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DES VIGNES A HANVEC AU MOYEN-ÂGE ?

Dernière mise à jour : 21 sept. 2023

Le cartulaire de l’abbaye Saint-Guénolé de Landévennec est l’une des sources les plus anciennes de l’histoire de Bretagne au haut Moyen-âge, et l’un des trésors les plus précieux de la bibliothèque municipale de Quimper [1]. Il comporte deux parties distinctes, un recueil hagiographique et liturgique consacré au saint, puis le cartulaire proprement dit, qui ne représentent qu’une petite part du manuscrit et où les chartes sont réduites à de brèves notices. Le manuscrit de Quimper a des lacunes, la vie du saint est incomplète, mais on trouve une copie ancienne du texte dans un manuscrit de la B.N.F. [2]. Les chartes ont été publiées en 1886 par René-François Le Men et Émile Ernault, Arthur de La Borderie a lui publié le texte en entier en 1888 [3], puis un fac-simile accompagné d’études a été publié en 2015 [4]. Ce cartulaire nous intéresse ici pour ses mentions de vignes.


Ancienne abbatiale de Landévennec.


A. de La Borderie est le premier historien à s’intéresser à l’histoire de la vigne en Bretagne, et dans ses notes sur la culture de la vigne avant le XVIe siècle [5], il mentionne une vigne à Hanvec, seul et unique lieu de l’évêché de Cornouaille où la vigne est mentionnée dans son étude ; les recherches complémentaires de l'archiviste Henri Jouin confirme l'absence de vigne dans cette région de la Bretagne [6]. D’après la charte n° 26 du cartulaire, le roi Gradlon aurait donné à saint Gwennolé une vigne située dans la paroisse d’Hanvec, qui est située face à Landevennec de l’autre côté du fond de la rade de Brest.


Le texte de la charte est :


« De la paroisse de Hanvec [7]. De l’île de Tibidy.

Moi Gradlon, roi par la volonté de Dieu, j'ai entendu dire, par un messager fidèle, que des chrétiens vivaient dans l'île de Tibidy, je donne à saint Guénolé, et à ses condisciples qui servent Dieu avec lui, ladite île de Tibidy, Lanerven et Silin, et une vigne, en perpétuelle et entière propriété, jusqu'à la pierre qu’on appelle “Padrun[8] de saint Guénolé, sur laquelle est gravée l'image de la Sainte Croix, [suivent des noms de lieux dont certains sont identifiables [9]], en propriété éternelle. Amen. » [10]


Cartulaire, BM Quimper, Fol. 154r.

Cartulaire, BM Quimper, Fol. 154v.


On peut reprendre la conclusion prudente d’Arthur de La Borderie qui dit [11] :


« Le roi Gradlon régnait en Cornouaille à la fin du Ve siècle et dans les premières années du VIe. Mais les chartes mises sous son nom dans le Cartulaire de Landevenec sont une fabrication du XIe siècle. Le texte ci-dessus prouve donc seulement qu'en ce dernier siècle il y avait en la paroisse d’Hanvec une vigne appartenant aux moines de Landevenec, et dont on tenait l'existence pour très ancienne puisqu'on la rapportait à l'époque de Gradlon. »


Le premier objectif du cartulaire est en effet de justifier des droits du monastère en établissant leur ancienneté. Près de deux chartes sur trois tirent une partie de leur contenu de l’hagiographie (Vie de saint Guénolé), on peut donc se demander si le compilateur n’a pas forgé des chartes pour palier à l’absence d’archives du fait de l’exil des moines [12] (l'abbaye est saccagée et incendiée par les Vikings en l’an 913).


