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LE NOM DE L’AIRE À BATTRE EN CELTIQUE.

Dernière mise à jour : 23 févr. 2022

(Extrait d’un fichier sur les toponymes bretons en « Lan- » et « Mediolanon » : Milan)


Codex Vindobonensis, series nova 2644 : « Le Battage », anonyme italien, XIVe siècle, cote cliché : 07-506165, n° d’inventaire CAL-F-004820-0000, Autriche, Vienne, Österreichischen Nationalbibliothek.

« …………. La racine indo-européenne « * pelh₂- » est à l’origine du celtique « *lāron » (sol) par « *pl̥h₂-ros » (et de l’anglais « floor » : sol), qui a donné l’irlandais « lár » (sol), le vieux-gallois « laur » (sol) 1, le gallois « llawr » (sol), le vieux-breton « lor » (qui glose le latin « solum ») et « racloriou » (glose le latin « proscenia » : avant-scènes), et le breton moderne « leur » (sol). Le mot dérivé « leurenn » désigne aussi des surfaces planes : terrasse, plancher, sole d’un four 2, ainsi que « sol » dans le sens de « couche de terre labourable » 3. Le mot « leur » se décline aussi en « leur-di » 4 (sol en terre battue de la maison), « leur-gêr » (place publique) … et « leur-dorniñ » (aire à battre) réduit le plus souvent à « leur » (aire).

L’équivalent gallois du breton « leur dorniñ » est « llawr dyrnu » (aire à battre) 5, mais en gallois on trouve aussi un mot composé « ydlawr » (aire à battre) 6, qui correspond lui à l’irlandais « ithlár » (aire à battre) 7 attesté dans une glose du IXe siècle 8. Ces deux mots sont composés d’un premier élément « ŷd » (grain, céréale) en gallois et « ith » (blé, grain) en irlandais, correspondant au breton « ed » (grain, céréale), tous issus d’un celtique « *itu- » et d’un indo-européen « *pitu- » (nourriture) 9 avec chute régulière du / p / en celtique. Le deuxième élément « -lawr » en gallois et « -lár » en irlandais correspond au breton « leur » (sol, aire) issu du celtique « *lāron ». On peut probablement reconstruire un celtique « *itulāron » (aire à battre).


Aire à battre (carte postale).

L’aire à battre les céréales était un lieu essentiel dans la vie rurale d’autrefois, c’était l’endroit où se terminait le travail d'une année avant stockage dans les greniers des réserves de nourriture pour l'année suivante. Les modes de construction des aires à battre peuvent différer, mais certaines exigences sont impératives, à commencer par trouver un terrain aussi plat que possible 10. L’aire à battre doit en effet présenter une surface parfaitement plane, lisse et propre, il est nécessaire de préparer la terre lors d’un un travail communautaire, ce que rend le verbe « leurenniñ » (terrasser), « la cour est défoncée à la pioche, la terre trop morte évacuée pour faire place à la nouvelle argile », elle « a l’aspect d’une terre labourée », elle est « conditionnée », « savamment, ce n’est pas de la boue, mais une sorte de pâte molle, élastique et déjà liée », « il reste à l’aplanir et à la tasser sous les talons des sabots », « l’essentiel » est « de réussir une aire à battre irréprochable, bien plane, bien régulière » 11. Le foulage collectif de l’aire neuve était aussi l’occasion d’une « fest al leur-neve(z) » (fête de l’aire neuve), « on foulait l’aire en dansant… en pressant le sol avec plus de force que dans les danses journalières » 12, danser en chaîne sur l’aire neuve pour la tasser était une pratique traditionnelle 13. Cette deuxième étape consiste à tasser le terrain pour lui donner de la fermeté, mais aussi pour obtenir la régularité voulue : on aplanit et on lisse la surface pour qu’elle soit unie, sans fissure et parfaitement nettoyable 14.

Dessin d'Olivier Perrin, publié en 1844 dans 'Breiz-Izel ou Vie des Bretons de l'Armorique'.

Le vieil-irlandais « ithlár » et le gallois « ydlawr » avaient respectivement pour synonymes « ithlann » et « ydlan », qui signifient tous deux « aire à battre », mais aussi « grange-grenier » 15.

