenis ».


Transport terrestre de tonneaux. Sablière de l’église de Bodilis (vers 1570) [39].


Ainsi, dès le début du XVe siècle, il existait des catégories de vin qui n’étaient pas taxées [40] de la même façon, ce qui semble bien correspondre à des qualités différentes, destinées à des clientèles différentes, et permettant donc une taxation différente.


Tapisserie des Pays-Bas, début XVIe siècle [41].


Le vin du terroir de Nantes (à ne pas confondre avec l'évêché ou le comté de Nantes) était exporté sous l’appellation générale de « vin nantais » [42]. Ce sont bien les ducs de Bretagne qui vont distinguer pour la première fois ce « vin nantais » des autres vins produits en Bretagne, une distinction officielle puisque fiscale.


Dans les comptes de dépenses pour le passage d’Anne de Bretagne à Sarzeau au château de Suscinio en juillet 1505 [43], on trouve du « vin d’Anjou » [44], du « vin d’Orleans » [45], du « vin de Gascogne », du « vin Nantoys », et du « vin Breton » [46] (qui semble provenir des ressources locales propre au domaine de Rhuys [47]). Étant donné l’importance de la suite et du personnel, on peut supposer que le « vin breton » était plutôt réservé aux serviteurs de la duchesse et reine. La distinction dans les vins devait correspondre au rang social du consommateur et à ses moyens financiers (on paie normalement plus cher un produit de meilleure qualité).


Château de Suscinio, domaine ducal de Rhuys.


Ces taxes ne se sont pas arrêtées après l’annexion de la Bretagne [48], c’est même en grande partie par les taxes sur les alcools que les États de Bretagne financent l’impôt versé au royaume. Sous l’Ancien Régime la taxation du vin contribuait largement aux finances royales [49], c’était « un aliment essentiel » [50] du trésor.


On peut lire sous la plume d’un inspecteur général des monnaies (concernant l’année 1626) : « Les Etats de Bretagne accordèrent au Roi un subside de cinq cent mille livres… Les Etats établirent la perception de ces fonds sur un droit de huit livres dix sols par pipes de vin & d’eau-de-vie étrangères entrant dans la Province ; de cinquante-six sols huit deniers par pipe de vin du crû de Bretagne transporté hors du pays ; & quarante-deux sols six deniers par pipe de vin du pays transporté d’un Evêché dans l’autre. C’étoit faire payer leur imposition par les Provinces voisines & troubler le Commerce de l’Etat : aussi le Bail fut-il cassé par le Roi & le droit annulé. Les Etats y substituèrent l’imposition d’un sol six deniers par pot de vin de crû étranger consommé en Bretagne & transporté d’un Echêché à l’Autre ; d’un sol seulement par pot de vin du crû du pays transporté d’un Evêché à un autre ; six deniers par pot de vin consommé dans l’Evêché où il croit ; trois deniers par pot de cidre & de bierre vendu en détail. » [51]. Il y avait une distinction fiscale entre « crû de Bretagne » [52] et « crû étranger », et par évêché.


Cette taxation sur les vins transportés d’un évêché à l’autre a entraîné de nombreuses fraudes [53], c’était le cas entre les évêchés de Nantes et de Vannes. Les fraudeurs cherchaient à contourner un dispositif fiscal de plus en plus contraignant, la tentation devait être permanente [54].


Pour le début XVIIIe siècle, on peut lire sur la « Prévôté de Nantes » : « On nomme ainsi en Bretagne la Ferme des droits du Roi qui se lèvent sur certaines marchandises, à l’entrée ou à la sortie… Cette Ferme est très-ancienne, & les droits qui s’y perçoivent ont été imposez par les Ducs de Bretagne… Elle a depuis passé à nos Rois, qui, après la réunion de cette belle Province à leur Couronne, ont continué d’en joüir à même titre… A Ingrande il est dû 8 s. monnoye par pipe de vin descendu audit lieu, & entrant en Bretagne… Au Croisic, Pihiriac [Piriac], Mesquier [Mesquer], Le Polignan [Le Pouliguen] & autres lieux du territoire de Guerande… les droits s’y lèvent non seulement sur les vins, mais encore sur quantité d’autres marchandises… Le vin venant du dehors, & y arrivant par mer, trente sols monnoye, du tonneau pour l’entrée ; le vin Breton qu’on en tire par mer, 8 s. monnoye aussi par tonneau pour l’issuë ; & le vin qui n’est pas du crû du païs, dix sols pareillement pour la sortie. » [55].


Le commerce du vin au début du XVIe siècle [56].



3) Sur la différence de qualité entre « Vin breton » et « Vin nantais ».


Le « vin nantais » était « d’une qualité supérieure » [57] aux autres vins produits en Bretagne, en premier lieu pour des raisons évidentes de chaleur estivale et d’ensoleillement [58]. On peut approfondir un peu sur ces facteurs climatiques.


Les caractères principaux qui concourent directement à la qualité des vins sont : les sucres, les acides, les constituants de l’arôme et les composés phénoliques [59]. La qualité est donc une notion complexe dont la teneur en sucre du raisin n’est qu’un élément [60], mais dans les vignobles à climat tempéré frais, là où la vigne se trouve à la limite de ses possibilités culturales, le facteur primordial et souvent limitant de la qualité est bien entendu le taux de sucre du raisin [61]. La température joue en effet un rôle important sur la croissance et le développement des baies, l’alimentation hydrique intervient également, les sucres qui s’accumulent dans le fruit proviennent de la photosynthèse [62], on comprend donc que les conditions climatiques déterminent la teneur en sucre.


Dans une étude européenne sur le déterminisme climatique de la maturation du raisin [63], la carte réalisée montre que la Bretagne est partagée en trois zones :

- Dans le nord-ouest, dans le Léon, le Trégor et la Cornouaille, là où la culture de la vigne est très peu attestée [64], le taux de sucre est le plus bas (150-157,5 grammes par litre).

- Dans la frange sud-est de la Bretagne, comprenant le Vignoble nantais, le taux de sucre est le plus élevé (165-172,5 g / l).

- Entre les deux, du littoral vannetais et guérandais au littoral du nord de la Haute-Bretagne, on trouve un taux intermédiaire (157,5-165 g / l).


On peut penser que les deux dernières zones correspondent aux terroirs de production du « vin nantais » et du « vin breton » (on ne produisait pas de vin dans la première). Ce qui distingue le plus le terroir du Vignoble nantais du reste de la Bretagne c’est bien un climat plus favorable à la culture de la vigne, il est notamment plus chaud durant la période végétative [65] (le littoral est lui un peu tempéré par la proximité de l’Océan).



4) La dimension locale du « vin breton ».