D’après la version longue de sa « Vita » (écrite à la fin du IXe siècle par Uurdisten, abbé de Landévennec de 870 à 884), Guénolé [13] était le fils de Fragan [14], un noble breton réfugié en Armorique (vers 460) du fait de l’avancée des Saxons dans l’île de Bretagne [15] ; sa famille venait probablement de ce qui allait devenir le Pays de Galles. Ils se sont installés à Ploufragan [16] près de Saint-Brieuc, et l’éducation de Gwenole aurait été confiée à un moine d’origine galloise nommé Budoc sur l’île Lavret (Lavrec, archipel de Bréhat, Trégor). De là, il serait parti plus à l’ouest fonder son propre monastère, il se serait d’abord installé sur une île de la rade de Brest, l’île de Tibidy, puis sur la rive opposée de l'Aulne, sur le site qui deviendra Landévennec. Un récit hagiographique, dont on peut retenir pour probable que Guénolé est issu de l’émigration bretonne en Armorique, et qu’il est le fondateur de l’abbaye, dont le nom contient la forme diminutive de son nom [17]. Comme il faut s’y attendre, la Bible et les auteurs chrétiens imprègnent fortement le texte de Uurdisten [18], car la vigne tient une place considérable dans la christianisme.


On en sait encore moins sur Gradlon Mur (Gradlon le Grand), le roi de Cornouaille, qui est cité dans la Vita de saint Guénolé [19], et dans cette charte de donation (et d’autres). On baigne donc dans la légende.


Du fait de ses origines bretonnes insulaires, et de son enfance sur la côte nord de la Bretagne, la culture de la vigne était certainement inconnue de Guénolé. Dans la Vita du saint selon Uurdisten [20] on peut lire :


« L’île de Bretagne, d’où proviennent nos racines, comme on le rapporte, était célèbre pour la beauté de ses contrées… on dit qu’elle avait une grande abondance de biens, plus que tous les pays voisins, à la fois très fertile en froment, en miel, et en lait, mais pas du tout en vin. En effet, Bacchus n’aime pas le froid… » [21]


Cartulaire, BM Quimper, Fol. 9r,

pour « Britannia insula » : île de Bretagne.

Cartulaire, BM Quimper, Fol. 9v.


L’un des chapitres de la Vita est consacré aux boissons et à la règle du monastère jusqu’à la cinquième année du règne de Louis le Pieux [22], on peut y lire :


« [Guénolé] n’a jamais pris de liqueur de raisin » [23]. Puis : « Il ne connaissait… pas du tout le vin. Ainsi donc, on a entendu parler de telles liqueurs dans le monastère de saint Guénolé, et pourtant jamais elles n’ont pu être vues ou goûtées. » [24].

Cartulaire, BNF, ms. latin 5610A, Fol. 51v.


Cette règle a perduré au moins jusqu’à la réforme carolingienne, le texte précise :


« Et en effet, cette loi ou règle a rayonné longtemps dans ce monastère, c’est-à-dire depuis le temps où Gradlon, qu’on appelle le Grand, tenait le sceptre en Bretagne jusqu’à la cinquième année du règne du très pieux empereur auguste Louis, la huit cent dix-huitième année de l’Incarnation du Seigneur. » [25]


Cartulaire, BNF, ms. latin 5610A, Fol. 52r.


Malgré l'Optimum Climatique Romain, la culture de la vigne n’est attestée en Armorique que chez les Ambilatres (rive sud de l’estuaire de la Loire), chez les Namnètes (rive nord) et chez les Vénètes (littoral sud de l’Armorique), cette période est suivie d’un refroidissement. On assiste en effet à la fin de l’Antiquité à une dégradation climatique qui culmine au VIe siècle [26]. Il est donc en effet tout à fait improbable, qu’à l’époque de l’émigration bretonne, on ait planté de la vigne dans cette région septentrionale de l’Armorique.

Par contre, il semble douteux, aussi, qu’une charte ait mentionné une vigne qui n’aurait pas existé à l’époque de la rédaction de cette charte. La paroisse primitive d'Hanvec était plus étendue que la commune actuelle : elle s'étendait du sud de l'Hôpital-Camfrout jusqu'à Rosnoën [27], c'est-à-dire tout le littoral faisant face et entourant à la presqu'île de Landévennec de la pointe d'Hanvec à l'île de Térénez.

Carte de Cassini.


