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  • Photo du rédacteurJosso

THÉÂTRE DE KERSANTON ("granit" de Kersanton).


Le mot vieux-breton « guarima » (aire de jeu) a donné le breton « c’hoariva (théâtre), mais il ne permet pas de prouver l’existence du théâtre en Bretagne dans la première moitié du Moyen-âge. C’est passé l’an 1000 que le théâtre renaît dans toute l’Europe, ressuscité par la religion (le drame liturgique aux XIe et XIIe siècles, succession de tableaux animés). D’abord joué en latin et dans les églises, il évolue et fini par être joué ensuite en langue ‘vulgaire’ (du pays / du peuple) : le Miracle (vie de Saint) et le Mystère aux XVe et dans la première moitié du XVIe siècles. Le « mystère » était genre dramatique qui mettait en scène des sujets religieux et des scènes tirées des deux Testaments, il illustre le dogme pour la population. En sortant de l’église, il est devenu un spectacle public et très populaire. Le Mystère se joue devant la ville entière, pendant plusieurs jours, lors de grandes fêtes religieuses. Partout se créent des confréries, rassemblant des prêtres, des nobles, des bourgeois, des artisans, qui permettent l’organisation de l’événement. Ce théâtre était joué sur une estrade par de nombreux acteurs. En Angleterre, il y avait des scènes mobiles nommées « pageant wagons » (de grands chariots), cela permettait de faite la représentation en procession.

Les textes les plus important de la littérature en moyen-breton sont principalement de pièces de théâtre versifiées (avec un système complexe de rimes internes que l’on retrouve en gallois). Parmi ces textes religieux, il y en a qui traitent de sujets bretons comme la Vie de saint Gwenole (An buhez Sant Gwenôlé abat ar kentaf eus a Lantevennec), on retrouve aussi un sujet breton dans un mystère cornique (Cornouailles britannique) : la Vie de Saint Meriasek (Beunans Meriasek ), le Meriadeg vannetais.


On trouve des illustrations de ce théâtre médiéval dans l'art religieux breton : les grands calvaires. Les calvaires monumentaux, œuvres très travaillées que l’on rencontre seulement en Bretagne, ont été construits entre le milieu du XVe siècle et le début XVIIe, ils sont les témoins de l'opulence de ces gros bourgs et de la prospérité d’un territoire à une période qu’on appelle l’Âge d’or de la Bretagne (lin / toile). On peut y voir figées dans la pierre des scènes très vivantes des vieux mystères qui se jouaient en Bretagne. On peut imaginer le spectacle tel qu'il devait être.


Les calvaires les plus importants sont localisés dans les limites de trois anciens évêchés de Bretagne : Léon, Trégor et Cornouaille, une concentration remarquable dans la région qui s’appuie aux contreforts des monts d’Arrée. La langue de ces textes est assez uniforme (avec un standard orthographique assez stable) et a pu faire croire à l’absence de dialectes dans le breton du Moyen-âge, ce qui serait une anomalie linguistique ; si l’on admet un lien entre les scènes représentées sur les calvaires et les mystères, on peut penser que le moyen-breton écrit était probablement la langue de la zone des calvaires.


Encore un beau morceau du patrimoine breton qui ne remonte pas à l'Age du Fer celtique.

Ci-dessous : Plougonven, Guimiliau, Pleyben, Plougastel, Saint-Thégonnec, Tronoën. A regarder comme des scènes de théâtre, des performances.














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