La dimension locale du « vin breton » est essentielle pour comprendre l’expression, l’adjectif était employé pour dire « local », l’expression « vin breton » équivalait à « vin de pays » et signifiait uniquement « vin du pays », c’est d’ailleurs bien ce qui est écrit dans le texte de 1459 concernant le Pays de Guérande [66]. Comme le mot ne donne aucune indication géographique aux consommateurs bretons, il était sensé provenir de la région. Il ne faisait pas l’objet d’un commerce important comme ça a été le cas du « vin nantais ».


La production viticole du Pays de Guérande et de l’est du Pays vannetais maritime demeurait cantonnée à une consommation dans les environs et n’entrait guère dans les grands circuits commerciaux [67]. Comme on l’a vu, la qualité des « vins bretons », « sans doute extrêmement médiocre » [68], imposait une consommation locale [69], et par les « classes populaires » [70].


Les historiens sont unanimes pour dire que la diffusion du vin breton se borne aux zones de production [71], il aurait été un vin « intransportable sur de longues distances » [72]. Il était bien connu au XVIIIe siècle dans le monde du commerce que les « vins de Bretagne… se consomment dans le pays » [73], ces vins étaient avant tout destinés à couvrir une consommation domestique [74], ils ne jouaient donc qu’un rôle médiocre dans le trafic à longue distance [75]. Dans le « Mémoire sur la Bretagne » rédigé en 1733 par l’intendant Jean-Baptiste des Gallois de La Tour on peut lire sur la subdélégation de Rhuys : « Il s’y recueille beaucoup de vins qui se débitent dans les villes de Vannes, Auray et dans le pays. » [76]. Dans un article sur le « commerce intérieur de la Bretagne » du journal nantais Le Breton [77] (en 1827), on peut lire : « Les vignobles de Sarzeau, de l’île d’Ars et des communes voisines produisent chaque année environ 3.000 barriques [de] vin blanc de petit qualité ; ce vin se consomme dans le pays ». Concernant l’Île aux Moines, on peut lire : « On y trouve quelques arpens de vigne. Les vins qui en proviennent sont blancs, d’une faible qualité, et se consomment dans l’île » [78].


Livraison de tonneaux à Vannes (carte postale).


Les circuits de distribution sont donc habituellement réduits [79], mais il pouvait arriver que du vin vannetais soit consommé jusque dans le Pays Nantais : « Les Nantais ne consomment de vin de Rhuys qu’en deffault d’autres vins » [80], ce qui devait être rare. Inversement, et plus régulièrement sans doute, la production du vignoble guérandais pouvait être dirigée vers Vannes [81], à la suite des autres vins du comté nantais, et vers toute la côte sud de la Bretagne, aux ports nombreux et fréquentés [82].


La qualité des vins devait être variable, « le coteau de Guérande fournit des vins blancs en abondance » au début du XIXe siècle, mais seuls « quelques-uns sont estimés, et l’on vante surtout le Congor, que l’on égale, dans le pays, au vin de Bordeaux » [83]. Le vin de Piriac [84] semble avoir mérité lui aussi à cet époque « une mention plus honorable » [85]. Cette qualité relative était déjà ancienne, au XVIIe siècle, on trouvait sur les coteaux de Piriac « des vignes, où il vient du vin assez bon pour le climat » [86]. Et il a pu ainsi faire « l’objet d’un trafic limité » [87] dès le Moyen-âge : du vin de Piriac entre par exemple dans la rade qui forme l’estuaire du Blavet et du Scorff en 1432 [88], dans un registre de la recette ducale on peut lire : « Le VIe jour de février, entra a Scorff le bateau Saint-Père de Pihiriac, maistre et marchant Yvon Nicol, portant IIII pipes vin dudit lieu et paia breff VII s. VI d. » [89]. Les meilleurs vins bretons de Guérande ont donc pu faire l'objet d'un petit commerce hors de la région, un commerce possible grâce à la proximité immédiate de ports reliés au réseau de cabotage du sud Bretagne. Un « Port-au-vin » entre Saillé [90] et Mouzac (un hameau en allant vers Careil), en bas de Guérande, montre l'existence d'un trafic de vins guérandais vers les côtes sud de la Bretagne, le cadastre de 1819 [91] garde la trace de ce port d'échouage :


5) Au sujet du « vin nantais ».


La distinction « vin breton » vs « vin nantais » ne correspondait absolument pas à une partition géographique, ethnographique, administrative ou politique [92], mais à une simple distinction fiscale basée sur la qualité du vin. Le comté nantais appartenait bien au duché puis à la province de Bretagne, il partage la même culture et les mêmes langues que le reste de la Bretagne. Rappelons que la Loire-Atlantique c’est essentiellement la ‘Bretagne nantaise’ comme on disait autrefois, il existe d’innombrables attestations de cette jolie expression, comme par exemple : « Le vin de Vallet est pour la Bretagne nantaise une sorte de gloire nationale. » [93]. Sauf à être complètement ignorant en gastronomie et en patrimoine breton, chacun sait que le « vin breton est le Muscadet » [94].


Nantes, château des ducs de Bretagne avant les comblements.


La distinction « vin breton » vs « vin nantais » vient aussi du fait qu’ils étaient produits dans « deux vignobles très différents » [95]. Les quantités et la qualité des vins de Nantes sont progressivement devenues suffisantes pour faire l’objet d’un commerce assez conséquent et à plus longue distance. On peut voir dans cette distinction une différence entre un vignoble dense [96] en plein essor [97] et les vignobles de bien moindre importance de la zone mixte vigne / pommier.


Au XVIe siècle, Nantes, ville d’estuaire, est devenue « un grand port du vin » [98] ; et outre le « vin nantais », le port de Nantes exportait aussi les vins venant des pays de la Loire [99]. En effet, les « vins d’amont », c’est-à-dire les vins venant d’Anjou, de Touraine et de l’Orléanais [100], transitaient par la Bretagne après avoir passé la frontière douanière. Le vin exporté de Nantes se partageait à peu près également entre le « vin nantais » et le « vin d’amont » [101]. Ces vins étaient donc « diffusés à partir de Nantes et vendus très souvent sous son nom » [102]. C’était une autre raison pour distinguer les vins distribués à partir de Nantes des autres vins bretons.


Le « vin nantais » trouvait son débouché dans le reste de la Bretagne (son marché traditionnel) [103], le vignoble de Nantes fournissait en effet « la majeure partie des vins de "cru" bretons pour le marché régional » [104]. En dehors du Pays nantais lui-même, c’était principalement le littoral sud de la Bretagne qui consommait du « vin nantais » [105], et notamment le Pays vannetais voisin. Le commerce maritime du vin à partir de Nantes était en effet largement aux mains des Vannetais (pour 60 %) à la fin du Moyen-Âge [106]. La boisson habituelle dans les ports bretons était plutôt le vin que le cidre [107].