Le relief est très accidenté, l'altitude allant du niveau de la mer à plus de 300 mètres à l'intérieur des terres (monts d'Arrée), ce qui entraîne des différences climatiques. Hanvec étant située bien au-delà de la limite climatique de la culture de la vigne, il est impossible qu'il y ait eu des vignes sur les hauteurs, et cela semble peu probable, même sur le littoral et sur un site bien orienté plein sud. Pourtant, l'archéologie confirme la présence de résidus de pressurage de raisin dans l'enceinte de l'abbaye aux VIIe - VIIIe siècle [28] (des datations radiocarbone et dendrochronologiques ont été réalisées). Les restes végétaux extraits étaient en position stratigraphique non perturbée d'un bâtiment de l'aile sud et constituaient un dépôt très dense dans une fosse [29]. On peut concevoir une tentative du monastère de produire le vin nécessaire au culte chrétien, mais certainement pas une activité économique viticole organisée par l'abbaye de Landévennec.

En 818, Matmonoc, l’abbé de Landévennec, renonce aux usages anciens (christianisme celtique / règle de saint Colomban) pour la règle de saint Benoît comme dans l’Empire carolingien [29]. L’abbaye se développe alors, mais ce premier essor est interrompu par les raids des Vikings [30] : Landévennec est pillé puis brûlé en 913, les traces laissées par ce raid sont assez révélatrices d'une destruction quasi systématique [31]. Les moines s’enfuient avec leurs reliques jusqu'en Neustrie à Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), d'où ils ne reviendront que vingt-cinq ans plus tard, une fois la Bretagne reprise par Alain II, dit « Barbetorte » en 939, au terme d'un processus dans lequel l'abbé Jean de Landévennec passe pour avoir joué un rôle important [32]. C’est durant cette première période (818-913) que Uurdisten a composé sa Vie latine de saint Guénolé (avant 884). L’abbaye est restaurée à la fin du Xe et au XIe siècle, après le retour des moines [33]. Au milieu du XIe siècle, Elisuc, abbé de Landévennec, a souhaité établir les droits et les terres du monastère, il a ainsi entrepris la rédaction des chartes qui indiquaient la localisation et l’ancienneté des concessions obtenues depuis saint Guénolé, un document qui semble avoir été compilé à la hâte [34]. Depuis Uurdisten jusqu’à la rédaction du chartrier, on peut observer le même souci de recourir à l’hagiographie pour légitimer la possession et l’exploitation des différents lieux revendiqués par les moines [35].


La nouvelle règle, moins stricte, aurait pu favoriser la culture de la vigne dans l'abbaye restaurée, notamment grâce au réchauffement climatique de l'an mil (l'Optimum Climatique Médiéval, du Xe au XIVe siècle) [36]. Les niveaux archéologiques postérieurs datés entre le XIe et le XIIIe siècle ont aussi livré des restes de raisin, mais de façon anecdotique, ils sont néanmoins présents [37]. Il existe des spéculations peu convaincantes sur la localisation des vignes [38]. Avec le refroidissement du climat (le Petit Âge Glaciaire, entre le XIVe et la fin du XIXe siècle), la culture de la vigne - déjà certainement très compliquée - n'a pas pu perdurer.



Conclusion :


Il n'est pas évident de démêler la légende de la réalité historique. Mais il est maintenant attesté par l'archéologie que les moines de Landévennec ont bien pressé du raisin pour en faire du vin dans le Haut-Moyen-Âge. Ce n'était probablement pas à l'époque de Gradlon et de Guénolé comme tente de le faire croire le cartulaire, mais deux ou trois siècles plus tard. L’évolution du climat, dit « réchauffement climatique de l’an 1000 » [39], a permis une tentative de culture de la vigne ; on doute – étant donné le climat local – que cela ait pu perdurer au delà de l'Optimum climatique médiéval, d’autant plus qu’aucun vignoble n’a été signalé à Hanvec par la suite. Au XVIIe siècle on n'en avait plus aucun souvenir, en 1648 Noël Mars, historien de l'Abbaye, écrivait « le vin ne croist à Landevennec » [40]. Cette tentative a donc été un échec.