Le mot vieil-irlandais « ithlann » est attesté sous la forme « ithlaind » (au datif) dans un manuscrit de la grammaire latine de Priscien 16, il glose le latin « area » 17 (aire à battre). La bibliothèque de Rennes possède un manuscrit irlandais du XVe siècle 18, recueil de divers textes dont un récit intitulé « Teanga bithnua » (La langue toujours nouvelle), une aire à battre est mentionnée sous la forme « ithla » dans l’extrait : « jusqu’à ce que l’on compte le sable de la mer, ou les grains de l’aire à battre un par un » 19.

Le gallois « ydlan » ne semblait plus être très bien compris au XVIIe siècle, on trouve les définitions « aire où sont déposées les moissons récoltées » 20 et « grenier » 21. On trouve le sens du mot au Xe siècle dans une glose du poème de Juvencus 22, le vieux-gallois « itlánn » 23 y glose le latin « area frugum » 24 (aire des grains > aire à battre). Dans le contexte du poème, l’aire à battre est bien distinguée des greniers (« horrea », pluriel d’« horreum ») 25, mot cité au vers suivant 26. Dans le recueil de lois du roi gallois Hywel Dda (880-950) 27, on trouve aussi une distinction entre grange (« yscubawr ») 28 et aire à battre (« ytlan ») 29, la forme ancienne « scipaur » (> yscubawr) glosant le latin « horrea » du poème de Juvencus 30 dont on vient de parler.



Le sens secondaire de « grange » en gallois et en irlandais vient certainement du fait que la grange pouvait abriter l’aire à battre. Selon la définition traditionnelle, « les granges sont des bâtiments ayant pour objet la conservation des céréales, depuis le moment de la récolte jusqu’à celui du battage » 31, « dans les contrées méridionales, on a l’habitude de battre les grains en plein air, immédiatement après la moisson… Néanmoins, dans la majeure partie des régions agricoles de l’Europe, le battage s’effectue à couvert et nécessite, au moins dans une certaine proportion, la construction de grange » 32. La méthode classique dans toute l’Europe du nord était de différer le battage dans le temps, la moisson étant stockée en gerbes dans une grange 33 qui abritait une aire à battre 34. Cela semble être confirmé à date plus ancienne par la rareté, voire l’absence, de grandes aires de battage dans les découvertes archéologiques du nord de la Gaule, à l’inverse du bassin méditerranéen 35. Étant donné l’importance de l’aire à battre dans la vie rurale traditionnelle, l’endroit où se préparaient les stocks de céréales de l’année ne devait pas être souillé, et il n’est pas étonnant qu’elle ait eu un caractère sacré. C’était le cas chez les Berbères où il est en effet interdit de pénétrer dans l’aire avec des chaussures durant toute cette période d’activité, comme dans les lieux saints 36. Homère en parle dans l’Iliade comme d’une « aire sacrée » 37, où « Déméter sépare le grain de la balle » 38.

On retouve dans les formes irlandaise et galloise « ithlann » et « ydlan » un premier élément « ŷd » (grain, céréale) en gallois et « ith » (blé, grain) déjà mentionné, et un deuxième qui semble confondu avec les mots issus du celtique « *landā » (terrain ouvert, lande) 39. Le mot vieux-cornique dérivé « lanherch », correspondant au gallois « lannerch » (clairière, pâturage), est rendu par le latin « saltus » 40. Les Romains distinguaient l’« ager » (l’espace cultivé) du « saltus », c’est-à-dire un espace communautaire comprenant des formations herbacées et buissonnantes 41 servant avant tout de parcours pastoral 42. Le « saltus » était un espace exploité par l’homme et qui jouait un rôle essentiel dans la reproduction de la fertilité de l’« ager » 43, l’ancien système agraire était en effet basé sur le transfert de fertilité du « saltus » vers l’« ager » 44. La terre cultivée, dite « terre chaude », « c’est, en Bretagne, la terre qui est fumée, par opposition à la terre froide » 45 ; la « terre froide », dite « douar yen » en breton 46, est une terre en lande, dite aussi « douar lann » ou « lann » 47. Le terme « lann » (lande) 48 désignait un espace ouvert 49 et d’usage collectif 50, des espaces très étendus et proportionnés aux besoins en engrais des terres cultivées. On voit donc que le terme « *landā » convient mal pour expliquer les mots irlandais et gallois « ithlann » et « ydlan ».