L’élargissement de la consommation populaire de vin dans les villes et les ports, de vins ordinaires, a encouragé la culture de la vigne là où elle était possible et rentable (chaque fois que la production était bon marché) [108], c’était une source de revenus d’appoints pour les paysans, comme pouvait l’être le cidre ailleurs. Le contraste entre les villes, où le menu peuple pouvait consommer du vin, et les campagnes où il devait généralement s’en priver, s’est progressivement accentuer [109] ; un constant souci de parcimonie alimentaire pesait en effet sur les populations rurales qui devaient se nourrir essentiellement des produits de la ferme.


La différence de qualité entre « vin nantais » et « vin breton » pourrait peut-être provenir d’une différence de cépage. La qualité du vin est dans une large mesure le résultat des exigences des marchés vers lesquels il est le plus facile de les acheminer [110]. On peut donc penser que l’encépagement du Pays Nantais avait évolué dès la fin du Moyen-Âge afin de répondre à la demande commerciale. Attesté au XIIIe siècle dans l’Orléanais, on sait que le Pineau noir – originaire de Bourgogne – a pu descendre la Loire très tôt [111] (sa variété bretonne étant le ‘Berligou’ des ducs de Bretagne) [112] ; il est probable qu’il en ait été de même pour le Melon blanc ‘de Bourgogne’ [113], qui pourrait bien avoir été présent sur les rives de la Loire dès la fin du Moyen-Âge [114]. Un observateur extérieur au « pays Nantois » atteste en 1615 d’une « grande quantité de vin ès vignes appelées Bourgongne » [115]. Dans un bail de prise de vigne à Vertou en 1639, il est question de « bon plant de Bourgogne » [116]. Le Melon était certainement déjà très bien installé au siècle précédent dans le Vignoble Nantais, et il ne serait donc pas étonnant qu’il ait été déjà implanté en Bretagne nantaise dès l’époque du duché.


Le synonyme « Muscadet » du Melon renvoie a un « Vin blanc qui a quelque petit gouft du vin Mufcat » [117], les vins de Muscat étant des vins prestigieux au Moyen-Âge. C’était peut-être une tentative approximative pour nommer le goût particulier du Muscadet ; mais à défaut d’être un grand vin à l’époque, il se peut aussi que ce synonyme flatteur du Melon blanc traduisait simplement une meilleure qualité de l’ancien « vin nantais » que celle des autres vins de la province (1532-1789).


Paysage du midi de la Bretagne, notre midi, Le Pallet (44).


Pour autant que l’on puisse en juger, cette distinction ne faisait pourtant pas du « vin nantais » un grand vin au Moyen-Âge [118] et à l’Époque moderne. Il est décrit au XVIe siècle comme étant de « faible qualité » [119]. Voilà ce que disait un voyageur anglais du vin de Nantes en 1777 : « Autour de cette ville, et vers le sud, dans le “Pays de Retz”, les vignes sont très nombreuses, et ils font un vin léger et acidulé, connu sous le nom de “Vin Nantois”. » [120]. Joseph de Camiran écrivait : « Acides, tels devaient être les vins nantais autrefois » [121]. Il est longtemps resté marqué par son cachet populaire [122], et « il n’y a guerre que le peuple qui en boive » [123] écrivait le maire de Nantes Jean-Baptiste Gellée de Prémion (1711-1794) à l’Intendant de Bretagne [124], c’est dire la faible qualité que devait avoir le « vin breton » des autres vignobles de la province.


On pourrait dire que le « vin nantais » a bénéficié dès l’époque des ducs de Bretagne d’une sorte d’« appellation » qui le distinguait des autres crus bretons, le vieil ancêtre de nos appellations nantaises modernes, en quelque sorte.


D. Vin breton / cépage breton, conclusion.


Le « vin nantais » et le « vin breton » étaient donc différents [125]. Le « vin breton » n’était qu’un simple et modeste « vin de table » breton, un petit « vin de pays », un vin commun, de consommation courante, mais pourtant, les « vins de Bretagne flattaient agréablement les rudes palais de nos ancêtres » [126]. Ils étaient le fruit d’une humble viticulture paysanne et vivrière et peu professionnelle, dédiée à la consommation familiale et locale, avec des cultivateurs vignerons [127] pratiquant la polyculture et produisant pour eux-mêmes un petit vin rustique, source éventuelle de revenus d’appoint [128], comme c’était la cas pour le cidre. Consommé uniquement dans les frontières de la Bretagne, le « vin breton » était finalement un « vin sans indication géographique » pour le consommateur breton. L’Aunis-Breton était le cépage principal du « vin breton » des presqu’îles de Guérande et de Rhuys.


Ce « vin breton » n’a pas survécu aux catastrophes sanitaires [129] de la seconde moitié du XIXe siècle qui a dû décourager de nombreux vignerons guérandais et vannetais. Les hybrides producteurs directs ont constitué pour une partie d’entre eux une réponse immédiate et bien pratique pour répondre à leurs besoins [130], mais ils condamnaient à l’avance les vignobles des presqu’îles de Rhuys [131] et de Guérande. L’ancien cépage a ainsi disparu avec le vin.


On voit deux explications simples à l’origine du synonyme « Breton » :


- Il y a d’abord l’attachement populaire pour le « vin breton », qui a dû contribuer au transfert du nom du vin sur celui du cépage. Le synonyme de l’Aunis lui a donc été donné à partir de l’identité du produit fini, car « l’assimilation est renforcée par la métonymie vin-vigne, on cultivait le vin, on le faisait pousser. » [132]. On constate le même phénomène en Bretagne nantaise avec le « Gros-plant » qui désigne le cépage (Folle blanche) ainsi que le vin qu’on en fait, de même le « Muscadet » désigne aussi le cépage (Melon blanc) et le vin.

- Il y a aussi l’ancienneté de l’implantation du cépage, qui a fini par faire croire à une origine autochtone et bretonne. Cette implantation date probablement de l’époque du développement du commerce médiéval du vin et de l’accroissement des vignobles qui en a suivi, « les plants souvent suivirent les vins » [133].