S’il y a bien eu une vigne quelques temps à Hanvec, on peut supposer que le développement du commerce médiéval du vin ait rapidement rendu inutile cette viticulture incertaine et les mauvais vins qui en étaient issus. On pourrait aussi penser aux donations guérandaises et nantaises d’Alain Barbetorte à l’abbaye, la région nantaise étant devenue le siège principal de son autorité [41] ; cela mettait Landévennec en relation avec la Bretagne viticole, et une source possible de vin de bien meilleure qualité. La charte 25 concerne la donation par le duc de « toute l’île qu’on appelle 'Bath Uuenrann' [42], avec toutes ses dépendances, et la moitié de la paroisse [43] qu’on appelle 'Sulsa' [44], située dans le pays de Nantes… ainsi que les dîmes de son vin » [45]. Difficile de parler d'un véritable vignoble ou d'une tradition viticole sur les terres de l'abbaye de Landévennec. Dans leurs rêves les néo-vignerons finistériens exagèrent largement l'importance des vignes médiévales en Bretagne septentrionale, afin de pouvoir faire la promotion d'un soi-disant « renouveau », alors que l'extension vers le nord de la Bretagne de la culture de la vigne n'est due qu'au réchauffement climatique [46]...


« Bacchus, enim, non amat frigus ! » (Bacchus, en effet, n'aime pas le froid !),

comme disait Uurdisten !


Christophe M. Josso.



______________________________________ Notes :

[1] BM de Quimper, ms. 16, manuscrit sur parchemin.


[2] BNF, manuscrit latin 5610A, une copie ancienne de la Vita.

[3] DE LA BORDERIE Arthur Le Moyne, Cartulaire de l'abbaye de Landevenec, publié pour la Société archéologique du Finistère, impr. de Ch. Catel et Cie, 1888.

[4] Cartulaire de Saint-Guénolé de Landevennec, sous la direction de Stéphane Lebecq, éd. Presses Universitaires de Rennes – Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 2015.

[5] DE LA BORDERIE Arthur Le Moyne, « Notes sur la culture de la vigne en Bretagne avant le XVIe siècle », in Bulletin archéologique de l’ Association bretonne, éd. René Prud’homme, 1892 ; page 65-110.


[6] JOUIN Henri, « La vigne en Bretagne, autrefois », in Revue bretonne de botanique pure et appliquée, publiée par de Lucien Daniel (spécialiste de la greffe), éd. à Rennes, 1927 ; n° 1, pages 21-39, n° 2 pages 125-188.

[7] Dont la forme vieille-bretonne du manuscrit est « Hamuc » (Hañveg en breton moderne). Le nom est composé du vieux-breton « ham » (été), qui a donné « haff » en moyen-breton puis « hañv » aujourd'hui, et d’un suffixe d’adjectif « -uc » (variante graphique de « -oc » qui a donné « -eg » en breton moderne). Un nom qui pourrait être l’équivalent ou un calque du latin « aestivus » (séjour d’été des animaux d’après le Gaffiot, de « aestās » : été + « -ivus » : suffixe d’adjectif), c’est-à-dire un lieu d’estive à l’origine (pâtures estivales ?). Grégoire de Rostrenen donne le mot « hanvecq » dans son dictionnaire avec le sens « d’été » (Dictionnaire françois celtique ou françois breton, éd. Julien Vatar, 1732 ; page 373, col. a). Cette étymologie est confortée par le toponyme rare « hanvot » (en Ploemeur, 56) qui correspond exactement au gallois « hafod » (summer residence, upland farmstead formerly occupied in transhumance during the summer months only, d’après : Geiriadur Prifysgol Cymru). Dans le dictionnaire gallois de John Davies, le mot est traduit par « mansio aestiva, praedium lactarium », c’est-à-dire « résidence d'été, ferme laitière » (Antiquae linguae britannicae... et linguae latinae, dictionarium duplex, éd. R. Young, 1632). Les termes « hanvec » (hañveg) et « hanvot » (hañvod) peuvent correspondre à des pratiques agricoles des montagnes du Pays de Galles, apportées par les émigrés bretons en Armorique mais inadaptées à la Bretagne.

[8] Du latin « petronem » d’après LOTH Joseph, Chrestomathie bretonne, éd. Émile Bouillon, 1890 ; première partie, page 156, note 1.

[9] AR MENN Herve, « Anvioù lec’h diellevr Landevenneg », in An Tribann, n° 69, 1972 ; page 6.