Ces mots s’expliquent par un celtique « *lanon » attesté dans le toponyme très fréquent « Mediolanon » (‘aire sacrée’ centrale), utilisé en celtique pour désigner des surfaces planes particulières. Le mot celtique « *lanon » correspond exactement au latin « plānum » (surface plane, plaine), neutre substantivé de l’adjectif « plānus » (plan, de surface plane, plat, uni, égal). On peut probablement reconstruire un celtique « *itulanon » (aire à battre abritée, grange). ………………….. »

______________________notes :

- 1 FALILEYEV Alexander, Etymological Glossary of Old Welsh, éd. Max Niemeyer Verlag, 2000 ; page 101. - 2 ERNAULT Émile, Dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes, éd. Lafolye frères, 1904 ; page 146. - 3 MÉNARD Martial, Devri – Le dictionnaire diachronique du breton : http: //devri.bzh/dictionnaire/l/leurenn/. - 4 Ou souvent « leur-zi ». - 5 EVANS Daniel Silvan, Geiriadur seisoneg a chymraeg – An English and Welsh Dictionary, éd. Thomas Gee, 1852 ; Vol. I, page 733 sous « floor / threshing floor ». - 6 EVANS Daniel Silvan, Geiriadur seisoneg a chymraeg – An English and Welsh Dictionary, éd. Thomas Gee, 1852 ; Vol. I, page 385 sous « corn-floor » - 7 eDIL – electronic Dictionary of the Irish Language : http: //www.dil.ie/search?q=ith&search_in=headword. - 8 Codex Ambrosianus, Bibliothèque Ambrosienne de Milan, MS C 301 inf, Fol. 137 a (STOKES Whitley et STRACHAN John, Thesaurus palaeohibernicus – A collection of old-irish glosses, éd. University Press, Cambridge, 1901 ; Vol. I, page 466) : « in campo planitiæ, scilicet areæ [ithlair] » (dans un terrain plat, à savoir une aire à battre). - 9 DELAMARRE Xavier, Le vocabulaire indo-européen – Lexique étymologique thématique, éd. Librairie d’Amérique et d’Orienr, 1984 ; page 163. Le sens originel de « nourriture » montre l’importance des céréales dans l’alimentation à l’Âge du Fer (et bien plus tard encore). - 10 MUSSO Jean-Claude et CHAKER Salem, « Aire à battre », in Encyclopédie berbère, 3, 1986 ; pages 363-370. - 11 HÉLIAS Pierre-Jakez, Le cheval d’orgueil, éd. Plon, 1975 ; extraits page 437. - 12 CAMBRY Jacques, Voyage dans le Finistère, ou l’État de ce département en 1794 et 1795, éd. Come et Bonnetbeau, 1835 ; Vol. I, page 154 b.

