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  • Photo du rédacteurJosso

MARAIS BRETON / BAIE DE BRETAGNE, Pays de Retz, Bretagne nantaise.

Dernière mise à jour : 4 mars 2022


Le Marais Breton, situé entre la Pointe de Saint-Gildas et la pointe de Beauvoir (limite nord du bas Poitou) qui formaient la Baie de Bretagne au Moyen-âge. On voit que le marais salant est compris en entier en Bretagne. Ce nom lui vient du fait qu'il est situé au fond de l'ancienne Baie de Bretagne (maintenant Baie de Bourgneuf) qui séparait la Bretagne du Poitou, le Marais breton a été gagné sur la Baie de Bretagne, il serait d'ailleurs bien de reprendre l'ancien nom de la baie. Les navires de l'Europe du nord qui venaient chercher du sel ne s'y trompaient pas, ils venaient bien en Bretagne, en Bretagne nantaise, dans une baie bretonne.


1 - Extrait de la "Carte de l'évesché de Nantes, dédiée a Monseigneur l'illustrissime et reverendissime Messire Gilles de Beauvau evesque de Nantes", par Guillaume de Lambilly (1652-1717) jésuite professeur d'hydrographie, éd. en 1695.


2 - Extrait de la "Carte de l'évèché de Nantes" de Alexis-Hubert Jaillot (1632-1712), cartographe, éd. en 1696.


3 - "Carte particuliere des costes de Bretagne qui comprend l'entréé de la Loire et l'Isle de Noirmoutier comme elles paroissent à Basse Mer dans les grandes marées" de Charles Pene, éd. en 1693.


4 - Extrait de la "Carte de Cassini", N°131. Flle 168 , éd. en 1783-1786.


5 - "Carte d'une partie des côtes de Bretagne, dépendantes du département de Nantes, qui comprend depuis le port de la Roche prés Machecou jusqu'à la rive gauche de la rivière de Vilaine pour faire voir la disposition des batteries et corps de garde qui y sont placés" de Joseph-Étienne Le Febvre (1701-1765), cartographe, éd. en 1755.


6 - "Carte géométrique du Comté nantois" par l'ingénieur géographe Jean-Baptiste Ogée, (1728-1789), éd. en 1768.


Le département de la Vendée a renommé le Marais Breton en "marais breton vendéen", évidemment cette récente dénomination ne peut s'appliquer qu'à la partie vendéenne du Marais Breton. Le bassin nord, en Loire-Atlantique et donc situé en Bretagne, ne peut s'appeler que "Marais breton". Le département de la Vendée ne peut pas nous imposer ses choix, et en Loire-Atlantique on ne doit employer que le nom traditionnel : MARAIS BRETON. Le nom "marais breton vendéen" est pourtant repris par la région administrative dite des "pays de la loire", le mot "breton" dérange et doit leur être insupportable ; voir par exemple la 6ème carte si dessous.


On voit sur cette carte qu'il y a deux bassins séparés par la pointe de Beauvoir. A l'origine ces deux bassins était bien séparés, formant deux marais différents, ce sont les marais gagnés sur l'ancienne Baie de Bretagne qui les ont fait se rejoindre au niveau de la pointe de Beauvoir. En effet, à la fin du XVIII, début du XIX siècle, grâce aux techniques apportées par les Hollandais, de grands polders agricoles sont construits en façade maritime du marais.


Au nord se trouve le bassin de Machecoul (importante place forte dans la protection des Marches des Bretagne), ce marais appartient donc bien à la Bretagne : c'est le Marais Breton et le seul nom qui convient à ce marais. Au sud, c'est le bassin de Challans (bordé au nord par la presqu’île de Beauvoir), il appartient donc au bas Poitou et donc à la Vendée. Si le mot "breton" leur est trop insupportable, ils peuvent le supprimer, ça ne nous concerne pas et on s'en fiche, ils auront ainsi leur "Marais Vendéen" (distinct de leur autre marais : le Marais Poitevin).


L’île de Bouin, juchée sur une butte calcaire de faible relief, était auparavant séparée du continent par le bras de mer appelé le Dain, jusqu’à ce qu’un pont la relie à Bourgneuf en 1834. Elle était alors un important centre de production de sel grâce à ses nombreux marais salants. L’envasement progressif de la baie, ainsi que la construction de digues visant à protéger l’île, a progressivement rattaché Bouin au continent et formé le polder agricole actuel.


Des communes du bassin nord du marais, maintenant vendéennes, appartenaient avant la révolution aux "Marches communes de Bretagne et Poitou". Au moment de la création des départements, les habitants de cette région, qui avaient des relations étroites avec la ville de Nantes, auraient préféré être rattachées au département de la Loire-Atlantique. Dans "Recherches économiques et statistiques sur le département de la Loire Inférieure – Annuaire de l’an XI." de Jean-Baptiste Huet de Coetlizan (éd. chez Mme Malassis, an XII de la RF – sept. 1803 / sept. 1804), on peut lire (page 10) : « les habitans de l’île de Bouin et la plus grande partie de l’ancien district de Challans, qui ont des relations habituelles avec Nantes… ont demandé à être réunis à la Loire inférieure. ».


Le Marais breton est donc lié à Nantes, ses habitants vivent dans l’aire d'attraction de cette grande ville et sous son influence, cette région est comme une zone de transition entre Bretagne et Poitou. Cela a des conséquences culturelles, même les Maraichins du bassin sud se distinguent de la population vendéenne. Dans l’Annuaire de la Société d’émulation de la Vendée (58e année, 6e série – Vol. I, 2ème fascicule, éd. Raoul Ivonnet, 1911), on trouve les études philologiques et littéraires de Louis-Théophile Rousseau (originaire de l’est du département) sur « Le patois vendéen », et notamment (pp. 163-177) sur « Le patois du Marais Breton ». On peut y lire (page 163) sur ce marais : « Cette population ne ressemble, en Vendée, à aucune autre. Elle a son costume particulier, des mœurs dont on a beaucoup parlé… (page 167) le maraîchin forme une race très caractérisée, très à part, très différente du vendéen… (page 175) Avant de terminer ce chapitre consacré au Marais, il est (page 176) utile, je crois, pour le compléter, de dire un mot sur les danses maraîchines. Elles ont un caractère particulier, inconnu au reste de la Vendée… Dans la rue des Sables j'entendis le son de la vèse ; je m'arrêtai devant un maraîchin qui jouait de cet instrument, aujourd'hui connu du seul Marais breton ». C'est de la vèze nantaise que l'on jouait aussi dans le Marais Breton.


La dernière carte montre les Marches Bretagne-Poitou.


De nos jours, deux fleuves côtiers délimitent la Bretagne : le Couesnon au nord et le Falleron au sud.


Christophe M. JOSSO

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