[10] Manuscrit de Quimper, Fol. 153r / 153v : « De plebe Hamvc. De insula Thopopegia. Ego Gradlonus, nutu Dei rex, cum audirem quosdam christicolas habitantes in insula Thopopegya, per fidelem nuncium meum do sancto Uuingualoeo suisque condiscipulis secum Deo servientibus prefatam insulam Thopopegyam, Lan Meren et Silin, et vineam, in dicumbitione perpetua, usque ad petram quæ dicitur Padrun sancti Uuingualoei, in qua sculptum est signum sanctæ Crucis, Chei Chnech Samsun, Rann Rett, Rann Ret Ian, dimidiam partem Caer Liver, Tnou Melin, Caer Mel, Diri Muur, Lan Uoæ, Gulet Iau, Penn Ros, in dicumbitione æterna. Amen. ». Le mot « dicumbitione » n’est pas latin, il vient du vieux-breton « dicombit » qui signifie « en toute propriété ». Traduction Ch. M. Josso.

[11] DE LA BORDERIE Arthur, « Notes sur la culture de la vigne en Bretagne », in Bulletin archéologique de l’Association bretonne, éd. René Prud’homme, 1892 ; page 68.

[12] MORICE Yves, « Passés recomposés », in Cartulaire de Saint-Guénolé de Landevennec, sous la direction de Stéphane Lebecq, éd. Presses Universitaires de Rennes – Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 2015 ; page 100.

[13] « Winwaloe » en vieux-breton, et « Gwenole » en breton moderne.

[14] « Fracan » en vieux-breton, paraît identique à l’irlandais « Fraocan », nom d’un druide du VIe siècle (D’ARBOIS DE JUBAINVILLE Henri, « Mots bretons dans les chartes de l’abbaye de Beauport », in Revue celtique, éd. F. Vieweg, 1876-1878 ; page 396).

[15] La tradition bretonne a conservé tardivement le souvenir douloureux des guerres contre les Angles et les Saxons, et de l’émigration bretonne en Armorique, on en a un bel exemple en moyen-breton dans la vie de saint Gwenole (« An buhez sant Gwenôlé abat ar kentaf eus a Lantevennec », connu par une copie datée 1580).

[16] Nom formé avec l’élément « Plou- » désignant une communauté, puis la paroisse (du latin « plebs » : le menu peuple), et du nom Fragan, c’est-à-dire la paroisse de Fragan.

[17] « Landevennec » (Landevenneg) est composé du mot « lan » qui désigne un lieu sacré (sanctuaire), et de « Tevenneg » qui est issu du vieux-breton « Touuinnoc », variante hypocoristique de « Uuinwaloe » (préfixe et suffixe de diminutif « to- » et « -oc » sur la forme abrégée du nom : « uuinn » qui signifie « blanc, pur & saint »). Voir : MORVANNOU Fañch, « Guénolé et Guénaël. », in Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Tome 81, numéro 1, 1974 ; pages 25-42.

[18] POULIN Joseph-Claude, « L’intertextualité dans la Vie longue de saint Guénolé de Landévennec. », in Études Celtiques, vol. 40, 2014 ; pages 165-221.

[19] BOURGÈS André-Yves, « Mémoriographie », hagiographie, archéologie et épigraphie : Landévennec et le « cas Gradlon » (Ve -XIIIe siècles), in Blog Hagio-historiographie médiévale (2021), en ligne : https://www.academia.edu/62273975

[20] UURDISTEN, Vita Sancti Winwaloei. BM de Quimper, ms. 16.

[21] Fin folio 9r / début folio 9v : « Britannia insula, de qua stirpis nostræ origo olim, ut vulgo refertur, processit, locorum amœnitate inclita… hæc magnam habuisse rerum copiam narratur, exuberasse pre cunctis quæ huic adjacent terris, frumenti, mellis, lactisque simul fertilissima, sed non omnino vini ferax. Bachus enim non amat frigus… »

[22] Livre II, chapitre XII.

[23] Le manuscrit de Quimper présente une lacune pour ce passage. On le trouve à la BNF, manuscrit latin 5610A : Vita et miracula sancti Winwaloei, Fol. 51v : « nullum omnino liquorem uvæ… sumpsit ».