La Bretagne viticole s’inscrit dans un continuum avec le val de Loire d’un côté et la façade atlantique d’un côté de l’autre, à l’intersection de ces deux espaces géographiques, et pas davantage avec le premier que le second (contrairement à ce que laisse croire les découpage viticoles actuelles). Cette intersection a eu lieu dans un espace particulier : en Bretagne et dans le Massif armoricain, ce qui lui donne une identité propre. En effet, son originalité lui vient d’abord d'un terroir bien différent du Val de Loire et du Bassin aquitain : la géologie du Massif armoricain, le climat océanique franc dit « climat breton », mais aussi de l’histoire qui ancre la région dans la Bretagne historique où l’on distinguait les vins du « creu de Bretaigne » (cru de Bretagne) des vins « de la creuë hors noʃtre païs » (du cru du dehors de notre pays) comme disaient les ducs de Bretagne (la frontière douanière entre Bretagne et Anjou a eu un rôle important dans l’histoire viticole des deux provinces), il ne faut pas oublié non plus la culture traditionnelle des hommes (la culture bretonne) et les langues parlées : gallo en Haute-Bretagne et breton en Bretagne bretonnante de Guérande à Sarzeau.


Le « vin breton » de Guérande a pu être, selon les vignerons et le millésime, d'une qualité valant bien le « vin nantais » si l'on en croit l'agronome Théodore Magouët. C'était un Nantais, installé dans le Pays de Guérande après avoir vécu longtemps en Suisse et écrit en 1842 un premier traité intitulé « Le bon agriculteur suisse » ; il a aussi publié un « Traité de la vigne » en 1850 (il avait créé un domaine viticole sur le coteau, hameau de Grigueny, en bas de Clis), et avait participé aux recherches sur la lutte contre l'oïdium au milieu du XIXe siècle. Il dit dans son traité :

« Peu de contrées offrent un aspect plus agréable que la partie des environs de Guérande, [à] deux kilomètres de la ville. Par un beau jour d'été, un peu avant le soleil couché, rendez-vous sur le rocher formant le sommet de la côte du Grigueny ; fixez les yeux sur ce vaste Océan, où quelques voiles se balancent lentement ; à votre gauche, vous découvrez la petite ville du Croisic, dont les coquettes maisons se reflètent dans la mer, et présentent, ainsi que la tour de Batz, un point de vue enchanteur. Sous vos pieds, vous avez de nombreux vignobles et diverses maisons de campagne… le vin y est bon, d’une qualité bien supérieure à celui de Vallet… » [134]

On ne peut pas le soupçonner de chauvinisme puisqu'il n'est pas guérandais d'origine, mais nantais ! Il faut certainement relativiser son propos, ce devait être chez les vignerons les plus consciencieux et selon le millésime, mais cela peut donner de l'espoir pour de futurs projets viticoles dans le midi de la Bretagne, là où la viticulture est traditionnellement attestée [135].


Il faut espérer que le « vin breton » des terroirs de Guérande et de Rhuys connaisse un renaissance, et vers plus de qualité qu’autrefois, l’évolution du climat le permet dès à présent, reste le choix des bons cépages et des sites les plus favorables à la culture de la vigne.


Projet de vignoble professionnel à Sarzeau (Rhuys, 56),

à quand un tel projet sur le coteau de Guérande ?

Ou sur le Sillon de Bretagne (44) ?


L’idée d’une IGP Bretagne a germé dans le Vignoble nantais [136], il serait intéressant qu’un tel projet, liant les vignerons nantais et les futurs vignerons des autres départements bretons, aboutisse. En effet, ce projet s’inscrit dans l’histoire viticole de la Bretagne, une IGP Bretagne et les AOC nantaises trouvent leurs ancêtres respectifs dans le « vin breton » et le « vin nantais » des ducs de Bretagne.


En y regardant de plus près, on s’aperçoit que l’Aunis / Breton a été cultivé dans un espace qui présente une certaine unité géologique, climatique et ethnographique, on peut donc s’interroger sur le terroir lié à ce cépage.



À suivre…


Christophe M. Josso

© Tous droits réservés


___________________________________ Notes :

[1] Histoire & Patrimoine (A.P.H.R.N. n° 102, novembre 2021 ; pages 66-75).

[2] DE LABORDE Léon, Les comptes des batiments du roi (1528-1571), éd. J. Baur, 1880 ; Tome II, page 247.

[3] Repris du titre de ALLE Gérard et POULIQUEN Gilles : Le vin des Bretons (éd. Le Télégramme / Pêcheur d’images, 2004). On ne comprend pas bien la première phrase de ce livre : « L’évocation d’une possible relation entre les Bretons et le vin prête à sourire. », c’est une évidence pour le Finistère mais la Bretagne ne se réduit pas à ce seul département, en Bretagne nantaise c’est cette phrase qui prête à sourire. Le livre contient bien quelques pages sur le vignoble nantais qui n’effacent pas complètement une certaine ambiguïté ; le « vin des Bretons » c’est d’abord le vin produit en Loire-Atlantique et non le ‘gros rouge’ issu du négoce. Même titre pour un article de ALLE G. dans la revue ArMen (septembre-octobre 2004, n° 142 ; pages 10-21).

[4] LELIÈVRE Pierre, Nantes au XVIIIe siècle : urbanisme et architecture, éd. Picard, 1988 ; page 33. + CASSET Marie, « Manoirs de plaisances des ducs de Bretagne XIIIe-XVe siècle », in Châteaux & modes de vie au temps des ducs de Bretagne XIIIe-XVIe siècle, publié sous la direction de Gérard Danet, Jean Kerhervé et Alain Salamagne, éd. Presses Universitaires François-Rabelais, 2012 ; page 165. Les ducs appréciaient aussi leur résidence de Vannes : le château de l’Hermine (petit château fort intégré aux remparts) qui sera finalement délaissé pour celui de Nantes, et bien sûr le château de Suscinio à Sarzeau.


[5] TOUCHARD Henri, directeur de l’École supérieure de Commerce de Nantes, « La consommation et l’approvisionnement en vin de la Bretagne médiévale », in Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, Tome XL, 1960 ; page 37.

[6] LACHIVER M., Par les champs et par les vignes, ibid ; page 227.

[7] GALLICÉ Alain, Guérande au Moyen Âge – Guérande, Le Croisic, le pays guérandais du milieu du XIVe au milieu du XVIe siècle, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2003 ; page 149.

[8] KERHERVÉ Jean, L’État breton aux 14e et 15e siècle – les ducs, l’argent et les hommes, éd. Maloine, deux tomes, 1987 ; Tome I, chapitre « L’impôt des vins », pages 102-108.

