Il s'agit d'une petite figurine féminine dénudée, produite en série, réalisée en terre cuite blanche (riche en kaolin) par moulage, et datée du Ier siècle. La tête émerge d’un corps emprisonné verticalement dans une plaquette rectangulaire (Hauteur : 13, Largeur : 5,2, Epaisseur : 2,5 cm), décorée de formes géométriques. Nommée « Vénus à gaine », et retrouvée en 1887 à Fégréac, Bretagne nantaise, par Léon Maître (archiviste départemental de Loire-Atlantique, et président de la société académique de Nantes). Elle est exposée au musée départemental Dobrée, de Nantes. Le sud de la Bretagne formait à l'Âge du Fer et durant l'Antiquité le sud de l'Armorique, territoire celtique des Namnètes (Nantes).
L'intérêt principal réside dans l'inscription en celtique gallo-brittonique. On peut y lire en effet le nom du fabriquant :
"REXTVGENOS SVLLIAS AVVOT"
= "Fait par Rextugenos, [fils de] Sulla"
Inscription intéressante pour la façon de nommer en celtique :
Idionyme + Patronyme au génitif, c'est-à-dire le nom de la personne suivi du nom de son père (ici avec génitif de thème en -a / -ia, cas du complément du nom marquant un rapport de possession / ou de parenté).
On retrouve presque la même formation en Irlande dans les inscriptions oghamiques sur pierres levées (IV / VIe siècle) mais avec le mot "maqi" ( = fils de, au génitif aussi) entre les deux noms (origine des noms en "Mac"), ce qui permet de préciser la nature de la filiation :
« CORBAGNI MAQI BIVITI »
= « [stèle] de Corbagnos fils de Biuitos »
Christophe M. JOSSO
On remarque que la déesse porte un torque
(collier honorifique porté par l'élite).
L'inscription est au dos.
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