[24] Idem : « Vinum omnino… nesciebant. Unde ergo isti tales liquores audiri in monasterio sancti Uuinualoei nec tamen unquam viderri vel degustari potuerunt. »

[25] Idem, Fol. 52r : « Et hæc quidem lex sive regula per tempora longa refulsit in isto monasterio, id est, ab illo tempore quo Gradlonus, quem appellant Magnum, Britanniæ tenebat sceptrum usque ad annum Hlodouuici piissimi Augusti imperi quintum, Dominicæ autem Incarnationis octingentesimum octavum decimum. »

[26] ROSSIGNOL Benoit, « Vignes et climat dans l'Empire romain, que peut-on savoir ? », in Fluctuations climatiques et vignobles du Néolithique à l'actuel : Impacts, résilience et perspectives, actes des rencontres du Clos Vougeot 3-5 octobre 2019, Dijon, 2020 ; pages 67-78.


[27]


[28] RUAS Marie-Pierre, « L'abbaye de Landévennec - fouilles 1996 : rapport d'analyse carpologique », 1999 ; pages 9-12.


[29] Communication personnelle de Marie-Pierre Ruas (09 décembre 2022).

[30] GARAVAGLIA Chiara et MORICE Yves, « Clôture et ouverture, Landévennec et l’ouverture de la Bretagne au domaine culturel carolingien », in Corona Monastica – Moines bretons de Landévennec : histoire et mémoire celtiques. Mélanges offerts au père Marc Simon, publié sous la direction de Louis Lemoine et Bernard Merdrignac, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2004 ; pages 19-35.

[31] CASSARD Jean-Christophe, Le siècle des Vikings en Bretagne, éd. Gisserot, 1996.

[32] BARDEL Annie, « L'Abbaye Saint-Gwénolé de Landévennec », in Archéologie médiévale, tome 21, 1991; page 67.

[33] COUMERT Magali et TRANVOUEZ Yvon (sous la direction de), Landevennec, les Vikings et la Bretagne, éd. du C.R.B.C., 2015.

[34] BARDEL A., ibid ; pages 71-75.

[35] QUAGHEBEUR Joëlle, La Cornouaille du IXe au XIIe siècle : Mémoire, pouvoirs, noblesse, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2002 ; page 224.


[36] BOURGÈS André-Yves, « De l’hagiographe au « cartulariste » : le cartulaire de Landévennec », in Blog Hagio-Historiographie Médiévale, 2016 ; en ligne : https://www.academia.edu/24740701/.


[37] Communication personnelle de Marie-Pierre Ruas (09 décembre 2022).


[38] La paroisse primive d'Hanvec était immense et englobait, outre ses trêves de Rumengol et de Lanvoy, la partie sud de l'Hôpital-Camfrout, Rosnoën et sa trêve du Faou, Quimerc'h et sa trêve Logonna-Quimerc'h, et Lopérec (Vallerie Erwan, Communes Bretonnes et Paroisses d'Armorique, Beltan, 1986). L'île de Tibidy, où s’établit dans un premier temps Guénolé et sa communauté monastique, est située à l'embouchure de la rivière du Faou, sur le territoire de la paroisse primitive d'Hanvec (commune de L'Hôpital-Camfrout). La presqu'île de Landévennec, tout au fond de la rade de Brest, est cernée par la paroisse primitive d'Hanvec. Marc Simon parle d'un toponyme « goasquelliou » dans 'L'abbaye de Landévennec de Saint-Guénolé à nos jours' (éd. OF, 1985)

[39] Optimum climatique médiéval, c. 950 à 1300. Voir : ALEXANDRE Pierre, Le climat en Europe au Moyen Âge, éd. de l'École des hautes études en sciences sociales, 1987.


[40] MARS Noël, Histoire du Royal Monastère de Saint-Guennolé de Landévennec, ordre de Saint-Benoît, 1648 ; chapitre 5, section 10. Ce manuscrit a été acquis par l'abbaye en 1998.

[41] LEBECQ Stéphane, « Autour de quelques chartes de Landévennec – Regard sur l’histoire de l’abbaye entre le IXe et le XIe siècle », in Cartulaire de Saint-Guénolé de Landevennec, sous la direction de Stéphane Lebecq, éd. Presses Universitaires de Rennes – Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 2015 ; page 60.