[9] La maison de Montfort commence avec Jean IV de Montfort, reconnu comme seul duc de Bretagne par de ‘Traité de Guérande’ (1365), et se termine avec le décès d’Anne de Bretagne (1514). A la mort sans héritier direct du duc Jean III de Bretagne en 1341, deux prétendants au duché se disputent l’héritage : Jean de Montfort (demi-frère de Jean III) soutenu par l’Angleterre et Jeanne de Penthièvre (nièce de Jean III) soutenu par la France (son époux Charles de Blois était le neveu du roi de France), la Guerre de Succession de Bretagne se termine par la victoire du parti anglo-breton à la bataille d’Auray (1364). Les ducs de Bretagne, soucieux de l’indépendance du duché, n’auront de cesse de moderniser les institutions de leur État, « depuis l’avènement des Monforts, l’indépendance financière de la Bretagne, où existe un arsenal fiscal complet, est devenu une réalité qui a duré jusqu’en 1491 » (KERHERVÉ Jean, « Pourquoi la Bretagne est devenue française », in L’Histoire, juillet-septembre 2017 ; https://www.lhistoire.fr/pourquoi-la-bretagne-est-devenue-fran%C3%A7aise.

[10] Formule par laquelle les ducs de Bretagne affirmaient leur souveraineté, les chroniqueurs de l’époque disaient du duc qu’il était « roi en son duché » (LEGUAY Jean-Pierre et MARTIN Hervé, Fastes et malheurs de la Bretagne ducal 1213-1532, éd. Ouest-France Université, 1982 ; page 168). Jean V fit aussi frapper une monnaie en or avec l’inscription : « IOHANNES DEI GRA BRITONU DVX N » (« Jean par la grâce de Dieu duc des Bretons », le « N » étant la marque de l’atelier monétaire de Nantes), c’était un acte d’indépendance vis-à-vis du pouvoir royal.

[11] Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne de 1420 à 1431, Recueil d’actes, de chroniques et de documents historiques rares ou inédits publié par la Société des Bibliophiles bretons, et de l’histoire de Bretagne, éd. à Nantes, 1892 ; Tome VI, page 5.

[12] MORICE Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, tirés des archives de cette province, éd. Charles Osmont, 1744 ; Tome II, colonne 1386.

[13] Ibid, suite.

[14] KERHERVÉ Jean, « Le vin et l’impôt public en Bretagne aux XIVe et XVe siècles », in Études sur la Bretagne et les pays celtiques – Mélanges offerts à Yves Le Gallo, éd. CRBC – Institut Culturel de Bretagne, 1987 ; page 196.

[15] KERHERVÉ J., ibid ; page 194.

[16] TRANCHANT Mathias, « Les ports maritimes en France au Moyen Âge », in Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 35ᵉ congrès, La Rochelle, 2004 (Ports maritimes et ports fluviaux au Moyen Age) ; page 26.

[17] Photographie de J.-Y. Cordier, ibid.

[18] HECKMANN Arnaud, Histoire mondiale du vin français, éd. Ellipses, 2021 ; page 87.

[19] LEGUAY Jean-Pierre, Terres urbaines – Places, jardins et terres incultes dans la ville au Moyen Âge, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2009 ; page 198. + « Ancenis du XIIIe au début XVIe siècle », in Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, SHAB, Vol. 77, 1999 ; page 79.

[20] GALLICÉ A., ibid ; page 149.

[21] COLLINS James B., La Bretagne dans l’État royal – Classes sociales, États provinciaux et ordre public de l’Édit d’Union à la révolte des Bonnets rouges, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2006 ; page 144.

[22] GALLICÉ A., ibid.

[23] LEGUAY Jean-Pierre, Vivre dans les villes bretonnes au Moyen Âge, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2009 ; page 208.

[24] La fiscalité est une prérogative de l’État, mais le duc peut en déléguer la levée d’une partie aux villes (billot) pour leurs fortifications (pour une durée limitée mais renouvelable). Communication personnelle d’A. Gallicé, merci à lui pour les renseignements et les remarques.

[25] LEGUAY Jean-Pierre, Un réseau urbain à la fin du Moyen Âge, les villes du duché de Bretagne aux XIVe et XVe siècles, éd. Maloine, 1981 ; page 158.

[26] ©commons.wikimedia.org/Olga.Mach. La ville de Guérande est l’une des rares à avoir conservé ses remparts médiévaux dans leur intégralité, en Bretagne elle est la seule.

[27] GALLICÉ A., ibid ; page 140.

[28] LEGUAY J.-P., Vivre dans les villes bretonnes au Moyen Âge, ibid ; page 277.

[29] Monnaies de l’époque : « s. » pour « sou », « d. » pour « denier », il fallait 12 deniers pour 1 sou.

[30] GALLICÉ A., ibid ; page 149.

[31] A. D. de Loire-Atlantique (Trésors des chartes des ducs de Bretagne) : E 74 / 62, Fol. 10v.

[32] Il ne faut pas confondre « diocèse » et « pays » traditionnel, le terme « diocèse » désigne la circonscription ecclésiastique placé sous la juridiction d’un évêque (le terme « diocèse est issu du grec « διοίκησις » = administration / gouvernement, et « évêque » vient du grec : « ἐπίσκοπος » = gardien / surveillant), le « pays » se définie par des critères ethnographiques et linguistiques (une identité commune). Les anciennes entités ecclésiastiques et féodales ne respectaient pas mieux les limites linguistiques et ethnographiques que les découpages administratifs actuels. Pour ces raisons, on peut distinguer le Pays de Guérande du Pays nantais.

[33] KERHERVÉ J., ibid ; page 197.

[34] Le vin était la boisson du cabaret, de l’auberge, et des marchés (ALLE G., « Le vin des Bretons », in ArMen, ibid ; page 14).

[35] KERHERVÉ J., ibid ; page 197. Il n’y avait pas de raison en effet pour que les consommateurs nantais soient pénalisés par rapport aux autres consommateurs de vin bretons.

[36] LOBINEAU Alexis, Histoire de Bretagne, éd. Michel Guignard, 1707 ; Tome II, colonne 522.


[37] A.D.L.-A., B 1472.

[38] Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne, de 1431 à 1440, publié par la Société des bibliophiles bretons et de l’histoire de Bretagne, 1894 ; Tome VII, page 265.

[39] Photographie de J.-Y. Cordier, ibid.

[40] Le vin était devenu au cours du Moyen-âge un produit essentiel du commerce international, c’était une denrée de luxe recherchée des élites, ainsi qu’une boisson populaire dans les villes et dans les ports, pour cette raison la fiscalité sur le vin constituait au Moyen-âge tardif une ressource essentielle des municipalités comme des États. Avant d’arrivée jusqu’au consommateur breton, le vin subissait divers prélèvements (KERHERVÉ J., ibid ; pages 187-189).

[41] Original conservé au Musée National du Moyen-Âge, dit de Cluny.

[42] BOIS Paul, Histoire de Nantes, éd. Privat, 1977 ; page 100.

[43] A l’occasion de son tour de Bretagne.

[44] A.D. du Doubs 7 E1212-2, Fol. 5r.

[45] A.D. du Doubs 7 E1212-3, Fol. 1v.