-13 « Er guifs anciein de laquatt corolleu ar el lairieu néhué » (La coutume ancienne de faire des danses en chaîne sur les aires neuves), d’après CILLART DE KERAMPOUL Claude, Dictionnaire françois-breton ou françois-celtique du dialecte de Vannes, éd. par la Compagnie, 1744 ; page 10. - 14 GUILCHER Jean-Michel, La tradition populaire de danse en Basse-Bretagne, éd. Coop Breizh, 2007 ; page 20. - 15 eDil – electronic Dictionary of the Irish Language : http: //www.dil.ie/search?q=ithlann&search_in=headword. + Geiriadur Prifysgol Cymru / A Dictionary of the Welsh Language : https: //geiriadur.ac.uk/gpc/gpc.html. - 16 Priscien de Césarée (Priscianus Caesariensis) est un grammairien latin d’origine nord africaine (Césarée de Maurétanie) du VIe siècle ayant exercé à Constantinople. Son principal ouvrage est sa grammaire (Institutiones grammaticae) qui a été la base de l’enseignement du latin à partir de la renaissance carolingienne, il en existe de nombreuses copies manuscrites. Le manuscrit de Saint-Gall (MS. 904, de la Stiftsbibliothek, Suisse) a été retranscrit vers 850 en Irlande, puis amené sur le continent, il contient de nombreuses gloses en vieil-irlandais et constitue l’une des principales sources pour l’étude de cette langue. - 17 PRISCIEN, Institutiones grammaticae, Stiftsbibliothek, Saint-Gall, Suisse, MS. 904, page 68 a, ligne 20. La phrase latine citée est « Acus in area [ithlaind] excutitur. » (La paille est battue sur l’aire.). Le mot « acus » est traduit par « balle » et « paille » dans les dictionnaires (ex : « Balle ou paille, où eʃt enfermé le grain de bled, d’avoine, d’orge & autres », in Dictionnaire universel françois et latin, éd. Compagnie des libraires associés, 1771 ; Tome VIII, page 7 de la partie latin-français : « Dictionarium universale latino-gallicum ») ; « excutitur » est la forme passive de la 3ème personne du singulier du présent de l’indicatif du verbe « excutio » qui signifie « faire sortir ou tomber en secouant » (GAFFIOT), à comprendre « dépiquer » (faire sortir le grain de l’épi). - 18 Bibliothèque de Rennes Métropole, ‘Les Champs Libres’, MS 0598. Ce manuscrit appartenait au XVIIIe siècle à Christophe-Paul de Robien (1698-1756), président à mortier au Parlement de Bretagne (de l’une des chambres du parlement). - 19 Fol. 73 r, col. a, ligne 21-22 : « nó conairmestur gainemh mara nó ithla na héngrainneib ». - 20 DAVIES John, Antiquae linguae britannicae... et linguae latinae, dictionarium duplex, éd. R. Young, 1632 ; sous « ydlan » : « area ubi reponuntur collectae segetes ». - 21 WILIEMS Thomas, Thesaurus Linguæ Latinæ et Cambrobritannicæ, manuscrit, 1604-1607 (« granarium »), cité par Geiriadur Pryfysgol Cymru – A Dictionary of the Welsh Language : https: //geiriadur.ac.uk/gpc/gpc.html. - 22 Gaius Vettius Aquileius Juvencus est un poète latin chrétien d’origine hispanique de la première moitié du IVe siècle, il est l’auteur d’un poème en quatre livres intitulé Evangeliorum libri quattuor, une vie de Jésus inspirée principalement de l’Évangile selon Matthieu. La bibliothèque de l’Université de Cambridge en possède une copie datée du Xe siècle (MS Ff. 4. 42), produite probablement au Pays de Galles, on y trouve de nombreuses gloses interlignes en gallois, ce qu en fait un document important pour la connaissance du vieux-gallois. - 23 Cambridge University Library, Ms Ff.4.42 (Cambridge Juvencus Manuscript), Fol. 8v. - 24 Le mot « area » désigne une « surface » ou un « sol uni » et une « aire à battre le blé » (GAFFIOT), et « frugum » (génitif pluriel de « frux ») signifie « grains, céréales, moissons » (GAFFIOT). - 25 « Il est assez difficile d’établir une distinction bien marquée entre les mots horreum et granarium, car souvent les auteurs emploient indifféremment ces deux expressions. Le mot horreum semble avoir un sens plus étendu : l’horreum était une construction destinée à recevoir tous les produits de l’agriculture » (DAREMBERG Charles et SAGLIO Edmond, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, éd. Hachette, 1900 ; Tome III, page 268). - 26 JUVENCUS, Evangeliorum libri quattuor, Livre I, vers 343-344 : « et propria ipsius purgabitur area frugum / horreaque implebit… » (et sa propre aire de battage sera nettoyée / et il remplira les greniers…). - 27 Cyfraith Hywel : ‘Loi de Hywel’, également connu sous le nom de ‘Loi galloise’ (« Leges Walliæ » en latin), était le système de droit pratiqué au Pays de Galles avant sa conquête finale par l’Angleterre. - 28 Le gallois moderne « esgubor » signifie « grange, grenier, bâtiment de ferme », Geiriadur Prifysgol Cymru – A Dictionary of the Welsh Language : https: //geiriadur.ac.uk/gpc/gpc.html. - 29 Llyfr Cyfnerth, Bodorgan MS. page 72, ligne 17-18 : « Gỽydeu a gaffer yn llygru yt trỽy ty neu trỽy ytlan, neu trỽy yscubaỽr… » (On trouve des oies en train de souiller du grain dans un maison ou sur une aire à battre, ou dans une grange...). - 30 Cambridge University Library, Ms Ff.4.42 (Cambridge Juvencus Manuscript), Fol. 8v. - 31 DUVINAGE Henri, Manuel des constructions rurales, éd. Librairie agricole de la Maison Rustique, 1854 ; page 440. - 32 Ibid ; page 440-441. -33 Le mot vieil-irlandais « « ithtige » (de « ith » : grain + « tig » : maison, construit comme le vieux-breton « boutig » : étable < maison des boeufs) glose le latin « horrea » (granges) in Codex Ambrosianus, Bibliothèque Ambrosienne de Milan, MS C 301 inf, Fol. 98 a (STOKES Whitley et STRACHAN John, Thesaurus palaeohibernicus – A collection of old-irish glosses, éd. University Press, Cambridge, 1901 ; Vol. I, page 302. - 34 SIGAUT François, « Identification des techniques de conservation et de stockage des grains », in Les techniques de conservation des grains à long terme, éd. C.N.R.S., 1981 ; page 165. - 35 HUITOREL Guillaume, « Stocker les céréales dans les établissements ruraux du nord de la Gaule à l’époque romaine – Essai d’identification des modes de stockages entre le Ier et le IVe siècle ap. J-C. », in Les céréales dans le monde antique – Regards croisés sur les stratégies de gestion des cultures, de leur stockage et de leurs modes de consommation, actes du colloque « Les céréales dans le monde antique », organisé par Pierre Tallet et Adeline Bats, 5 et 6 novembre 2015, Université Paris-Sorbonne, revue numérique NeHet 5, 2017 ; page 220. - 36 MUSSO Jean-Claude et CHAKER Salem, « Aire à battre », in Encyclopédie berbère, 3, 1986 ; pages 363-370. - 37 HOMÈRE, Iliade, Chant 5, vers 499 : « Ὡς δ᾽ ἄνεμος ἄχνας φορέει ἱερὰς κατ᾽ ἀλωὰς » (Comme le vent emporte la paille sur l’aire sacrée). - 38 Ibid ; vers 501 : « Δημήτηρ κρίνῃ… καρπόν τε καὶ ἄχνας ». - 39 DELAMARRE Xavier, Dictionnaire de la langue galloise, éd. Errance, 2003 ; page 196. + MATASOVIĆ Ranko, Etymological Dictionary of Proto-Celtic, éd. Brill, 2009 ; page 232. - 40 Vocabularium Cornicum, XIIe siècle. - 41 Donc à l’exclusion de la forêt (« silva »), utilisée pour ses ressources en bois. - 42 LACHIVER Marcel, Dictionnaire du monde rural, éd. Fayard, 1997 ; page 1502 sous « saltus ». - 43 POUX Xavier, NARCY Jean-Baptiste et RAMAIN Blandine, « Le saltus : un concept historique pour mieux penser aujourd’hui les relations entre agriculture et biodiversité », in Courrier de l’environnement de l’INRA, n° 57, juillet 2009 ; page 25-26. - 44 MAZOYER Marcel et ROUDART Laurence, Histoire des agricultures du monde, éd. du Seuil, 1998 ; chapitre VI : « Les systèmes agraires à jachère et culture attelée légère des régions tempérées », pages 217-258. - 45 Nouveau cours complet d’agriculture théorique et pratique, ou Dictionnaire raisonné et universel d’agriculture, éd. Deterville, 1823 ; Tome XV, page 347. - 46 GUILLOM Joachim, Livr el labourer, éd. De Lamarzelle, 1849 ; vers 59 : « doar iein ». - 47 TRÉPOS Pierre, Enquête sur le vocabulaire de la ferme, éd. Brud nevez, 1999 ; page 7. - 48 De la notion d’espace ouvert, le terme « lann » en est venu à désigner l’ajonc à la place d’un ancien « ethin » en vieux-breton (mot panceltique dérivé d’une racine indo-européenne « *ak- » : piquant). L’ajonc est une plante pionnière, fixatrice d’azote, qui n’a pas besoin d’apports extérieurs pour boucler son cycle de nutriments, c’est aussi une plante très nourissante dont rafole les races animales domestiques adaptées à ce milieu. Ces landes indispensables au fonctionnement de l’ancienne agriculture ne forment pas un milieu naturel stable (comme les landes littorales), le pâturage n’est pas suffisant pour les maintenir dans cet état, en absence d’intervention humaine elle évoluent vers des stades pré-forestiers (puis en forêt si abandon total). Les landes nécessitent donc un entretien, c’était la fonction première des écobuages, la rotation des mises en culture de la lande permettait de la rajeunir. - 49 Contrairement au bocage. - 50 ANTOINE Annie, « La fabrication de l’inculte – Landes et friches en Bretagne avant la modernisation agricole du XIXe siècle », in Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, Tome 79, 2001 ; page 205-228.




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