[42] Batz en Guérande, c'est-à-dire Batz-sur-Mer, Pays de Guérande, Loire-Atlantique.


[43] Le terme « vicaria » (voir le texte latin dans la note suivante) est apparue à l’époque carolingienne, la « vicairie » est au départ le siège local d'une juridiction civile rendue au nom du comte mérovingien puis carolingien (Christian Laurançon-Rozas, « À l’origine des territoires de justice : vicaria, districtus et périmètres de paix », in Territoires et lieux de justice, éd. Association Française pour l'Histoire de la Justice, coll. « Histoire de la justice » n° 21, 2011 ; page 14). Ce mot a été confondu ensuite avec le mot « plebs » désignant en Bretagne des paroisses primitives (les toponymes bretons en « Plou- »). La paroisse n’était pas uniquement une structure ecclésiastique, elle était d’abord une communauté humaine comme l’indique l’étymologie latine de l’élément « plou- ». Le Dictionnaire de la langue bretonne de Louis Le Pelletier (éd. François Delaguette, 1752) donne la définition suivante (Col. 708) : « Plou est proprement une multitude d’habitants d’un canton champêtre, divisé en quantité de villages et maisons particulières. », le terme désigne donc bien l’ensemble du territoire paroissial. Le mot ploue est resté en usage dans le dialecte de Léon pour désigner tout ce territoire, et la campagne par opposition au bourg (René Largillière, Les saints et l'organisation chrétienne primitive de l'Armorique bretonne, 1925, rééd. Armeline, 1995 ; pages 245-246). Ces paroisses bretonnes primitives possédaient donc des attributions qui dépassaient le caractère uniquement religieux, la paroisse était liée plutôt à un territoire qu’à un bourg rural (vicus). Voir : TONNERRE Noël-Yves, « Village et espace villageois dans la Bretagne du Haut Moyen Âge. », in Villages et villageois au Moyen-Âge – Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 21ᵉ congrès (Caen), 1990, éd. Publications de la Sorbonne, 1992 ; pages 40-41. De nombreux « Plou- » sont établis le long de voies romaines (Louis Pape, La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine, éd. Klincksieck, 1978 ; pages 223-226), ce qui laisserait supposer des impératifs militaires (Soazick Kernéis, « Les premières plebes d’Armorique. Le soin des âmes et l’administration des corps », in La paroisse, communauté et territoire – Constitution et recomposition du maillage paroissial, publié sous la direction de Bernard Merdrignac, Daniel Pichot, Georges Provost et Louisa Plouchart, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2013 ; page 221). C'est le cas de Plessé dans le Pays nantais (LUÇON Bertrand, Noms de lieux bretons du Pays nantais, éd. Yoran embanner, 2017 ; pages 365-366), le toponyme en « Plou- » le plus méridional, qui est bien situé sur une voie romaine (entre Rieux et Blain) ; le cartulaire de Redon donne en l'an 903 : « in castello quod dicitur Sei quod est in plebe Sei » (dans le château qui est dit de Sei, qui est dans le « Plou- » de Sei). On note que « plebs » est utilisé dans la zone du Pays nantais qui est concerné par l'émigration bretonne en Armorique, et que « vicaria » est mentionné hors de cette zone (zone sous domination des Francs jusqu'à la prise de contrôle des Marches de Bretagne par Erispoe).


[44] Sucé-sur-Erdre, Pays nantais, Loire-Atlantique.

[45] Cartulaire de Landevennec, Fol. 151v : « omnemque insulam quæ nominatur Bath Uuenran, cum omnibus ei apendiciis et dimidium unius vicariæ quæ nominatur Sulsæ, sita in pago Namnetensium… ita etiam decimas vini sui… »


[46] Il y a une forme d'indécence, à longueur d'articles dans la presse régionale, à se réjouir du réchauffement climatique pour enfin pouvoir produire du vin jusqu'à la Manche, on dirait que c'est une aubaine pour certains, alors que l'évolution du climat est une catastrophe écologique, humanitaire ET viticole !


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