[46] A.D. du Doubs 7 E1212-3, Fol. 1r (ces trois derniers vins).

[47] MENS Diego, Analyse documentaire des archives (7 E 1212 à 7 E 4065) concernant le domaine de Rhuys et la seigneurie de Suscinio (1490-1532), Fonds de la maison de Chalon - 7 E, Archives départementales du Doubs.

[48] Annexion réalisée en trois actes : la ‘Guerre de Bretagne’ qui oppose le Duché de Bretagne au Royaume de France (les troupes françaises entre en Bretagne en 1487), les mariages d’Anne de Bretagne avec Charles VIII et Louis XII, puis le traité d’union signé entre François I et les États de Bretagne en 1532 où le duché devient province (CORNETTE Joël, « 1488-1532. Du duché de Bretagne à une province du royaume : union forcée ou servitude volontaire ? », in Se donner à la France ?, publié sous la direction de Jacques Berlioz et Olivier Poncet, Collection Études et rencontres / 39, éd. Publications de l’École nationale des chartes, 2013). La Bretagne est depuis lors une province d’États (ayant conservé ses États, c’est-à-dire une assemblée représentative des trois ordres, datant du duché), ce qui lui permet de conserver ses franchises, son ancien régime douanier, et de négocier le montant de l’impôt avec les représentants du roi. Province ‘réputée étrangère’, la Bretagne était en effet isolée des autres provinces par une barrière douanière (NIÈRES Claude, Les villes de Bretagne au XVIIIe siècle, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2004 ; page 227, début du chapitre IX « La Bretagne, “province réputée étrangère” »). La province bénéficiait d’un régime fiscal privilégié, et les États en étaient les défenseurs sourcilleux (QUÉNIART Jean, « Les États de Bretagne au carrefour des pouvoirs », in Liame, 2011, n° 23 « Les assemblées représentative (XVIe-XXe siècles) ».

[49] COLLINS J. B., ibid ; chapitre VI « Le poids de la fiscalité en Bretagne », pages 251-272.

[50] DION R., ibid ; page 31.

[51] DUVERGER DE FORBONNAIS François Véron, Recherches et considerations sur les finances de France, depuis l’année 1595 juʃqu’à l’année 1721, éd. Dépens des Frères Cramer, 1758 ; Tome I, page 180.

[52] Y compris le vignoble nantais, bien évidemment.

[53] A.D. du Morbihan : B 892, B 893, B 896, B 897, B 898, B 906, B 933, B 962, B 966, B 972, B 1125…

[54] LACHIVER M., Par les champs et par les vignes, ibid ; page 227.

[55] SAVARY DES BRUSLONS Jacques et SAVARY Philemon-Louis, Dictionnaire universel de commerce, éd. Jacques Estienne, 1730 ; Tome III, colonnes 1103-1105.

[56] Ici, le port de Bruges. Enluminure extraite d’un calendrier réalisé par Simon Bening (1483–1561), manuscrit Clm 23638 (folio 11v), de la Bayerisches Stadtbibliothek, Munich.

[57] CROIX A., ibid ; page 847.

[58] Le climat du sud de la Bretagne n’est pas non plus le climat le plus facile pour la vigne. « Si le vignoble apparaît bel et bien méridional dans ses paysages comme dans notre imaginaire – ou au moins dans celui des Nantais –, la réalité est tout autre. C’est bien d’un vignoble septentrional et atlantique dont il s’agit… Il accule les hommes à faire de véritables prouesses pour produire des vins d’excellence » (SCHIRMER R., ibid ; page 384, voir le chapitre XI, « Le préalable climatique », pages 381-419). Le grand historien de la vigne Roger Dion a écrit que la « viticulture commerciale peut encore s’accommoder du climat assez ensoleillé de l’extrême Sud de la Bretagne » (DION R., ibid ; page 15).

[59] HUGLIN P.,…, ibid ; page 210.

[60] RIOU Christophe, Le déterminisme climatique de la maturation du raisin : application au zonage de la teneur en sucre dans la communauté européenne, éd. Commission des communautés européennes, 1994 ; page 20.

[61] HUGLIN Pierre, « Possibilités d’appréciation objective du milieu viticole », in Bulletin de l’O.I.V., publié par l’Office internationale de la vigne et du vin, 1983, Vol. 56 - 634 ; page 823. Il n’y a pas que le climat qui intervient dans la teneur en sucre du raisin, il y a aussi le topoclimat de la parcelle, le cépage, le rendement, le mode de conduite, les propriétés thermiques du sol.

[62] RIOU Ch., ibid ; pages 82-84.

[63] RIOU Ch., ibid.

[64] SAINDRENAN G., ibid ; carte page 73.

[65] BARAER Franck, Le changement climatique en Bretagne, partie 1 : « Le climat actuel », voir (page 3) la carte « Moyenne des températures maximales d’été (1971-2000) ». En ligne : https://www.europe.bzh/upload/docs/application/pdf/2013-08/le_changement_climatique_meteo_france.pdf.

[66] Voir note 130.

[67] KIMIZUKA H., ibid ; page 44. On met à part le bref renouveau du vignoble de Rhuys dans la deuxième moitié du XIXe – début XXe siècle, le remplacement de l’ancien cépage Aunis / Breton par le Gros Plant avait pour objectif la production d’eau-de-vie : la ‘Fine de Rhuys’ ; le Pays de Retz a produit de son côté une ‘Fine Bretagne’ (nom repris par les cidriers).

[68] CROIX A., ibid ; Tome II, page 846. Même si ce vin n’était probablement qu’un très petit vin de table, on trouve tout de même des avis différents (cela devait irrégulier et dépendre des années) : voir dans la deuxième partie de l’article les notes 8, 11 et 12 (page 120) et 28, 29, 30, 31, 32 et 33 (pages 122-123), HISTOIRE & PATRIMOINE - n° 101 - juillet 2021.

[69] BACHELIER J., ibid ; pages 21. L’auteur précise (page 32) que les : « vignes bretonnes servaient à produire des vins bretons pour les Bretons, nous sommes ici dans le domaine des circuits courts ».

[70] CROIX A., ibid.

[71] TOUCHARD H., ibid ; page 32.

[72] DUBUISSON-AUBENAY François Nicolas Baudaut, Itinéraire de Bretagne en 1636, éd. de la Société des Bibliophiles bretons, Collection des Archives de Bretagne, Nantes, 1902 ; Tome II, page 245. L’auteur explique : « En Ruy ils ont du petit vin, pour la plupart blanc et qui ne peut souffrir le transport », un petit vin local destiné aux classes populaires de la région, les gens plus aisés ayant les moyens d’acheter « deux sortes de vins : celuy d’Anjou dont le trafic se borne là et n’est point connu plus avant, et celuy de Gascogne qui va par toute la Bretagne… de La Rochelle et de Ré, dont il vient grande quantité », les vins d’Aquitaine issus du commerce maritime semblent avoir eu plus d’importance que ceux des pays de la Loire.

