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  • Photo du rédacteurJosso

COUPLE CORNEMUSE / HAUT-BOIS, Bretagne et Europe occidentale.

Dernière mise à jour : 16 déc. 2022


La celtomanie est une étrange pathologie qui s'est développé à partir du XVIIIe siècle, avec la publication en 1773 par James MacPherson de son "Ossian", héros irlandais du IIIe siècle auquel il a attribué des textes qu'il prétendait avoir recueillis, c'est une œuvre qui a eu un grand succès éditorial dans toute l'Europe. En Bretagne, Jacques Le Brigant en était le premier représentant, s'il était un ardent défenseur de la langue bretonne il a aussi écrit des textes plutôt fantaisistes. Si ce mouvement a été très utile dans la promotion et le renouveau de la langue bretonne, dans le développement de la recherche ethnographique (les antiquaires, les folkloristes), puis dans la découverte des Celtes et de leur civilisation, il est aussi à l'origine de théories absurdes.

Le principal symptôme de la celtomanie est de voir du Celte partout, sur la page de couverture des "Elemens succints de la langue des Celtes-Gomérites ou Bretons" (éd. Gauchlet, s.d.) de J. Le Brigant est écrit en latin : "Celtica negata, negatur orbis" (Qui nie la Celtie, nie le monde) !


Bien évidemment, tout ne remonte pas à l'Âge du fer et aux Celtes dans la culture bretonne, la Bretagne a partagé une même civilisation avec l'Europe occidentale au Moyen-Âge, avec des influences qui ne venaient plus des autres zones celtiques comme c'était le cas à l'Âge du Fer avec les civilisations de Hallstatt et de La Tène (et comme c'est - heureusement - le cas de nos jours). La culture de chaque peuple est constituée d'évolutions d'origine internes et autochtones et d'influences diverses venant d'ailleurs, c'est la vie ; le repli identitaire, le conservatisme passéiste et réactionnaire c'est la mort. L'identité et la culture ça évolue, et l'évolution ne veut pas dire effacement comme le rêve le jacobin xénophobe (formule redondante : il n'y a pas de jacobinisme sans xénophobie, le refus de la différence est la colonne vertébrale de cette idéologie nauséabonde).


Il existe bien un fond celtique dans la culture bretonne, à commencer par notre langue, le vieux fond de la littérature arthurienne... mais la Bretagne est aussi un conservatoire de la culture médiévale de l'Europe occidentale.


Exemple : le couple cornemuse / haut-bois, courant au Moyen-Âge en Europe occidentale, et qui est encore bien vivant chez nous !

Christophe M. JOSSO



- Doc 1 : Couple cornemuse / hautbois à Nantes en 1646. Une "vèze" à deux bourdons.

A Guérande on ne disait pas "vèze" mais "biniou" puisque la langue traditionnelle du Pays de Guérande n'était pas le gallo, comme le prétendent certains militants gallos envahissants, mais le breton. Le mot "vèze" est d'ailleurs traduit pas "biniou" dans les anciens dictionnaires bretons.

Willem Schellinks, un baptème à Nantes, 1646,

Aachen, Suermondt-Ludwig Museum.


- Doc 2 :

Gravure de Hans Sebald Beham, "The Peasant Wedding or the Twelve Months", N° 7, 1546.

The Cleveland Museum of Art, Mr. and Mrs. Lewis B. Williams Collection 1950.479.7


- Doc 3 :

Enluminure italienne d'un manuscrit du XIVe siècle : Manlius Severinus Boethius, De Musica. MS VA 14 fol 47r. Biblioteca Nazionale "V.E. III" Naples. Le Roi David, la Musique et musiciens.


- Doc 4 :

Manuscrit du milieu XVe siècle.

Hugo (von Trimberg) : Der Renner (Auszug) , Bayerische StaatsBibliothek, manuscrit Cgm 7375 image 136.


- Doc 5 :

Fresque murale du XVIe siècle, de l'église Santa María de Proendos en Galice.


- Doc 6 :

Musiciens, Christoph Murer, 1590 - Rijksmuseum, RP-P-OB-22.243. Amsterdam.


- Doc 7 :

Le Codex Faenza (manuscrit Ms. 117, Bibliothèque communale de Faenza, Italie) est un manuscrit du début XVE siècle, ili contient l'une des plus anciennes collections de musique pour clavier.


- Doc 8 :

Manuscrit de 1415 : Codices Palatini germanici 794 Fol. 55a. Université d'Heidelberg.


- Doc 9 :

Manuscrit du début XVIe siècle, conservé à la Bibliothèque de Genève, Ms lat. 97. Les miniatures ont été exécutées à Rouen.

Ce manuscrit est composé de deux poèmes de Raoul Bollart, l’un destiné à célébrer la victoire remportée par Louis XII en 1509 contre les Vénitiens, l’autre à valeur morale présentant la requête de pauvres gens à un homme riche.


- Doc 10 :

Gravure de Hans Sebald Beham, 1537 - Rijksmuseum, musée d'État d'Amsterdam.


- Doc 11 :

Manuscrit : Codex Bodmer 91

Copié par deux scribes en 1468 dans le sud du Tyrol, le manuscrit CB 91 réunit sous une reliure contemporaine l’œuvre didactique d’Hugo von Trimberg, Der Renner, et la compilation du Roman d’Alexandre par Hans Hartlieb. Il se distingue par ses 91 dessins à la plume, exécutés d’après les instructions données en bas de page à l’illustrateur.


- Doc 12 :

L’abbaye bénédictine de Sainte-Croix et son église, Bordeaux.

Vieillards musiciens de l'Apocalypse. 5e voussure du portail.


- Doc 13 :

Bibliothèque Bodléienne MS. Bodl. 264, Le Roman d'Alexandre, 1338-1344 ; 157v.


- Doc 14 :

Pistoia, Toscane, église de San Francesco, fresque, vie de saint François, détail.


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