[73] PEUCHET Jacques, Dictionnaire universel de la géographie commerçante, éd. à Amsterdam, 1799 ; Tome III, page 163. L’auteur précise que « lorsque la récolte en est abondante, on convertit une grande quantité de ces vins en eaux-de-vie, que les étrangers estiment beaucoup ».

[74] GALLICÉ A., ibid ; page 295.

[75] TOUCHARD H., ibid ; page 61.

[76] LEMAÎTRE Alain J., La misère dans l’abondance en Bretagne au XVIIIe siècle – Le Mémoire de l’intendant Jean-Baptiste des Gallois de La Tour (1733), Archives historiques de Bretagne 6, éd. Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 1999 ; page 162.

[77] Le Breton, du 7 août 1827, n° 111, Impr. de Mellinet-Malassis, Nantes ; 1er Vol., page 442.

[78] CAYOT-DELANDRE François-Marie, Annuaire statistique, historique et administratif du département du Morbihan, éd. de Lamarzelle, 1833 ; page 101.

[79] GALLICÉ A., ibid ; page 295.

[80] SAINDRENAN G., ibid ; page 143 (citation tirée de : Archives Municipales de Nantes, CC 243).

[81] BURON Gildas, Bretagne des Marais Salants, éd. Skol Vreizh, 1999 ; page 99.

[82] TANGUY Jean, Le commerce du port de Nantes au milieu du XVIe siècle, éd. Armand Colin, 1956 ; page 52.


[83] LE BOYER Jean, Notices sur les villes et les principales communes du département de la Loire-Inférieure, impr. de Forest, 1825 ; pages 61-62.

[84] Piriac semble avoir été « la véritable tête de pont du vignoble guérandais » (POULARD Alain, « Des origines au Moyen-Âge – Guérande : le vignoble disparu », in La Dépêche du vignoble, n° 114, mai 2007 ; page 18. Le plus ancien pressoir de Bretagne a d’ailleurs été retrouvé lors de fouilles archéologiques à Piriac, il date du IIe / IIIe siècle (HERVÉ-MONTEIL Marie-Laure, LUKAS Dagmar, MONTEIL Martial et DIETSCH-SELLAMI Marie-France, « La viticulture dans l’ouest de la Gaule Lyonnaise : les pressoirs de Parville [Eure] et de Piriac-sur-Mer [Loire-Atantique] », in Gallia – La vigne et le vin dans les Trois Gaules, 68.1, éd. CNRS, 2011 ; page 190).

[85] MORLENT Joseph, Précis historique, statistique et minéralogique sur Guérande, Le Croisic et leurs environs, éd. Mme Kermen, Nantes, 1819 ; page 130.


[86] TOUSSAINT DE SAINT-LUC, L'histoire de Conan Mériadec qui fait le premier règne de l'histoire générale des souverains de la Bretagne gauloise, dite Armorique (éd. Claude Calleville, 1664), rééd. L. Prud’homme, 1879 ; page 275.

[87] TOUCHARD Henri, Le commerce maritime breton à la fin du Moyen Âge, éd. Les Belles Lettres, 1967 ; page 26.

[88] GALLICÉ A., ibid ; page 295.

[89] FORGET Mireille, « Le mouvement du port de Blavet, fragments inédits de la recette ducale levée sur les denrées à l’entrée et à la sortie, 1432 », in Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, Tome XXIV, 1944 ; page 55.


[90] GALLICÉ A., ibid ; page 317.


[91] A.D.L.A., Cadastre ancien, commune de Guérande, section de Mousac [Mouzac] K 1.

[92] Il ne faut pas se laisser berner par le formatage quotidien imposé par des régions administratives complètement déconnectées des réalités historiques et ethnographiques, il faut se méfier de cette propagande officielle, et ne surtout pas se contenter d’impressions superficielles. Certaines personnes pourtant, par ignorance ou par idéologie, n’hésitent pas – à longueur d’articles de presse – à propager un révisionnisme historique insupportable et insultant.

[93] ARDOUIN-DUMAZET Victor-Eugène, « Le vignoble de la Loire-Inférieure », in Journal d’agriculture pratique, de jardinage et d’économie domestique, 72e année / 2e semestre, Nouvelle série – Tome 16, éd. Librairie agricole de la Maison Rustique, 1908 ; page 110.

[94]Le Guide Vert – Bretagne sud, éd. Michelin, 2020 ; 472 dans « comprendre la Bretagne ».

[95] CROIX A., ibid ; page 846.

[96] CROIX A., ibid ; page 847.

[97] « L’envol du vignoble est d’abord lent, puisqu’au XIIIe siècle son rôle n’est que marginal. Il faut attendre le XIVe siècle, et plus encore le XVe siècle, pour qu’un vignoble commercial naisse. L’évolution se précipite alors. / … la tendance est bien à l’accroissement. Elle est au demeurant plutôt spectaculaire : en témoigne la quantité de vin produite, qui est multipliée par trois ou quatre en un siècle, et par près de cinq sur deux siècles. / Elle témoigne peu ou prou du dynamisme du vignoble. Elle atteste de sa compétitivité face aux autres régions » (SCHIRMER R., ibid ; page 63 / 62 / 53).

[98] TANGUY J., ibid ; page 47.

[99] TOUCHARD H., « La consommation et l’approvisionnement en vin de la Bretagne médiévale », ibid ; page 59.

[100] Les « vins d’amont » constituaient la cargaison principale des bateliers de la Loire à destination de Nantes (KIMIZUKA H., ibid ; page 173). Des droits de douanes freinent le commerce du vin entre les pays de la Loire et la Bretagne, ils sont perçus à Ingrandes, passage obligé (BROUARD Emmanuel, « Quel commerce fluvial en Loire angevine au XVIIIe siècle ? Nantes et son arrière pays ligérien », in Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Tome 123, n° 1, mars 2016 ; page 128). Cette barrière douanière profite à la Bretagne, les vignobles ligériens doivent augmenter la qualité de leurs vins pour compenser (GODELAINE Florent, « Du blanc sur la Basse-Loire aux XVIIe et XVIIIe siècle – Négoce, fret et mode voiture des vins blancs en Loire angevine », in Le Val de Loire – Terre de Chenin, publié sous la direction de Christian Asselin, éd. Les caves se rebiffent, 2017 ; page 63).

[101] TANGUY J., ibid ; page 49.

[102] TOUCHARD H., ibid ; page 59.

[103] SCHIRMER R., ibid ; page 164. L’auteur écrit « le marché des vins nantais s’est longtemps circonscrit à la Bretagne », « les vins nantais sont associés à la Bretagne », puis (page 165) « le muscadet se veut et se proclame… vin breton dans les années cinquante » (c’était avant la création des régions administratives…).

[104] KIMIZUKA H., ibid ; page 44.

[105] TOUCHARD H., ibid ; page 33.

[106] GALLICÉ Alain et MOAL Laurence, « Nantes et le commerce maritime à la fin du Moyen Âge : essai de réinterprétation », in Bulletin de la Société d’Archéologie et d’Histoire de Bretagne, 2014, Tome XCII ; page 36.

[107] Quand les Bretons passent à table – Manières de boire et de manger en Bretagne 19e-20e siècle, Buhez (musées et écomusées de Bretagne), éd. Apogée1994 ; page 57.

[108] ENJALBERT Henri, Histoire de la vigne et du vin – L’avènement de la qualité, éd. Bordas, 1975 ; page 131-132 / 134.

[109] DION R., ibid ; page 473.

[110] DION R., ibid ; page 57.

[111] Première partie de l’article, HISTOIRE & PATRIMOINE, n° 100, mars 2021 ; pages 120-122.

[112] DE CAMIRAN J., ibid. Le Berligou est aussi nommé « Plant de Jean V » selon l’auteur, il précise que « pour son encépagement, le Pays Nantais dût faire plusieurs fois appel aux vignes de Bourgogne » (page 35).

[113] Le nom officiel du Muscadet est « Melon (blanc) » et non « Melon de Bourgogne », ce sont les Nantais qui l’ont anobli ainsi (SAINDRENAN, ibid ; page 256). De même, la mutation rouge découverte en 1995 au Landreau se nomme officiellement « Melon rouge » et non « Melon de Bretagne » comme il a été baptisé dans le Vignoble Nantais, c’est bien dommage, mais comme pour le « Muscadet » le synonyme « Melon de Bretagne » restera dans l’usage local.

[114] SCHIRMER R., ibid ; page 79.

[115] LOUVET Jehan, Journal ou Récit véritable de tout ce qui est advenu digne de mémoire tant en la ville d’Angers, pays d’Anjou et autre lieux (depuis l’an 1560 jusqu’à l’an 1634), publié dans la Revue d’Anjou et du Maine et Loire, éd. Cosnier et Lachère, 1855 ; Tome I, page 177.

[116] DE CAMIRAN J., ibid ; page 39.

[117] FURETIÈRE Antoine, Dictionaire universel, Contenant generalement tous les mots françois, éd. Arnout & Reinier Leers, 1690 ; Tome II, sous « muscadet ».

[118] SCHIRMER Raphaël, « Un vignoble en quête de terroir. Construction et mise en place des AOC dans le vignoble nantais », in Territoires du vin [En ligne], 1 | 2009 ; http://preo.u-bourgogne.fr/territoiresduvin/index.php?id=1443, paragraphe 5.

[119] SCHIRMER R., Muscadet – Histoire et Géographie du vignoble nantais, ibid ; page 69, d’après : A.D. de Loire-Atlantique, B 614, Registre des États de Bretagne, 1568, Fol. 155.

[120] WRAXALL Nathaniel William, Memoirs of the Kings of France, of the Race of Valois… To which is added A Tour through the Western, Southern, and Interior Provinces of France, éd. Edward and Charles Dilly, 1777 ; Tome II, page 238 : « Round this city, and to the fouthward, in the “Pays de Retz, ” vines are very numerous, and they make a thin, four wine, known by the name of “Vin Nantois.” ».

[121] DE CAMIRAN J., ibid ; page 36.

[122] SCHIRMER R., ibid ; page 161.

[123] KIMIZUKA H., ibid ; page 44.

[124] Le « vin nantais » était un petit vin apprécié des classes populaires, Raphaël Schirmer (Ibid ; page 69) donne des exemples de consommateurs : « soldats des garnison » (AMN, CC 137-141, en 1590), « charpentiers » (POCQUET DU HAUT JUSSÉ Barthélemy A., François II, duc de Bretagne, et l’Angleterre, 1458-1488, éd. E. de Boccard, 1929 ; page 472), « maçons » (AMN, CC 241-183, en 1446), « matelots » (AMN, II 120). Le « vin nantais » est resté le vin convivial des ouvriers des chantiers et du petit peuple des ports de Bretagne jusqu’au XXe siècle.

[125] TOUCHARD H., ibid ; page 59.


[126] Le bateau à vapeur et les bains de mer, impr. de Vincent Forest, Nantes, 1844 ; page 25.

[127] « Cultivateur vigneron », c’est ainsi qu’est qualifié dans la presse locale mon trisaïeul Pierre Josso (1843-1942), « le type du vieux paysan breton » (‘Presqu’île guérandaise’ du 29 oct. 1933), quand il a reçu le Mérite agricole, notamment pour les services rendus à Assérac et dans les environs dans la reconstitution du vignoble suite à la crise du phylloxéra qui avait détruit l’ensemble des vignobles.

[128] SAINDRENAN G., ibid ; pages 187 et 240.

[129] Oïdium, mildiou et phylloxéra.

[130] SAINDRENAN G., ibid ; page 190.

[131] C’est le Gros plant, cépage rustique, plus résistant à l’oïdium que l’ancien cépage « breton », et disponible dans le département voisin, qui a été choisi pour reconstituer le vignoble de Rhuys (et de Guérande). C’est ce cépage que vont replanter aussi les grands propriétaires à partir des années 1880, pour produire de l’eau-de-vie. Faire du bon vin n’était pas l’objectif de ces vignerons-distillateurs, en plantant du Gros plant ils le savaient pertinemment. Les distilleries vannetaises ont spéculé sur les difficultés du vignoble de Cognac, mais ça ne dure pas puisque le phylloxéra fini par atteindre Sarzeau au début XXe siècle comme il avait touché Cognac auparavant (SAINDRENAN G., ibid ; page 188).

[132] GALINIÉ H., ibid ; vue 12 (3.3b).

[133] GALINIÉ H., ibid ; vue 11 (3.3b).


[134] MAGOUËT Théodore, Traité de la vigne, éd. à Guérande, 1850 ; page 295-296.


[135] Même si c'est rabat-joie, on ne peut pas se réjouir, comme le font certains, du réchauffement climatique, pour aller au-delà de la limite climatique traditionnelle de la culture de la vigne ; le réchauffement climatique est une catastrophe écologique, viticole et humanitaire.

[136] Une idée et un projet de Maxime Chéneau, vigneron dynamique de Mouzillon (44).



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